Celuiqui aime a déjà franchi la mort: 2. Kyrie eleison: 3. PriÚre psalmique: 4. PriÚre universelle: 5. Saint le Seigneur Dieu des vivants: 6. Agneau de Dieu livré pour nous: 7. Vienne le
Version classiqueVersion mobile Presses universitaires de Strasbourg OpenEdition Books Presses universitaires de Strasbourg Configurations littĂ©raires Alain Suied L’amour filial, l’éveil et l’enfa... Des poĂšmes du gouffre et du souffle » Le pacte initial Alain Suied MichĂšle Finck, Pascal Maillard, Patrick Werly Rechercher dans le livre Table des matiĂšres CitĂ© par page d’information recensĂ© par ORCID Info Ajouter Ă  ORCID BĂ©atrice Bonhomme p. 41-52 Texte Notes Auteur
Surune bouche pure une lĂšvre adultĂšre. Elle voulut parier, mais les sons de sa voix, Sourds et demi-formĂ©s, moururent Ă  la fois, Et sa parole Ă©teinte et vaine fut suivie. D’un soupir qui sembla le dernier de sa vie. Elle repousse alors son enfant Ă©tonnĂ©, Tant la honte a rempli son cƓur dĂ©sordonnĂ© !
Pour tant de gens tu es si loin ! Mais dans mon coeur tu as toujours ton coin ! Refrain Celui qui aime a dĂ©jĂ  franchi la mort, Rien ne pourra le sĂ©parer de l'amour du Dieu vivant! 1 - Si notre faim de ta Parole a nourri nos corps brisĂ©s, Devant toi, Seigneur, nous aurons le cƓur en paix. 2 - Si notre soif de la lumiĂšre nous a fait franchir la peur, Devant toi, Seigneur, nous aurons le cƓur en paix. 3 - Si le dĂ©sir de ton visage nous a fait crier ton nom, Devant toi, Seigneur, nous aurons le cƓur en paix. 4 - Si l'espĂ©rance de ta gloire nous a fait tenir debout, Devant toi, Seigneur, nous aurons le cƓur en paix. 5 - Si nous avons aimĂ© nos frĂšres de tout cƓur, en vĂ©ritĂ©, Devant toi, Seigneur, nous aurons le cƓur en paix. 6 - Si nous avons donnĂ© Ă  boire Ă  celui qui avait soif, Devant toi, Seigneur, nous aurons le cƓur en paix. 7 - Si nous avons rĂ©chauffĂ© l'Ăąme de celui qui perdait cƓur, Devant toi, Seigneur, nous aurons le cƓur en paix. 8 - Si nous avons rendu visite Ă  celui qui Ă©tait seul, Devant toi, Seigneur, nous aurons le cƓur en paix. 9 - Si nous avons ouvert nos portes Ă  celui qu'on rejetait, Devant toi, Seigneur, nous aurons le cƓur en paix. Quesur toi se lamente le tigre - FLAMMARION - ISBN: 9782080266606 et tous les livres scolaires en livraison 1 jour ouvrĂ© avec Amazon Premium DEFUNTS – OBSEQUES Partitions Voir Celui_qui_aime_a_dĂ©jĂ _franchi_la_mort_S89 Cette partition est protĂ©gĂ©e, veuillez vous connecter. RĂ©fĂ©rences de la partition Cote SECLI S89 T M Jo Akepsimos Ed Chantons en Ă©glise Paroles Celui qui aime a dĂ©jĂ  franchi la mort qui aime a dĂ©jĂ  franchi la mort, Rien ne pourra le sĂ©parer de l’amour du Dieu vivant ! 1. Si notre faim de ta Parole a nourri nos corps brisĂ©s, Devant toi, Seigneur, nous aurons le cƓur en paix. Ce contenu est diffusĂ© Ă  des fins pĂ©dagogiques. Veuillez vous identifier pour avoir accĂšs Ă  la suite contenu. Merci de nous aider Ă  protĂ©ger la crĂ©ation artistique!
Alorsle récit mythique prend tout son sens : Hiram fut assassiné à la fin des travaux du Temple (vers 1570 avant notre Úre) par trois compagnons félons (on parle de Syriens, la notion de mouton noir existait déjà !) et ceci pour avoir refusé de leur donner la parole secrÚte. Ces trois hommes, postés à une porte différente du Temple, lui réclamÚrent, sous
Ce ne sont pas leurs dĂ©fauts, mais leurs vertus qui entraĂźnent les humains vers les plus grandes tragĂ©dies. ƒdipe roi, de Sophocle, en est un remarquable exemple. Ce ne sont pas sa paresse ou sa stupiditĂ© qui le mĂšnent Ă  la catastrophe mais son courage et son honnĂȘtetĂ©. Il naĂźt de ce genre de situation une ironie inĂ©vitable. »1Ce qui est, toujours sera – si ce n’est moi vivant pour parler comme je le peux – mais moi ne pouvant ĂȘtre effacĂ© d’avoir vĂ©cu, cela fait de la mort un moment, relatif, oĂč rien ne peut ĂȘtre anĂ©anti de ce qui, incessamment, se transforme. Ceci est ce que je retiens du roman d’Haruki Murakami Kafka sur le rivage. En ce qui concerne plus directement, dans ce roman, la psychanalyse, c’est-Ă -dire nous tous, je le cite As-tu rĂ©ussi ? Tu as tuĂ© celui qui Ă©tait ton pĂšre, tu as violĂ© celle qui Ă©tait ta mĂšre, et maintenant celle qui Ă©tait ta sƓur. Tu voulais en finir avec la malĂ©diction que t’a jetĂ©e ton pĂšre. Mais en fait, rien n’est terminĂ©, rien n’a Ă©tĂ© surmontĂ©. Au contraire cette malĂ©diction est gravĂ©e dans ton esprit plus profondĂ©ment encore [1]. » 2Je note dĂšs maintenant que le parricide et l’inceste, dans le complexe d’ƒdipe, devraient, parce qu’ils sont interdits, ĂȘtre commis. ƒdipe est le prototype de tout sujet et il n’y aurait pire dupe que celui ou celle qui croirait pouvoir en dĂ©vier. Seulement, cette commission n’est pas suffisante ; il y a un au-delĂ  – dont on verra qu’il a Ă  faire avec une mystĂ©rieuse pierre, ouverte ou fermĂ©e, qui commande une entrĂ©e et une sortie. VoilĂ  dĂ©jĂ  de quoi rĂ©viser sĂ©rieusement le ou le bla-bla psychanalytique. 3La malĂ©diction a d’abord Ă©tĂ© prĂ©diction ». RĂ©alisĂ©e comme malĂ©diction, celle-ci n’est pas pour autant levĂ©e. Que faut-il encore ? Notons d’emblĂ©e que, toutes choses n’étant pas Ă©gales par ailleurs, la rĂ©alisation et du parricide et de l’inceste avec la mĂšre est le cƓur de la tragĂ©die de Sophocle, alors mĂȘme que la loi tenue pour universelle interdit et l’un et l’autre. Une question, inĂ©dite, est donc posĂ©e n’y a-t-il pas lieu d’accepter pour chacun que la malĂ©diction se rĂ©alise, en tant que nĂ©cessaire, avant de pouvoir, au-delĂ , trouver une juste distance Ă  la loi ? Le hĂ©ros du roman de Murakami, en consentant Ă  ĂȘtre ƒdipe, nous ouvre ainsi une voie comme toujours, la question commence par l’homme, la relation d’une femme au complexe d’ƒdipe Ă©tant peut-ĂȘtre impossible pourquoi ? Ă  aborder en premier. 4Comme il ne s’agit pas cependant d’instaurer une rĂ©publique sadienne, dont l’échec est patent dans l’Ɠuvre mĂȘme du marquis [2], nous avons Ă  nous interroger sur le sens du mot rĂ©alisation ». Dans la facticitĂ© des cas, la loi est le plus souvent respectĂ©e et on connaĂźt par ailleurs les effets ravageurs de son non-respect ; il faut donc supposer que la rĂ©alisation a lieu dans un autre ordre que celui de la rĂ©alitĂ©. Est-ce Ă  dire que cet ordre serait celui du dĂ©sir ? Bien que, envisagĂ© en tant que durĂ©e, le dĂ©sir puisse ĂȘtre constituant de cet ordre, il est tout aussi bien, du fait que le propre de son objet est d’ĂȘtre en dĂ©placement, donc inarticulable en tant que tel, inappropriĂ© Ă  cette fin. Gageons plutĂŽt que cet ordre, dans lequel le temps est hors de ses gonds, est celui de l’inconscient. Dans l’inconscient, du fait de cette non-temporalitĂ©, la linĂ©aritĂ© de la filiation ne joue pas, et c’est cela mĂȘme qui, paradoxalement, permet au complexe d’ƒdipe de faire ses classes jusqu’au histoire fluide et rĂ©ticulĂ©e5Je vais d’abord prĂ©senter les protagonistes de ce roman on dirait personnages » au théùtre pour en profiler la dramaturgie, qui rĂ©pond pour l’essentiel Ă  deux histoires entrelacĂ©es. Deux d’entre eux ont une place prĂ©pondĂ©rante, nous pouvons les suivre du dĂ©but Ă  la fin du roman, de façon alternĂ©e. Il y a en premier lieu je [3] », le narrateur. C’est un garçon de 15 ans, Kafka Tamura c’est ainsi qu’il se nomme, sans qu’on sache tout de suite si c’est son nom et son prĂ©nom d’état civil. À cause de la prĂ©diction Ă©voquĂ©e, issue de la bouche de son pĂšre, il fugue de chez celui-ci. Sa mĂšre et sa sƓur aĂźnĂ©e ont quittĂ© le foyer domestique alors qu’il n’avait que 4 ans. Il ne se souvient pas d’elles, et n’a gardĂ© qu’une photo de sa sƓur et de lui, respectivement Ă  9 ans et 3 ans. 6Avec lui, insĂ©parable de lui, il y a le garçon nommĂ© Corbeau ». Est-ce un autre lui-mĂȘme, dialoguant de lui Ă  lui, est-ce un double, est-ce sa conscience, un Jiminy Cricket en moins moralisateur ? Difficile Ă  dĂ©finir. Il s’adresse Ă  Kafka en lui disant tu » et l’engage, de façon constante, Ă  s’endurcir. 7Le deuxiĂšme protagoniste est Nakata. C’est un homme d’une soixantaine d’annĂ©es, qui se prĂ©sente systĂ©matiquement comme pas intelligent », mais qui a ce don de savoir parler avec les chats [4] sauf avec un, mais mĂȘme les autres chats ont du mal Ă  comprendre ce chat-lĂ . Il gagne sa vie grĂące Ă  une petite pension de handicapĂ© et en retrouvant des chats perdus par leurs maĂźtres. Au cours du roman, Ă  la suite d’un Ă©vĂ©nement dont je vais parler, il rencontre un jeune camionneur, Hoshino. Les deux ne vont plus se quitter et, Ă  la mort de Nakata mort naturelle mais qui a pu ĂȘtre dĂ©cidĂ©e par Nakata, ĂȘtre qui a cette facultĂ© de pouvoir dormir trĂšs longtemps et pour qui la mort n’est peut-ĂȘtre qu’un prolongement dĂ©finitif de ce long sommeil, Hoshino va accomplir la tĂąche laissĂ©e en suspens par celui qu’il a adoptĂ© comme pĂšre – au moins spirituel. 8Nous allons nous intĂ©resser aux autres acteurs, mais, auparavant, il faut faire Ă©tat d’un Ă©vĂ©nement restĂ© mystĂ©rieux, y compris pour les services secrets japonais et amĂ©ricains, qui ont dĂ» donner leur langue au chat. L’évĂ©nement eut lieu au Japon le 7 novembre 1944 un groupe de jeunes enfants scolarisĂ©s, lors d’une balade en forĂȘt avec une jeune institutrice, sont brusquement tombĂ©s dans le coma pendant plusieurs heures, sans qu’on puisse dĂ©celer une cause quelconque. L’un des Ă©lĂšves, un des plus brillants intellectuellement, ne s’est rĂ©veillĂ© que plusieurs semaines plus tard, ayant perdu toute sa mĂ©moire et ses capacitĂ©s intellectuelles. Le lecteur apprendra qu’il s’agit de Nakata, grĂące au tĂ©moignage tardif, en 1972, de l’institutrice qui les accompagnait. Celle-ci raconte comment, Ă  la suite d’un rĂȘve oĂč elle avait connu plusieurs orgasmes violents », elle avait Ă©tĂ© chargĂ©e de conduire sa classe en montagne et qu’elle s’était rendu compte, en arrivant au but de ladite promenade, que ses rĂšgles s’étaient dĂ©clenchĂ©es anormalement et abondamment. Prise de court, elle s’était essuyĂ©e avec les essuie-mains prĂ©vus pour le pique-nique, puis les avait cachĂ©s. Un moment plus tard, le jeune Nakata s’était prĂ©sentĂ© Ă  elle, les serviettes ensanglantĂ©es Ă  la main, et lĂ  elle avait rĂ©agi en giflant Nakata Ă  toute volĂ©e devant les autres enfants. Le coma avait dĂ©butĂ© Ă  ce moment-lĂ . 9On peut relever aisĂ©ment que cet Ă©vĂ©nement, inexpliquĂ© mais en somme anodin, est une authentique cosmogonie, dont le principe se trouve dans l’impossibilitĂ© de donner rĂ©ponse Ă  la curiositĂ© sexuelle des movie10Kafka a donc fuguĂ©. AprĂšs diverses pĂ©rĂ©grinations, il est secouru par une jeune fille nommĂ©e Sakura, qui l’hĂ©berge une nuit, mais dont il se sĂ©pare le lendemain, malgrĂ© l’offre qu’elle lui a faite d’un hĂ©bergement un peu plus long, et il arrive finalement Ă  Takamatsu, dans l’üle de Shikoku. LĂ , il se rend dans une bibliothĂšque privĂ©e, fondĂ©e par la dynastie Komura et spĂ©cialisĂ©e dans la poĂ©sie japonaise ancienne tanka et haĂŻku. Il y rencontre l’assistant bibliothĂ©caire, Oshima comme le grand cinĂ©aste japonais admirĂ© par Lacan, qui devient son ami. Oshima se prĂ©sente Ă  Kafka comme un garçon, mais lui avouera plus tard qu’il est fille. Il rencontre aussi Mlle Saeki, la directrice de la bibliothĂšque, une femme d’une cinquantaine d’annĂ©es, belle, Ă©lĂ©gante, cultivĂ©e, aimable
 et spĂ©ciale ». La prĂ©diction prend forme en cet endroit, avec cette rencontre. 11Disons maintenant les Ă©vĂ©nements, qui se prĂ©cipitent lentement. 12AprĂšs un temps de tranquillitĂ© oĂč Kafka lit Natsume SĂŽseki, Oshima lui propose de travailler et de vivre dans la bibliothĂšque. Kafka accepte, mais quelques jours sont nĂ©cessaires avant que l’installation soit possible et Oshima invite Kafka Ă  passer ces quelques jours dans une cabane, propriĂ©tĂ© de son frĂšre et de lui, isolĂ©e dans une forĂȘt de montagne. Ils partent en voiture et roulent en Ă©coutant des sonates de Schubert. Puis Oshima revient et ramĂšne Kafka Ă  la bibliothĂšque, oĂč il logera dans une chambre occupĂ©e autrefois par Mlle Saeki. C’est alors qu’il apprend, dans un Ă©change avec Oshima, que Mlle Saeki a Ă©tĂ© cĂ©lĂšbre dans sa jeunesse pour avoir Ă©crit et chantĂ© une chanson, Kafka sur le rivage [5] ». Ce titre l’étonne d’autant plus qu’il a lui-mĂȘme choisi, croit-il, tout seul ce prĂ©nom pour lui. Dans la chambre qui est dĂ©sormais la sienne, son regard est captĂ© par une petite peinture Ă  l’huile reprĂ©sentant un adolescent au bord de la mer. 13Lors de la premiĂšre nuit dans cette chambre a lieu une premiĂšre apparition. C’est le fantĂŽme d’une jeune fille, ou plutĂŽt l’image d’une jeune fille appartenant au rĂȘve de cette jeune fille. Elle revient les nuits suivantes et Kafka la nomme Mlle Saeki. Tous deux regardent le tableau montrant un garçon de 12 ans au bord de la mer, et ils se promĂšnent Ă  l’intĂ©rieur du tableau. Kafka est jaloux du garçon du tableau, censĂ© ĂȘtre l’amant de Mlle Saeki il y a trente ans, et mort, Ă  20 ans. Le garçon nommĂ© Corbeau appuie sur la plaie en disant Ă  Kafka Tu voudrais ĂȘtre ce garçon pour ĂȘtre aimĂ© de Mlle Saeki. » Se produit alors ce que Kafka ou l’auteur appelle une distorsion du temps ». Mlle Saeki revient, ce n’est plus l’adolescente, mais c’est la vraie Mlle Saeki », celle qui appartient au prĂ©sent ». Elle se dĂ©nude. Elle fait l’amour avec Kafka. Nous sommes dans ce moment oĂč Kafka se demande si elle n’est pas sa mĂšre il s’est souvenu que son pĂšre avait failli ĂȘtre tuĂ© par la foudre et que Mlle Saeki, Ă  cette mĂȘme pĂ©riode, faisait une Ă©tude sur les personnes rescapĂ©es de la foudre. Le lendemain, dans la rĂ©alitĂ© cette fois, Kafka et Mlle Saeki se retrouvent. Celle-ci veut montrer Ă  Kafka l’endroit oĂč le tableau a Ă©tĂ© peint. La plage est toujours lĂ , un peu changĂ©e par l’érosion du temps. Ils rentrent et font de nouveau l’amour. Mais n’est-ce pas, rĂ©ellement, pour la premiĂšre fois ? 14Que devient, pendant ce temps, Nakata ? AprĂšs s’ĂȘtre mis Ă  la recherche d’une chatte perdue, dĂ©nommĂ©e SĂ©same et couleur Ă©caille de tortue, et aprĂšs avoir appris par une petite chatte nommĂ©e Mimi qu’un voleur de chats sĂ©vit sur le terrain vague oĂč SĂ©same a Ă©tĂ© vue pour la derniĂšre fois, il est obligĂ© de suivre un chien, d’allure fĂ©roce, qui le conduit jusqu’à la maison du voleur en question, qui se fait appeler Johnnie Walken et est grand amateur de whisky. Cet homme collectionne, dans un rĂ©frigĂ©rateur, les tĂȘtes de chats qu’il a chassĂ©s et tuĂ©s. À Nakata terrorisĂ©, il enjoint d’ĂȘtre tuĂ© par lui, sans quoi il tuera SĂ©same Ă  son tour. Nakata rĂ©siste un long moment puis, devant l’imminence de l’exĂ©cution de SĂ©same, il se rue sur Johnnie Walken et le poignarde sauvagement. À la suite de quoi il s’évanouit rĂ©pĂ©tition du coma de son adolescence. À son rĂ©veil il va se dĂ©noncer Ă  un policier, qui l’éconduit, croyant avoir affaire Ă  un fou. Nakata dĂ©cide malgrĂ© tout de s’enfuir et part Ă  l’aventure vers l’üle de Shikoku. Lors de cette expĂ©dition, deux Ă©vĂ©nements remarquables se produisent une pluie de sardines et de maquereaux dont il avait fait l’annonce au policier – qui ne l’avait pas cru d’ailleurs Ă  cause de cette prĂ©diction extravagante et une pluie de sangsues sur une bande de jeunes dĂ©linquants, grĂące Ă  laquelle Nakata fait fuir ses assaillants. 15On apprend alors par une coupure de presse reproduite dans le roman la mort d’un sculpteur illustre, Koichi Tamura le pĂšre de Kafka donc, celui-lĂ  mĂȘme qui, sous le nom de Johnnie Walken, a Ă©tĂ© tuĂ© par Nakata. Or, le jour du meurtre, Kafka s’est rĂ©veillĂ© le tee-shirt inondĂ© de sang dans l’enceinte d’un sanctuaire. J’ai peut-ĂȘtre assassinĂ© mon pĂšre en rĂȘve », confie-t-il Ă  Oshima. 16Les deux prĂ©dictions majeures contenues dans la malĂ©diction paternelle se sont donc rĂ©alisĂ©es. Sont-elles accomplies en rĂȘve, est-ce au moyen d’une distorsion du temps, ou encore parce que Nakata serait un double de Kafka ? Toutes ces Ă©ventualitĂ©s, et d’autres encore, restent pierre de l’entrĂ©e17Le road movie parallĂšle et secrĂštement croisĂ© de Kafka et de Nakata se poursuit. La police recherche Kafka, en tant que fils du sculpteur assassinĂ©. Nakata arrive Ă  Takamatsu. Il sait maintenant qu’il doit chercher la pierre de l’entrĂ©e », mais ne sait ni pourquoi ni oĂč. Il est aidĂ© par Hoshino qui, dans sa dĂ©ambulation Ă  travers la ville, rencontre le colonel Sanders, personnage sorti d’une rĂ©clame publicitaire et apte, comme ProtĂ©e, Ă  prendre n’importe quelle forme en somme le produit d’une application informatique. C’est ce colonel qui, aprĂšs avoir invitĂ© Hoshino Ă  faire crac-crac » avec une trĂšs jolie Ă©tudiante, le conduit vers la fameuse pierre. 18Quoi faire avec cette pierre qu’Hoshino lui a rapportĂ©e ? se demande Nakata. Hoshino, dans un effort trĂšs violent, arrive Ă  ouvrir la pierre – Nakata s’endort. Pendant ce temps, Kafka, pour Ă©chapper Ă  la police, repart dans la cabane forestiĂšre. Avant de partir, il apprend que Mlle Saeki va mourir. Nakata se rĂ©veille, recherchĂ© pour le meurtre du sculpteur ; il doit repartir et, sans l’avoir cherchĂ©, se retrouve Ă  la bibliothĂšque que Kafka vient de quitter. Il parle avec Mlle Saeki, mourante, qui lui fait promettre de brĂ»ler ses manuscrits, oĂč elle a consignĂ© son histoire. Elle lui demande aussi de fermer maintenant la pierre de l’entrĂ©e. Nakata s’exĂ©cute, s’endort de nouveau et meurt – d’un sommeil dĂ©finitif. Hoshino dĂ©cide de poursuivre la mission de Nakata de refermer la pierre. Il devient Nakata, comme l’indique le fait qu’il puisse converser avec les chats. Un chat lui explique Nous sommes Ă  la frontiĂšre des mondes. Tu dois tuer pour refermer la porte de l’entrĂ©e. » Qui ? demande Hoshino. Pas de rĂ©ponse, mais, revenu auprĂšs du cadavre de Nakata, il voit une chose » Ă©merger du corps de ce dernier. C’est la chose Ă  tuer. Hoshino la tue et la pierre est le nom19Kafka, lui, est maintenant sur la route de la cabane. Oshima lui raconte l’histoire de deux soldats perdus, pendant la guerre, dans cette forĂȘt de montagne. La nuit, Kafka rĂȘve de Sakura, la jeune fille qui l’a aidĂ© au dĂ©but de sa fugue. Est-ce son rĂȘve ? Il est prĂšs du lit de Sakura, fait l’amour avec elle en rentrant dans son rĂȘve Ă  elle. MalgrĂ© les avertissements de Oshima et ses appels Ă  la prudence, il dĂ©cide de s’aventurer dans la forĂȘt. Le garçon nommĂ© Corbeau lui dit de poursuivre jusqu’au bout l’hypothĂšse que Mlle Saeki est sa mĂšre. Kafka rencontre alors les deux soldats, non pas perdus, lui apprennent-ils, mais Ă©vadĂ©s. Ils lui indiquent l’entrĂ©e ». PassĂ© cette entrĂ©e, Kafka se retrouve dans un village assez Ă©trange, intemporel. Il y rencontre une jeune fille. Je n’ai pas de nom », lui dit-elle. Le garçon nommĂ© Corbeau a passĂ© l’entrĂ©e avec lui et, apercevant le sculpteur assassinĂ© le pĂšre de Kafka, il se prĂ©cipite sur lui et le tue – une deuxiĂšme fois – avec son bec. Kafka de son cĂŽtĂ© retrouve Mlle Saeki. Elle insiste pour qu’il emporte avec lui le tableau peint sur la plage et lui confirme qu’elle a bien abandonnĂ© son fils, lui, Kafka, et qu’elle l’a retrouvĂ© ensuite comme amant, Ă  son adolescence. L’adolescent sur le tableau, c’est lui. Ses derniers mots sont Regarde le tableau [
] fais comme moi, regarde le tableau, sans cesse ». Kafka quitte le village. L’entrĂ©e est encore ouverte ce n’est que juste aprĂšs que Hoshino va la refermer, ce que j’ai dĂ» anticiper par souci de simplification, mais le roman respecte cette temporalitĂ©.Tu20Je cite la derniĂšre page c’est Kafka qui parle Ai-je agi comme il le fallait ?– Tu as agi comme il le fallait, dit le garçon nommĂ© Corbeau. Tu as fait ce qui Ă©tait juste. Personne n’aurait pu agir aussi bien que toi. Tu es le garçon le plus courageux du monde rĂ©el, tu sais.– Mais je ne sais toujours pas ce que cela signifie, vivre, dis-je.– Regarde le tableau, dĂ©clare-t-il. Et Ă©coute le hoche la tĂȘte.– Tu en es hoche de nouveau la tĂȘte.– Tu devrais dormir un peu, dit le garçon nommĂ© Corbeau. Quand tu te rĂ©veilleras, tu feras partie d’un monde t’endors sans quand tu t’es rĂ©veillĂ©, tu faisais partie d’un monde nouveau. »À la fin, le tu » n’a plus pour antĂ©cĂ©dent le garçon nommĂ© Corbeau, mais Kafka, s’adressant Ă  y es-tu ?21Écrire ce synopsis n’a pas Ă©tĂ© chose aisĂ©e et je ne suis que moyennement satisfait du rĂ©sultat, sachant Ă  quel point il appauvrit l’immense roman de Murakami, que je place sans aucun doute parmi les plus grands, de À la recherche du temps perdu Ă  FĂ©erie pour une autre fois en passant par Ulysse, Tandis que j’agonise et quelques rares autres. La tĂąche devait cependant ĂȘtre accomplie, mĂȘme imparfaitement, pour que je puisse maintenant introduire dans la psychanalyse quelques dĂ©calages susceptibles d’en agrandir l’empan. 22Il faudrait, pour nommer la perspective que j’entends tenter de construire, introduire un signifiant nouveau. MĂ©taphysique » est dĂ©sormais anachronique, sens de la vie » reste marquĂ© du religieux, infini potentiel » une expression de Bion relĂšve encore de l’imagination. J’ai choisi comme titre La mort pas toute ». Il rĂ©sonne assez bien avec une phrase du roman Le nĂ©ant peut-il augmenter ? », questionne Nakata peu avant sa mort. C’est une question difficile, rĂ©pond Hoshino. Retourner au nĂ©ant, c’est revenir Ă  zĂ©ro, et zĂ©ro plus zĂ©ro
 ça fait toujours zĂ©ro [6]. » Voyons oĂč cela nous conduit dans le dĂ©capage de quelques signifiants majeurs de la rĂȘve23Il s’agit moins d’abord d’avancer dans l’interprĂ©tation du rĂȘve que d’examiner le statut de celui-ci. À suivre Murakami, le rĂȘve ne s’oppose pas Ă  la rĂ©alitĂ©. L’un et l’autre sont dans une relation d’inside-out, dont le passeur s’avĂšre ĂȘtre la mĂ©taphore, soit, en principe, un processus de langue incessant. Je reproduis ici le dialogue entre Mlle Saeki, adulte, et Kafka. Kafka parle 24 – [
] les mĂ©taphores permettent de rĂ©duire la distance, dis-je.– Ni toi, ni moi ne sommes des mĂ©taphores.– Je sais. Mais les mĂ©taphores permettent de rĂ©duire la distance qui nous sĂ©pare, vous et sourit, la tĂȘte levĂ©e vers moi.– C’est la phrase la plus Ă©trange qu’un homme m’ait jamais dite pour me sĂ©duire [7]. » 25Le problĂšme du rĂȘve est posĂ© sous plusieurs aspects, dĂ©jĂ  connus et quelquefois depuis longtemps par exemple par Tchouang-tseu quand il Ă©voque la possibilitĂ© d’ĂȘtre dans le rĂȘve d’un papillon alors qu’on se croit dans la rĂ©alitĂ©, et combinĂ©s d’une façon inĂ©dite, de telle sorte que la sidĂ©ration du lecteur ne soit pas recherchĂ©e, mais qu’il puisse s’interroger sur les moments du rĂȘve, selon, par exemple, que Kafka est dans un rĂȘve qu’il a produit ou dans un rĂȘve qui est celui de la jeune Mlle Saeki – ce qui change ses choix au rĂ©veil. Cette rĂ©partition n’est pas sans Ă©voquer ce qui relĂšve du souhait inconscient Wunsch du rĂȘveur, ce qui par ailleurs relĂšve d’un fantasme qui permet Ă  l’Autre de se loger dans le rĂȘve, enfin et surtout ce qui du rĂȘve a des consĂ©quences sur une mutation rĂ©elle » du sujet. Pour Ă©viter tout malentendu, le rĂ©el en question n’est pas la rĂ©alitĂ©, il est ce qui se constitue par extraction de cette doublure rĂȘve- rĂ©alitĂ© qui nous maintient captifs des deux tant qu’elle n’a pas Ă©tĂ© dĂ©cousue. 26Ceci est l’occasion de faire une remarque, simple, quasi Ă©vidente, mais peu formulĂ©e dans le rĂȘve, on oublie la rĂ©alitĂ© le terme gĂ©nĂ©rique de refoulement est originairement ce qui rend compte de ce fait, mais, dans la rĂ©alitĂ©, on oublie le rĂȘve, et mĂȘme quand le rĂȘveur est en mesure de raconter, de façon apparemment exhaustive, son rĂȘve, ce qui n’est pas le cas le plus frĂ©quent, ce rĂ©cit mĂȘme lui fait oublier l’expĂ©rience qu’il a vĂ©cue dans le rĂȘve. Ce passage au rĂ©cit est sans doute ce qui permet l’interprĂ©tation l’axiome de Freud est sur ce point irrĂ©cusable, malgrĂ© Wittgenstein qui regrette la fraĂźcheur du rĂȘve vĂ©cu, mais ce passage a un prix, idĂ©ologique disons, dette Ă  laquelle la psychanalyse ne se soustrait pas toujours et ne se soustrait jamais si elle Ă©choue Ă  rencontrer l’ombilic de cette interprĂ©tation. Il y a dans une cure un retour final aux bruits de la nature », retour dans lequel le langage se reconnaĂźt ĂȘtre un instrument imparfait, bien qu’ chose27Le mot chose » est prĂ©sent pour la premiĂšre fois quand il s’agit de dĂ©signer Ă  Hoshino ce qu’il doit tuer c’est un chat qui le lui dit. La chose ne se dĂ©crit pas, ne se dĂ©finit pas, ne parle pas, elle advient et se reconnaĂźt seulement Ă  ce moment mĂȘme c’est le seul cas de simultanĂ©itĂ©, j’y reviendrai. Dans le roman, la chose sort du cadavre de Nakata, prĂ©cisĂ©ment de sa bouche – comme si elle venait Ă  la place du langage dĂ©sormais tu. Était-ce son Ăąme ? se demande Hoshino. Non. La chose, un long tortillon blanchĂątre, insensible, quasiment immatĂ©riel, se dirige vers la pierre pour y entrer. Il devient donc vital de refermer la pierre avant que la chose ne puisse l’atteindre. Dans un effort inouĂŻ, Hoshino y parvient, et il devient alors facile de tuer l’ectoplasme [8] ». Avons-nous affaire Ă  une allĂ©gorie, et si oui laquelle ? J’aimerais beaucoup avoir l’avis d’Haruki Murakami sur ce point. À s’en tenir Ă  la lettre, ce qui est toujours la boussole la plus sĂ»re, il s’agit de dĂ©truire, de tuer » un ectoplasme parasite qui pourrait se substituer Ă  Nakata pour franchir, Ă  sa place, l’entrĂ©e de la pierre ouverte. Cette chose Ă  ne pas confondre avec das Ding de Freud et de Lacan est le leurre spiritualiste, qui est incapable de s’affronter Ă  la mort autrement que par l’illusion de l’ñme ou d’un corps glorieux quelconque, qui n’est qu’un faux corps. Si on se reporte ensuite Ă  la fonction de la pierre, elle est, quand elle est ouverte, le passage pour un espace le village oĂč Kafka rencontre une jeune fille sans nom, puis Mlle Saeki aprĂšs sa mort qui n’appartient pas Ă  notre temps, si tant est qu’il soit soumis Ă  une temporalitĂ©. 28Est-ce le royaume des morts ? Non. MĂȘme Ă  Ă©voquer le voyage d’OrphĂ©e aux Enfers, cet espace n’est pas le jumeau de l’espace d’en haut, notre terre. Il est, je m’avance Ă  en parler ainsi, l’espace-preuve de ce que rien qui a vu une fois le jour c’est une mĂ©taphore ne s’efface. Paradoxalement, le fait qu’il ne soit pas seulement l’espace oĂč Kafka peut de nouveau rencontrer Mlle Saeki alors qu’elle est morte, espace qu’il doit quitter puisque lui est vivant, mais aussi l’espace oĂč le garçon nommĂ© Corbeau, en tuant une nouvelle fois le pĂšre de Kafka, pourra devenir ce qu’il est, Ă  savoir Kafka lui-mĂȘme, confĂšre Ă  cet espace ce statut d’ĂȘtre le lieu oĂč tout non-sens s’annule », pour reprendre les paroles du prĂ©sident Schreber. Pour ne pas priver Nakata de ce lieu, qui est la terre promise de la possibilitĂ© de la mort, en le laissant se faire doubler Ă  l’entrĂ©e de ce lieu par un usurpateur, ladite chose, il faut qu’un homme, nommĂ© Hoshino, accepte de terminer la tĂąche entreprise par celui qu’on peut bien dire son pĂšre filiation29Des filiations, dans ce roman, il y en a plusieurs. Ce ne sont pas forcĂ©ment des filiations par le sang. Il faut plutĂŽt noter que, si la filiation par le sang est prĂ©sente, et si elle est prise au sĂ©rieux, elle est toujours offerte Ă  une lecture mĂ©taphorique, ce qui ne l’annule pas, tout en marquant son insuffisance fonciĂšre. Nul ou nulle n’est jamais rĂ©duit Ă  ĂȘtre fils ou fille de 
, mĂȘme si le lien gĂ©nĂ©alogique n’est pas Ă  forclore. Ainsi peut-on suivre une ligne de sang qui parcourt le roman, depuis notamment le sang des rĂšgles de la jeune institutrice qui accompagne les enfants dans la forĂȘt oĂč se produit l’épisode du coma, jusqu’à la reproduction du meurtre du pĂšre de Kafka par le garçon nommĂ© Corbeau, en passant par la serviette tachĂ©e de sang que Nakata enfant rapporte Ă  l’institutrice, la tuerie des chats par Johnnie Walken, l’assassinat de celui-ci par Nakata et simultanĂ©ment le rĂ©veil de Kafka avec son tee-shirt inexplicablement inondĂ© de sang, sans oublier la pluie de sangsues. 30Comment chacun, par rapport Ă  cette ligne, peut-il se repĂ©rer, identifier le lieu qu’il occupe dans ce rĂ©seau ? Sans doute est-ce lĂ  que la fiction de Murakami se rĂ©vĂšle une dĂ©couverte fondamentale, y compris et peut-ĂȘtre surtout pour la psychanalyse. Le complexe d’ƒdipe, c’est-Ă -dire la matrice de la loi qui fonde la possibilitĂ© pour les humains de se distinguer de l’animalitĂ© non parlante – encore que les chats
 –, est efficient Ă  la seule condition d’ĂȘtre rĂ©alisĂ© tuer le pĂšre, coucher avec la mĂšre et la sƓur quand il y en a une. 31Prenons d’abord l’inceste avec la mĂšre il est remarquable que, Ă  la diffĂ©rence de ce que dit Freud, la mĂšre est incertissima et qu’elle ne peut ĂȘtre reconnue et assumĂ©e comme mĂšre qu’une fois accompli l’acte d’amour qui, en violant la loi, la fonde. La configuration concernant le meurtre du pĂšre est plus complexe le pĂšre de Kafka est tuĂ© par Nakata, qui ne pourrait ĂȘtre son fils que si l’on supposait une idylle entre la jeune institutrice et le sculpteur – ce qui donnerait Ă  la scĂšne initiale et mystĂ©rieuse oĂč Nakata adolescent tombe dans le coma la valeur d’une rĂ©vĂ©lation de la scĂšne primitive. Pourquoi pas, d’autant plus que nous savons que la jeune institutrice a fait, la nuit prĂ©cĂ©dente, un rĂȘve traversĂ© de violents orgasmes. L’imagination crĂ©atrice de l’auteur est immensĂ©ment plus large que ce dĂ©tail ! Le pĂšre est aussi supposĂ© d’ĂȘtre peut-ĂȘtre tuĂ© par Kafka, sinon pourquoi cette tache de sang, Ă  moins que Kafka et Nakata ne soient qu’une seule et mĂȘme personne, vivant dans deux univers temporels diffĂ©rents. 32Le plus significatif cependant est le meurtre du pĂšre par le garçon nommĂ© Corbeau, accompli, on s’en souvient, au-delĂ  de l’entrĂ©e dans cet espace oĂč les morts ne sont pas effacĂ©s, meurtre qu’on peut considĂ©rer comme le parricide authentique puisque, Ă  sa suite, Kafka se dĂ©couvre ĂȘtre le garçon nommĂ© Corbeau. Pouvons-nous dire que le parricide, pour ĂȘtre accompli, implique un deuxiĂšme tour, et que ce deuxiĂšme tour, pour ĂȘtre dĂ©cisif, doit porter sur un pĂšre dĂ©jĂ  mort ? C’est Ă  cette solution que je me rallie. Elle se dĂ©marque en effet du mythe de Totem et tabou et confirme la thĂšse de Lacan selon laquelle le meurtre du pĂšre » est intrinsĂšque Ă  la fonction du langage, ce qui implique la nĂ©cessitĂ© d’un deuxiĂšme tour, par le sujet assumant la consĂ©quence du premier. 33Ce qui, dans cette histoire, Ă©branle les psychanalystes tout en confirmant la dĂ©couverte freudienne tient dans le statut mĂȘme de ce que j’ai dĂ©nommĂ© rĂ©alisation ». La rĂ©alisation ici n’est pas l’historicitĂ©, ni la facticitĂ©, elle est la consĂ©quence d’une interprĂ©tation, ou plus directement d’un dire qui traverse le sujet en venant du rĂ©el. En ce sens, elle dĂ©toure de façon prĂ©cise un au-delĂ  de l’ƒdipe, caractĂ©risĂ© par ce voyage dans cet espace commandĂ© par l’ouverture de la pierre, qui est en fait la vraie das Ding, espace dans lequel pĂšre et mĂšre, une fois adoptĂ©s par le fils grĂące respectivement au parricide du premier et Ă  l’inceste avec la seconde, peuvent faire l’objet d’une rĂ©elle sĂ©paration entre eux et leur descendance. J’ajoute que cette architecture subtile implique qu’il n’y ait pas d’ univers du discours », c’est-Ă -dire aucune simultanĂ©itĂ© physique entre le sujet n’importe lequel et l’autre n’importe lequel, sinon dans cette exception que constitue la rencontre entre deux Ă©tincelles aussi vite disparues qu’apparues du dĂ©sir. De quoi laisser aux physiciens du temps de la relativitĂ© aux quantas une salutaire et symptomatique au dĂ©but. Ni Freud ni Lacan ne font Ă©quivaloir la castration et la mort. Lacan explicite trĂšs bien la diffĂ©rence dans Le dĂ©sir et son interprĂ©tation la castration n’est pas la mort, mais l’affrontement Ă  la mort, c’est-Ă -dire le moment oĂč, aprĂšs la mort du pĂšre, un sujet se sait ĂȘtre entrĂ© dans la gĂ©nĂ©ration de premiĂšre ligne face Ă  l’arrivĂ©e de la mort [9]. Dans le roman, la castration est omniprĂ©sente, y compris pour les chats peut-ĂȘtre parce qu’ils parlent !, en tout cas elle est la mise en scĂšne de l’assassinat du pĂšre de Kafka, mais aussi pour la mĂšre, obligĂ©e d’abandonner son fils chĂ©ri, voire pour la jeune institutrice. La mort, elle, est relative, puisque Kafka retrouve Mlle Saeki alors qu’elle est morte dans la rĂ©alitĂ© qu’il vient de quitter en franchissant l’entrĂ©e commandĂ©e par la pierre, qui est la vĂ©ritable chose. Ce serait un contresens que de voir dans cet autre pays un royaume des morts, homologue Ă  telle ou telle croyance ancienne, comme celle des Sames en Laponie, par exemple. Nous ne sommes pas non plus dans une fiction du type de celle que Houellebecq a construite dans La possibilitĂ© d’une Ăźle, c’est-Ă -dire dans laquelle l’immortalitĂ© est assurĂ©e par une sorte de mĂ©tempsychose gĂ©nĂ©tique et contrĂŽlĂ©e [10]. Au principe de cette possibilitĂ© de relativiser la mort, il y a la distorsion du temps il n’y a pas un temps unique et irrĂ©versible ; le temps a plusieurs dimensions, telles qu’elles sont convoquĂ©es dans le rĂȘve comme je l’ai signalĂ©, la simultanĂ©itĂ© est en ce sens, physiquement, une illusion. 35Le monde » du roman est insĂ©minĂ© de signes, trĂšs divers Le trio de l’empereur de Beethoven, les sonates de Schubert, le jazz de Coltrane, Les mille et une nuits, Le dit du Genji, de l’écrivaine Murasaki, Platon, Aristophane, et bien d’autres signes culturels, mais aussi des signes naturels », comme les pluies bizarres. Ces signes sont lĂ  pour pallier l’infirmitĂ© de structure du signifiant, plus prĂ©cisĂ©ment pour marquer l’appel d’un rĂ©el, ou de bouts de rĂ©el », que le signifiant ne peut faire entendre. 36Quant Ă  la mort pas toute, elle s’impose du fait que l’imposture de l’ñme est mise Ă  nu dans la scĂšne oĂč la chose ectoplasmique, cette chose glorieuse ou spirituelle qui serait une partie constituante de l’homme, est tuĂ©e. L’homme est matiĂšre. Rien de plus. La mort transforme cette matiĂšre, mais ce changement de forme ne peut effacer le fait que l’homme a vĂ©cu. Ça continue. Le rĂȘve n’est-il pas, en ce qui concerne ce corps particulier qui parle, le lieu dans lequel passent et repassent les Ă©lĂ©ments innombrables de ce vĂ©cu ? 37À cet Ă©gard, on pourrait s’expliquer plus rationnellement les va-et-vient de Freud quant Ă  la transmission de pensĂ©e, voire apprĂ©hender dans le dĂ©lire jungien d’un inconscient collectif et transhistorique un noyau de vĂ©ritĂ©, Ă  condition de l’extraire de la gangue qui le plombe, c’est-Ă -dire la croyance de Jung que la chose tuĂ©e par Hoshino fait partie de Nakata, et surtout Ă  la condition d’apprĂ©hender le collectif » non comme un groupe mais comme la diaspora ou la dissĂ©mination des lieu-tenants » du sujet sur la scĂšne du rĂȘve. 38Plus avant, quand Freud parle du dĂ©sir de dormir comme du premier des dĂ©sirs, ne donne-t-il pas Ă  penser, dans une intuition gĂ©niale et fulgurante, que le dĂ©sir de dormir est le dĂ©sir de se sĂ©parer de la rĂ©alitĂ©, c’est-Ă -dire du fantasme qui la soutient ? Un tel dĂ©sir va au-delĂ  du souhait que le rĂȘveur accomplit dans son rĂȘve et signe, asubjectivement, le rĂ©el de la mort en tant que prĂ©sence indĂ©fectible de ce qui y est soumis. La mort fonde l’intemporel de l’ĂȘtre. L’angoisse, quand elle advient, est bien le signe d’un passage imminent entre l’inside du fantasme et l’out du rĂ©el. Elle est alors le signe que la voix de personne », c’est-Ă -dire la rĂ©ponse du rĂ©el, entre en jeu et rend caduc tout sujet qui se supposerait savoir, y compris en se rĂ©clamant d’ĂȘtre sujet de l’inconscient. Notes [1] H. Murakami, Kafka sur le rivage, Paris, Belfond, collection 10/18 », 2006, p. 528. [2] Cf. Kant avec Sade ». Dans cet Ă©crit, Lacan souligne que, dans La philosophie dans le boudoir, le hĂ©ros sadien, DolmancĂ©, fait recoudre la mĂšre qu’il a fait violer, dans un repentir au sens pictural du crime qu’il a d’abord fait commettre. On pourrait appliquer le titre du pamphlet sadien, Français, encore un effort pour ĂȘtre rĂ©publicains », Ă  Sade lui-mĂȘme, insuffisamment proche de sa propre mĂ©chancetĂ© ». [3] Ce je », qualifiable communĂ©ment de narratif », s’apparente de façon moins superficielle au je » qui, dans un rĂȘve, se prĂ©sente comme l’acteur-spectateur du rĂȘve et qui s’identifie, au rĂ©veil, en devenant le sujet grammatical qui fait le rĂ©cit du rĂȘve. Or, on sait que, dans un rĂȘve, ce je » n’est pas le seul, ni sans doute le plus Ă  mĂȘme d’ĂȘtre le reprĂ©sentant du rĂȘveur. Cette indication est Ă  prendre en compte dans la lecture du roman de Murakami. On pourrait dire qu’elle met en scĂšne une diaspora du sujet. [4] Nakata donne un nom aux chats, ce qui permet de ne pas les confondre et qui est aussi un clin d’Ɠil au poĂšme cĂ©lĂšbre de T. S. Eliot, The naming of cats ». [5] Voici les paroles finales de cette chanson Les doigts de la jeune noyĂ©eCherchent la pierre de l’ soulĂšve le bord de sa robe d’azurEt regarde Kafka sur le rivage. » [6] H. Murakami, Kafka sur le rivage, op. cit., p. 553. [7] Ibid., p. 400. [8] Ibid., p. 617-621. [9] C’est ainsi que Lacan rĂ©interprĂšte deuxiĂšme tour le rĂȘve rapportĂ© par Freud dans la Traumdeutung du pĂšre qui ne savait pas qu’il Ă©tait mort ». [10] Lire sur ce point La solution Houellebecq », par Marie-Jean Sauret dans Psychanalyse, Toulouse, Ăšres, 2006, n° 7.

Celuiqui aime a dĂ©jĂ  franchi la mort S 89 CNA 733 Celui qui aime (est nĂ© de Dieu) D 18-13 CNA 537 Depuis l’au e I 29 CNA 489 Donne-leur le repos Ă©ternel (plutĂŽt pour le 2 novembre) CNA 734 La mort ne peut me garder S 21-2 CNA 742 Peuple choisi (Dieu fait de nous, en JĂ©sus-Christ, des hommes libres) K 64 CNA 543 Peuple de baptisĂ©s K 106 Sans avoir vu I

Le deal Ă  ne pas rater Cartes PokĂ©mon oĂč commander le coffret PokĂ©mon Go Collection ... € Voir le deal Le Deal du moment Cartes PokĂ©mon Japon le display ... Voir le deal DOCTEUR ANGÉLIQUE FORUM CATHOLIQUE ThĂ©ologie catholique ╬ 3 participantsAuteurMessageArnaud Dumouch Messages 91707Inscription 19/05/2005Sujet Pourquoi la Vierge Marie est-elle morte ? 6/5/2011, 2258 Pourquoi la Vierge Marie est-elle morte alors que, immaculĂ©e Conception, elle ne devait pas mourir ? C'est l'opinion de Jean-Paul II. Sa mort ne fut pas une simple dormition.Cette chanson de Nolween Leroy me semble en donner l'explication elle est morte de l'Ascension du Christ qui, pendant 12 ans, se cacha Ă  elle pour ne plus venir que dans le silence de l' mort de Marie Conte d'Arnaud DumouchEn version Audio Ă©dition par Arnaud Dumouch le 6/5/2011, 2321, Ă©ditĂ© 2 fois Arnaud Dumouch Messages 91707Inscription 19/05/2005Sujet Re Pourquoi la Vierge Marie est-elle morte ? 6/5/2011, 2305 La mort de Marie Conte d'Arnaud Dumouch Le secret de Jean À compter du jour oĂč JĂ©sus est montĂ© au Ciel, aprĂšs sa rĂ©surrection, j’ai vu Marie dĂ©cliner peu Ă  peu. Elle devenait diaphane Ă  mesure que la vie s’échappait d’ m’a demandĂ© de cĂ©lĂ©brer pour elle l’eucharistie. Je l’ai fait chaque jour. Mais elle n’en a pas Ă©tĂ© la fin de sa vie, nous Ă©tions retirĂ©s Ă  ÉphĂšse. J’avais amĂ©nagĂ© dans sa maison une sainte Arche pour qu’elle ne soit jamais sĂ©parĂ©e de la PrĂ©sence de son Fils, sous la forme du pain et du jour, elle m’a dit Je vais mourir, je crois. J’aimais tant l’aimer... »- Mais, mĂšre, il est lĂ , dans l’ Oui, mon fils, mais je ne peux pas. J’aimais trop l’aimer, je crois. Mon cƓur et mon corps souffrent trop. Nos Ăąmes, nos vies enlacĂ©es
 »- Il ne vous a pas Oui, il ne m’a pas abandonnĂ©e
 C’est malgrĂ© moi
 J’entends des chants anciens, des chƓurs Ă  deux. Et aprĂšs je pleure. » Marie est vraiment morte[1]. Je l’ai trouvĂ©e un matin, endormie dans sa chambre. Elle Ă©tait prĂšs du calice qu’elle tenait contre elle. Je crois qu’elle n’a pas survĂ©cu Ă  l’absence de celui qui Ă©tait prĂ©sent auprĂšs d’elle. Elle a Ă©tĂ© usĂ©e, je crois, par le mystĂšre de l’eucharistie. JĂ©sus y Ă©tait trop silencieux. » Le secret du ChĂ©rubin Je suis le chĂ©rubin chargĂ© de veiller sur le paradis terrestre GenĂšse 3, 24. C’est moi qui empĂȘche l’homme d’approcher de l’arbre de vie, afin qu’il ne vive pas toujours sur cette terre. Mais il y avait une exception, sur ordre de Dieu. Une fillette virginale, Marie, Ă©tait chaque jour nourrie des fruits de cet arbre, directement par Dieu, par grĂące. Si bien qu’aprĂšs environ soixante annĂ©es passĂ©es sur la terre, elle Ă©tait comme une jeune fille, de l’avis de tous ceux qui la voyaient[2]. Contemplant Marie, je pensais qu’elle devait rester sur terre physiquement jusqu’à la fin du monde pour accompagner l’Église avec l’eucharistie. Et pourtant elle est morte, douze ans aprĂšs JĂ©sus. Celle-lĂ  devait vraiment aimer beaucoup et beaucoup souffrir pour mourir alors qu’elle Ă©tait immortelle. » Le secret de JĂ©sus Marie, elle est pour la TrinitĂ© le jardin le plus prĂ©cieux de la crĂ©ation. À chaque seconde de sa vie elle a Ă©tĂ© façonnĂ©e, et jamais on ne verra crĂ©ature plus petite, plus humble, plus existe cependant un secret bien scellĂ©. Il le sera jusqu’à la fin du monde. Il n’y aura jamais de dogme sur ce point. Chacun verra ce fait un jour, mais uniquement de l’autre cĂŽtĂ© de cette voici Le jour de ma rĂ©surrection et les jours qui ont suivi, Marie ne m’a pas vu jour de mon ascension, elle Ă©tait lĂ . Mes ApĂŽtres m’ont vu dans toute ma gloire, et elle seule parmi eux, ne m’a pas jour de la PentecĂŽte, une flamme a surmontĂ© son visage, mais elle n’a rien senti. Son esprit a Ă©tĂ© dans la nuit, qui ne l’a pas n’a pas Ă©mis une plainte, une protestation, se sachant indigne... Il fallait qu'elle passe par cette derniĂšre Ă©preuve. Si le grain de blĂ© ne meurt pas Ă  tous ses dĂ©sirs, il reste seul. Et le trĂ©sor de Marie, c'Ă©tait moi ...Pour voir Dieu face Ă  face, il faut avoir tout perdu. C'est le mystĂšre de la TrinitĂ©. Dieu ne peut se changer. Et, pas Ă  pas, dans cette nuit, Marie a commencĂ© Ă  accompagner mon Église naissante, rapportant tous mes commandements, racontant Ă  Luc mon enfance, Ă  Jean les secrets les plus profonds. Elle Ă©tait prĂȘte Ă  rester 1000 ans sur terre pour me plaire, s’il l’avait fallu. » Se sachant indigne » ! VoilĂ  pourquoi mon PĂšre l’aime, Marie, la plus sainte des femmes, elle qui n’a jamais pĂ©chĂ© 
 L’ange de la mortJe suis l’ange gardien de Marie. À l’heure de sa mort, j’étais lĂ . C’est moi qui Ă©tais aussi prĂ©sent Ă  l’agonie de GethsĂ©mani, pour son Fils, Dieu fait Homme. Marie n’a pas dĂ©sobĂ©i en mourant avant que son Fils ne vienne la chercher. C’est son Ăąme qui, brisĂ©e dans son trĂ©fonds, n’a pu maintenir plus longtemps son emprise sur ce corps. Son cƓur avait trop existe dans la Bible un cantique qui ne parle que du secret de cette nuit-lĂ  3, 1 Sur ma couche, la nuit, j'ai cherchĂ© celui que mon cƓur aime. Je l'ai cherchĂ©, mais ne l'ai pas trouvĂ© ! Je me lĂšverai donc, et parcourrai la ville. Dans les rues et sur les places, je chercherai celui que mon cƓur aime. Je l'ai cherchĂ©, mais ne l'ai pas trouvĂ© ! »Marie s’est juste levĂ©e avec trop d’effort, et son corps n’a pas suivi son Ăąme. Son Ăąme s’est mise Ă  chercher partout sur cette terre. Lorsqu’elle m’a rencontrĂ©, moi le gardien de la vie, elle m’a dit Cantique 3, 3 Avez-vous vu celui que mon cƓur aime? »Je lui ai dit Cantique 1, 8 Si tu ignores oĂč il se trouve, ĂŽ la plus belle des femmes, suis les traces du troupeau, et mĂšne paĂźtre tes chevreaux prĂšs de la demeure des bergers. »Par cette phrase, je lui indiquais de prendre le chemin de tous les hommes Ă  l’heure de leur mort. Marie est donc passĂ©e par le chemin que tous suivent. Elle a dĂ» rester quelques jours sur terre. Elle est retournĂ©e sur les lieux de l’Évangile. Au Golgotha, tout Ă©tait comme au fameux Jour, ce jour oĂč son Ăąme avait Ă©tĂ© transpercĂ©e
 Elle a visitĂ© chacun des ApĂŽtres, chacun des anciens, chacun des fidĂšles, lĂ  oĂč ils Ă©taient. Pour chacun, elle avait un mot, une caresse. C’est ainsi que Thomas l'ApĂŽtre, mystĂ©rieusement prĂ©venu de sa mort par un songe, s’est mis rapidement en marche du lieu oĂč il Ă©tait vers ÉphĂšse. Il voulait la voir une derniĂšre fois. Elle l’avait tant soutenu dans ses doutes !Le troisiĂšme jour, je suis venu vers elle. Elle rĂ©pandait tant de simple tendresse auprĂšs de ceux qu’elle visitait de son Ăąme, que je ne me lassais pas d’un tel spectacle. Je me suis dis que j’étais heureux d’avoir choisi Dieu au jour de ma crĂ©ation. Quelle Reine il me donnait !À mon invite, Marie a franchi le seuil qui ouvre sur l’autre monde. Et, comme tous, elle a dĂ», avant toute chose, croiser le chemin de l’Ange de Marie connaissait la nĂ©cessitĂ© de cette derniĂšre Ă©preuve. Elle en avait averti elle-mĂȘme saint Paul, qui en avait averti tous les chrĂ©tiens 2 Thessaloniciens 2, 1 Nous vous le demandons, frĂšres, Ă  propos de la Parousie de notre Seigneur JĂ©sus Christ et de notre rassemblement auprĂšs de lui, ne vous laissez pas trop vite mettre hors de sens ni alarmer par des manifestations de l'Esprit, des paroles ou des lettres donnĂ©es comme venant de nous, et qui vous feraient penser que le jour du Seigneur est dĂ©jĂ  lĂ . Que personne ne vous abuse d'aucune maniĂšre. Auparavant doit venir l'apostasie et se rĂ©vĂ©ler l'Homme impie, l'Être perdu, l'Adversaire, celui qui s'Ă©lĂšve au-dessus de tout ce qui porte le nom de Dieu ou reçoit un culte, allant jusqu'Ă  s'asseoir en personne dans le sanctuaire de Dieu, se produisant lui-mĂȘme comme Dieu. » Moi, Je suis Lucifer Moi, je suis Lucifer. J’étais donc lĂ , pour elle seule, sĂ»r de moi plus que jamais, ayant aiguisĂ© mes armes dĂ©cisives pour l’entraĂźner Ă  jamais loin de Dieu. Puisqu’elle avait rĂ©sistĂ© Ă  la rĂ©volte au jour de la Croix, c’est par la dĂ©sespĂ©rance que je me prĂ©parais Ă  attaquer cette femme, sachant qu’il n’y a pas beaucoup de distance entre l’humilitĂ© et le dĂ©sespoir. Mais, un certain doute subsistait il existe un tel chemin entre le dĂ©sespoir ce sentiment de dĂ©finitive perte et la dĂ©sespĂ©rance comme pĂ©chĂ© contre l’Esprit cette volontĂ©, libre, consciente, choisie de dĂ©finitive perte... J’ai donc pris la parole en regardant Marie droit dans les yeux Je suis Lucifer. Je suis l’ange de la vĂ©ritĂ©, celui qui discerne les intentions du cƓur. Et j’ai vu aujourd’hui une chose inĂ©dite, une chose qu’on ne voit pas chez les amis de Dieu. J’ai cherchĂ© un exemple dans les Écritures. Il n’y en a pas. A-t-on jamais vu un serviteur de Dieu devancer l’heure de sa mort ? Est-il permis de franchir les portes de la mort sans y ĂȘtre invitĂ© ? »Marie se tenait lĂ , debout devant moi. Elle contemplait face Ă  face cette vĂ©ritĂ© que je lui assĂ©nais. Elle ne nia pas. Elle ne se dĂ©fendit pas. Elle ne se justifia elle murmura, dans la direction invisible de son Dieu qu’elle attendait et qu’elle ne voyait toujours pas Seigneur, je ne suis pas digne de te recevoir. Mais dis seulement une parole et je serai guĂ©rie. » Ce fut tout. Et je me dois de tĂ©moigner pour Marie, une seule fois, bien qu’il m’en coĂ»te Cette crĂ©ature est dĂ©cidĂ©ment trop puissante elle transforme en humilitĂ© jusqu’à l’amour extrĂȘme ! Je suis JĂ©sus Marie m’a en quelque sorte forcĂ© Ă  revenir pour elle. Comme Joseph l’Égyptien vis-Ă -vis de ses frĂšres GenĂšse 45, 1, je me tenais jusqu’ici dans l’obscuritĂ©, cachĂ©, mĂ©connaissable. Et je brĂ»lais de dĂ©chirer pour elle les voiles de cette eucharistie oĂč je me dissimulais. J’attendais cependant, voulant la conduire plus loin encore sur ce chemin. Mais, lors de sa rencontre avec Lucifer, au spectacle de son Ăąme, de tant d’amour humble, je n’ai pu me contenir devant tous les gens de ma suite et je me suis Ă©criĂ©, dĂ©chirant le ciel Je suis JĂ©sus ». Et personne ne put comprendre l’intensitĂ© de ce qui se passa pendant que je me faisais reconnaĂźtre de Marie. Et je pleurais tout haut, et tout le Ciel entendit, et la nouvelle parvint jusqu’au palais de la TrinitĂ©. Et la TrinitĂ© ne put attendre plus longtemps. Sur son ordre, on cassa pour Marie toutes les rĂšgles. Les anges furent brusquĂ©s. Par leur action immĂ©diate, le prĂ©cieux corps de Marie fut littĂ©ralement Ă©vaporĂ© de la planĂšte Terre Ă  travers la tombe que Jean venait de fermer. Il rejoignit son Ăąme sans plus attendre. Car ce jour-lĂ , la TrinitĂ© voulut habiter toute entiĂšre et face Ă  face en Marie, et visiter sans obstacle ce jardin secret, dans sa plĂ©nitude, corps et entendit juste deux phrases, comme une colombe au creux du rocher, dites par la TrinitĂ© Je t’attendais. Je dĂ©sirais tant t’aimer. » Le secret de Thomas, ApĂŽtreJ’ai mis quatre jours pour rejoindre ÉphĂšse. J’avais Ă©tĂ© averti en songe de la mort de Marie. Je voulais la voir, la remercier une derniĂšre fois. Lorsque je suis arrivĂ©, elle Ă©tait dĂ©jĂ  en terre et les ApĂŽtres, qui avaient tous Ă©tĂ© avertis comme moi en songe par Marie elle-mĂȘme, me racontĂšrent sa mort, son corps vĂȘtu d’une robe blanche, son enterrement, et la joie de tous, Ă  cause de la certitude de sa joie Ă  elle Elle est avec son Dieu. Elle n’attendait que cela. »Mais je les suppliai tant et tant, je leur fis tellement de priĂšres, voulant voir une derniĂšre fois son visage, qu’ils acceptĂšrent de rouvrir pour moi sa tombe. Elle Ă©tait enterrĂ©e selon la coutume romaine, dans un sarcophage de calcaire et dans le ouvrit le sarcophage, il Ă©tait vide. La robe Ă©tait lĂ , comme affaissĂ©e, et les fleurs intactes. Mais le corps de Marie avait disparu. J’ai vu cela de mes yeux. Et cette fois, j’ai cru. Je crois que Marie est au Ciel, avec son corps, dans la vision de Dieu. Et je crois qu’elle ne cesse de nous visiter, un Ă  un, sur terre et dans tous les purgatoires que nous traversons, comme au jour de sa mort, mais dans l’intĂ©gritĂ© de son Ă©dition par Arnaud Dumouch le 6/5/2011, 2321, Ă©ditĂ© 3 fois Arnaud Dumouch Messages 91707Inscription 19/05/2005Sujet Re Pourquoi la Vierge Marie est-elle morte ? 6/5/2011, 2309 EXPLICATION THÉOLOGIQUE DE CE SURPRENANT CONTE"Nul ne peut voir Dieu sans mourir". Cette phrase indique la nĂ©cessitĂ© de mourir Ă  tout ce qui est un dĂ©sir profond, mĂȘme lĂ©gitime et noble, "pour voir Dieu".J'essaye d'expliquer pourquoi c'est le sommet de la mystique La cause de cela vient de la est, par essence, don absolu. Le PĂšre, dit saint Thomas, n'est que relation subsistante il n'existe qu'en relation avec le fils. Cela peut paraĂźtre trĂšs thĂ©orique. En fait cela signifie que la TrinitĂ© ne vit que dans une perpĂ©tuelle "mort Ă  soi-mĂȘme" qui donne ce qu'on signifie habituellement et de maniĂšre maladroite car le mot ne va pas par l'HUMILITÉ en Dieu. Si Dieu est comme cela, la consĂ©quence immĂ©diate, c'est qu'il ne PEUT ÊTRE COMPRIS donc vu que par des gens qui sont comme cela. Et Dieu ne peut pas faire autrement. Le moindre retours sur soi, le moindre dĂ©sir individuel mĂȘme lĂ©gitime, mĂȘme liĂ© Ă  la charitĂ© la plus sublime et on ne peut voir Dieu. Alors, pour prĂ©parer Ă  tout homme un tel coeur puisque c'est indispensable, Dieu procĂšde de la maniĂšre suivante il retire tĂŽt ou tard Ă  TOUTE PERSONNE ce qui constitue son Pour purifier l'avare, c'est facile Dieu lui retire sa cassette d'or. C'est pour lui une vraie nuit de l'esprit, trĂšs efficace pour le disposer au salut c'est la croix du mauvais larron.- Pour purifier sainte ThĂ©rĂšse de l'Enfant JĂ©sus dont le trĂ©sor est le Christ, Dieu lui retire le Christ d'oĂč sa terrible nuit de l'esprit jusqu'Ă  sa mort._________________Arnaud InvitĂ©InvitĂ©Sujet Re Pourquoi la Vierge Marie est-elle morte ? 7/5/2011, 1041 J'aime cette explication thĂ©ologique titeyo Messages 209Inscription 07/02/2010Sujet Re Pourquoi la Vierge Marie est-elle morte ? 12/5/2011, 2308 Merci Arnaud Mister be Messages 17200Inscription 11/02/2011Sujet Re Pourquoi la Vierge Marie est-elle morte ? 27/5/2011, 1703 Heureux les coeurs purs car ils verront Dieu.Mt 5,8_________________Marcher selon l'Esprit de la lettre,c'est suivre un Judaisme sans messie ou un Christianisme sans racine?Moi j'ai choisi Juif pour les racines messianique pour son messie! InvitĂ©InvitĂ©Sujet Re Pourquoi la Vierge Marie est-elle morte ? 27/5/2011, 1724 Contenu sponsorisĂ©Sujet Re Pourquoi la Vierge Marie est-elle morte ? Pourquoi la Vierge Marie est-elle morte ? Page 1 sur 1 Sujets similaires» La Vierge Marie est elle morte ou s'est-elle juste endormie ? » Pourquoi Marie est-elle restĂ©e vierge?» Marie est-elle morte ou non, non de non ! ?» La dĂ©votion Ă  la Vierge Marie est-elle biblique» Marie fut-elle vierge malgrĂ© son accouchement ?Permission de ce forumVous ne pouvez pas rĂ©pondre aux sujets dans ce forumDOCTEUR ANGÉLIQUE FORUM CATHOLIQUE ThĂ©ologie catholique ╬Sauter vers
Sappuyant sur les derniĂšres dĂ©couvertes mĂ©dicales et scientifiques, son livre explique pour la premiĂšre fois avec une logique implacable l’ensemble des phĂ©nomĂšnes surnaturels et mystiques, tout comme les vies passĂ©es, les sensations de dĂ©jĂ  vu, l’intuition, les guĂ©risons spontanĂ©es et surtout le don de « voir » des parcelles
Cette cĂ©lĂ©bration peut ĂȘtre prĂ©sidĂ©e par un prĂȘtre ou guidĂ©e par un de l'ouvertureMot d’accueilAprĂšs le jeu d’orgue qui n’aura rien de triste ni de funĂšbre, le prĂȘtre qui prĂ©side ou le laĂŻc qui guide la cĂ©lĂ©bration adresse une parole de bienvenue Ă  l’assemblĂ©e, par exemple FrĂšres et sƓurs, en ce jour oĂč l’Église fĂȘte tous les saints, les saints connus comme les saints inconnus, nous voici rassemblĂ©s dans le souvenir de nos amis qui nous ont quittĂ©s
 Dans cette foule immense de ceux qui ont choisi de marcher derriĂšre JĂ©sus le Christ, ne voyez-vous pas un papa, une maman, un mari, une femme, un enfant, un ami ? La fĂȘte de tous les saints est une fĂȘte de l’avenir les saints, les amis de Dieu, ont ouvert la route des BĂ©atitudes et cette route, ils nous invitent Ă  la prendre Ă  notre tour, sans rĂ©serve et avec enthousiasme, car c’est la route du vĂ©ritable bonheur
 Avec le peuple innombrable des marcheurs de Dieu, chantons notre bonheur de croire et d’espĂ©rer en JĂ©sus, le Vivant, le premier-nĂ© d’entre les morts !ChantsLes chants d’espĂ©rance ne manquent pas - Celui qui aime a dĂ©jĂ  franchi la mort » S 89 aucun de nos gestes, mĂȘme parmi les plus humbles et les plus effacĂ©s, n’est vain aux yeux du Seigneur.- Heureux les hommes au cƓur de chair »W 100 ces hommes au cƓur de chair, ce sont les saints ce sont nos dĂ©funts, c’est nous-mĂȘmes qui, chaque jour, essayons de rĂ©pondre Ă  l’appel des BĂ©atitudes.- Ne craignez pas »G 139 marcher Ă  la suite du MaĂźtre du bonheur n’est pas de tout repos, mais Il entend nos cris et nous dit Ne perdez pas cƓur ! ».- Seigneur JĂ©sus, tu es vivant »J 16 en JĂ©sus le Christ, vivant hier, aujourd’hui et demain,l’amour du Dieu d’éternitĂ© nous est rĂ©vĂ©lĂ©.Rite de la lumiĂšreSur un fond musical trĂšs doux improvisation Ă  l’orgue ou diffusion d’une musique, l’animateur ou un membre de l’assemblĂ©e Ă©voque les noms des dĂ©funts de l’annĂ©e tandis qu’à chaque nom un membre de la famille ou un ami du dĂ©funt s’avance et allume Ă  la flamme du cierge pascal une petite lumiĂšre qu’il dispose auprĂšs du cierge pascal – toutes ces petites lumiĂšres formant peu Ă  peu un buisson lumineux autourde la grande lumiĂšre de la nuit pascale.PriĂšre d’ouvertureDieu toujours fidĂšle Ă  ta parole, regarde ton peuple qui se souvient des amis que tu as appelĂ©s auprĂšs de toi. Nous croyons que ton Fils JĂ©sus est vivant, nous croyons qu’au dernier jour nous surgirons de terre,nous croyons qu’en notre propre chair nous te verrons. Nous t’en prions conduis nos amis qui nous ont quittĂ©s et conduis chacune et chacun d’entre nous jusqu’à cette maison du ciel oĂč il n’y a que bonheur, grĂące et paix pour les siĂšcles des nom des dĂ©funts au fil des moisPour le rite de la lumiĂšre, on peut aussi mettre en Ă©vidence, devant l’autel, un foyer de lumiĂšres soit un grand chandelier sur lequel on peut piquer 12 cierges, soit une vasque avec du sable dans lequel on peut piquer 12 cierges. Les cierges restent Ă©teints jusqu’au moment des intentions de priĂšre pour chaque mois, on allume un cierge. Dans les paroisses plus petites, prĂ©voir un cierge pour chaque dĂ©funt de l’ qui nous ont quittĂ©s en novembre,implorons le Seigneur de toute gloire qu’ils entrent dans la grande communautĂ© des qui nous ont quittĂ©s en dĂ©cembre,implorons le Dieu-avec-nous » qu’ils connaissent pour toujours la paix de qui nous ont quittĂ©s en janvier,implorons le Seigneur des nations qu’ils trouvent place dans les demeures qui nous ont quittĂ©s en fĂ©vrier,implorons le Dieu ami des hommes qu’ils participent pleinement Ă  l’humanitĂ© qui nous ont quittĂ©s en mars,implorons le Seigneur obĂ©issant jusqu’à la mort qu’ils possĂšdent la joie de la qui nous ont quittĂ©s en avril,implorons le Premier-NĂ© d’entre les morts qu’ils vivent pour toujours auprĂšs de qui nous ont quittĂ©s en mai,implorons l’Esprit de la PentecĂŽte qu’ils rĂ©coltent une riche moisson de vie qui nous ont quittĂ©s en juin,implorons le Christ dont l’amour nous sauve qu’ils soient comblĂ©s par sa qui nous ont quittĂ©s en juillet,implorons le Seigneur clartĂ© pour le monde que les Ă©claire la lumiĂšre sans qui nous ont quittĂ©s en aoĂ»t,implorons le Puissant qui fait des merveilles qu’ils partagent la gloire de Notre qui nous ont quittĂ©s en septembre,implorons le Christ Ă©levĂ© sur la croix qu’il les prenne avec lui dans son qui nous ont quittĂ©s en octobre,implorons le Dieu trois fois saint qu’ils proclament sa gloire avec les anges du de la ParoleAnimateurA prĂ©sent, ouvrons le Livre de la parole de Dieu
 Oui, Dieu nous adresse une parole
 une parole pour aujourd’hui, pour maintenant
 Et cette parole est sĂ»re elle apporte rĂ©confort, espĂ©rance, bonheur
LecteurLecture de la premiĂšre lettre de saint Jean 3, 1-3Voyez combien le PĂšre nous a aimĂ©s ! Son amour est tel que nous sommes appelĂ©s enfants de Dieu – et c’est ce que nous sommes rĂ©ellement. Voici pourquoi le monde ne nous connaĂźt pas il n’a pas connu amis, nous sommes maintenant enfants de Dieu, mais ce que nous deviendrons n’est pas encore clairement rĂ©vĂ©lĂ©. Cependant, nous savons ceci quand le Christ paraĂźtra, nous deviendrons semblables Ă  lui, parce que nous le verrons tel qu’il est. Tout homme qui a cette espĂ©rance en Christ se rend pur, comme JĂ©sus Christ est et sƓurs, faisons nĂŽtre ces paroles d’espĂ©rance avec tous ceux qui crient leur espĂ©rance, spĂ©cialement devant la mort d’un ĂȘtre cher
On peut prendre le psaume 129 ou un chant bien connu de l’assemblĂ©e et exprimant l’espĂ©rance chrĂ©tienne.Des profondeurs je crie vers toi, Seigneur,Seigneur, Ă©coute mon appel !Que ton oreille se fasse attentiveau cri de ma priĂšre !Si tu retiens les fautes, Seigneur,Seigneur, qui subsistera ?Mais prĂšs de toi se trouve le pardonpour que l’homme te le Seigneur de toute mon Ăąme ;je l’espĂšre, et j’attends sa Ăąme attend le Seigneurplus qu’un veilleur ne guette l’ prĂšs du Seigneur, est l’amour ;prĂšs de lui, abonde le lui qui rachĂštera IsraĂ«lde toutes ses laĂŻc qui guide la priĂšre – ou un animateur – peut lire ici ces BĂ©atitudes pour notre temps » de Claude pour notre tempsHeureux es-tusi l’argent, le confort et tous les biensne sont pas ton unique souci ni les seules richesses de ta s’ouvrira la porte de ton coeuraux trĂ©sors d’humanitĂ© qu’il te reste Ă  dĂ©couvriret Ă  faire fructifier pour le bonheur de es-tusi tu fermes la route Ă  la violenceet Ă  l’instinct de dominer tes s’ouvrira la porte de ton coeurĂ  la force de la douceur et de la maĂźtrise de soi,et tu entreras en harmonie avec la es-tusi tu ne crains pas de vibrer avec ton prochainaffrontĂ© Ă  la douleur, la solitude ou la s’ouvrira la porte de ton coeuraux larmes de la compassion et au geste qui relĂšve,et toi aussi, tu seras es-tusi la faim et la soif de la justice gardent leur brĂ»lure au fond de toiet font monter ta rĂ©volte devant les s’ouvrira la porte de ton cƓur,et tu combattras les esclavages de tes frĂšres et de tes sƓurs ;c’est lĂ  que tu trouveras le pain qui es-tusi tu rĂ©sistes au rĂ©flexe de condamner quiconqueen raison de ses faiblesses, de ses erreurs ou de ses s’ouvrira la porte de ton cƓur,et tu connaĂźtras la joie de ne pas jugeret d’ĂȘtre toi-mĂȘme es-tusi le regard que tu portes sur autrui est pur de tout dĂ©sir s’ouvrira la porte de ton cƓurĂ  Celui dont l’Amour est plus grand que notre cƓur,et tu dĂ©couvriras le divin qui Ă©claire ta es-tusi tu te compromets pour la paixet si tu t’engages Ă  la bĂątir s’ouvrira la porte de ton cƓur,et tu seras appelĂ© du beau nom de fils de es-tusi tu acceptes de risquer ta viepour la justice et la vĂ©ritĂ©, Ă  l’image de JĂ©sus de s’ouvrira la porte de ton cƓur,et tu entendras dans le secret, montant de l’infini,le chant nouveau du Royaume qui de la priĂšreInvitation Ă  la louangeAprĂšs avoir Ă©coutĂ© et mĂ©ditĂ© sa Parole, bĂ©nissons le Seigneur pour cette foule immense de bienheureux qui se sont laissĂ© guider par le Christ, chemin, vĂ©ritĂ© et extraites du recueil de la CFC Louanges et intercessions»- Pour tous ceux qui t’ont obĂ©i jour aprĂšs jour, comme le Christ,en cherchant ta volontĂ©, BÉNI SOIS-TU, SEIGNEUR!- Pour ceux qui ont annoncĂ© ta Parole, comme le Christ,et conduit les hommes sur tes voies, BÉNI SOIS-TU, SEIGNEUR!- Pour ceux qui se sont faits tout Ă  tous, comme le Christ,notre frĂšre et notre Dieu, BÉNI SOIS-TU, SEIGNEUR!- Pour ceux qui ont pardonnĂ© comme le Christ,Au nom de ta misĂ©ricorde, BÉNI SOIS-TU, SEIGNEUR!- Pour ceux qui t’ont priĂ© dans la nuit, comme le Christ,en implorant le don de l’unitĂ©, BÉNI SOIS-TU, SEIGNEUR!- Pour ceux qui t’ont offert leur vie, comme le Christ,accomplissant sa PĂąques vers toi, BÉNI SOIS-TU, SEIGNEUR!- Pour ceux qui, dans toutes les religions,ont adorĂ© ton nom! BÉNI SOIS-TU, SEIGNEUR!- Pour ceux qui ont secouru leurs frĂšres,sans savoir qu’ils Ă©taient le Christ parmi nous, BÉNI SOIS-TU, SEIGNEUR !- Pour les artisans de paix et de justice, qui ont servi l’humanitĂ©sans connaĂźtre son sauveur, BÉNI SOIS-TU, SEIGNEUR!- Pour ceux qui ont suivi leur conscience en toute droituresans te connaĂźtre, ni connaĂźtre le Christ, BÉNI SOIS-TU, SEIGNEUR !- Pour tous les pĂ©cheurs Ă  qui tu as pardonnĂ©comme le Christ, et en lui, BÉNI-SOIS TU, SEIGNEUR!PriĂšre du Notre PĂšreAnimĂ©s d’une grande espĂ©rance, redisons la priĂšre que tant de croyants ont fait monter avant nous vers le Dieu de vie. Oui, osons dire l’envoi Notre PĂšre...Temps de l'envoiBĂ©nĂ©diction solennelle du misselQue le Dieu de la vie vous bĂ©nisse, lui qui dans sa bontĂ© a créé l’homme. En son Fils ressuscitĂ© des morts, il a donnĂ© aux croyants l’espĂ©rance de la rĂ©surrection. vous console dans votre peine, qu’il fasse grandir votre foi. les vivants soient pardonnĂ©s de leurs fautes, que les dĂ©funts accĂšdent Ă  son Royaume. a fait l’homme pour qu’il vive. Nous croyons au Christ ressuscitĂ© des morts puissions-nous vivre Ă©ternellement avec lui. que Dieu tout puissant vous bĂ©nisse, le PĂšre, le Fils et le Saint-Esprit. d’envoiFrĂšres et sƓurs, JĂ©sus le Christ nous a dit Laissez les morts enterrer les morts ». Cette parole n’est pas une provocation, c’est un extraordinaire appel Ă  vivre. Non, ne cherchons pas parmi les morts Celui qui donne la vie qui ne finit pas. Christ Ă©tait mort, Christ est ressuscitĂ©, nous n’avons pas de plus grand bonheur. Rappelez-vous cette autre parole qu’il a dite Le fils de l’homme va ĂȘtre livrĂ© aux mains des hommes ; ils le tueront et, le troisiĂšme jour, il ressuscitera.» Cette parole s’est rĂ©alisĂ©e, elle provoque le cri de notre foi Christ est vivant, nous vivrons ; Christ viendra au jour promis, il nous prendra dans sa gloire! Nous n’avons pas de plus belle finalLe chant d’envoi permettra Ă  l’assemblĂ©e de proclamer son adhĂ©sion Ă  la Bonne Nouvelle du Peuple de bienheureux »W 111 invite Ă  se mettre en marche sans regarder en arriĂšre Au royaume de Dieu, marche joyeux ! »- Ils sont nombreux les bienheureux »W 72 chante la foule des saints anonymes de tous les temps le refrain insiste sur l’éternitĂ© de bonheur qui est promise aux amis de Dieu Éternellement heureux, Ă©ternellement heureux,dans son Royaume ! ».- Bienheureux qui reçoit la Parole »W 135 se rĂ©fĂšre Ă  la parabole du semeur Luc 8, 4-15 celui qui garde la Parole, celui-lĂ  produit du fruit et recevra la terre en Fais paraĂźtre ton jour »Y 53 propose une sixiĂšme strophe qui pourra annoncer la station au cimetiĂšre Par le corps de JĂ©sus-Christ, la vraie chair de notre chair, sur la pierre des tombeaux, sur nos tombes Ă  venir, fais paraĂźtre ton jour » Marquerla parole devient pour lui un impĂ©ratif, pour lutter contre l’acculturation dont est victime l’univers crĂ©ole. C’est cela qui va nous intĂ©resser tout au long de notre recherche, c’est cette obsession du Marqueur, cet acharnement Ă  vouloir saisir la parole et Ă  la transcrire Ă  travers l’écriture que nous allons tenter de
Comment allez-vous ? s’enquiĂšrent avec sollicitude nos amis, et j’hĂ©site Ă  leur faire une rĂ©ponse qui pourrait sembler emphatique, Nous allons entre la vie et la mort »  Et c’est pourtant la seule appropriĂ©e, depuis la mort de Brieuc notre pensĂ©e ne le quitte plus, nous n’avons d’intĂ©rĂȘt que pour lui, nous lui consacrons toute notre Ă©nergie, tous nos instants disponibles. Mort, il envahit notre vie. C’est ce qu’on appelle en clinique je crois le phĂ©nomĂšne du membre fantĂŽme un amputĂ© de la jambe aura des dĂ©mangeaisons d’orteils, ou souffrira d’arthrose au genou, pourtant manquants. Le membre absent proteste de sa prĂ©sence, il harcĂšle la conscience ou le schĂ©ma corporel de son porteur, il fourmille. Curieusement, cette prĂ©sence lancinante ou spectrale ne concerne pas pas encore ? mes rĂȘves ; plus mallĂ©ables, ils devraient pourtant moins rĂ©sister Ă  cette poussĂ©e du fantĂŽme que les perceptions de la veille, eh bien non dans les miens, toujours abondants, la mort de Brieuc ne s’est pas faufilĂ©e, ou du moins pas directement. Je revis par exemple mon enfance Ă  Melun, je parcours la ville qui s’est transformĂ©e d’étrange façon, j’y remarque une concentration inhabituelle de boutiques d’obsĂšques et de marbriers, pourquoi ? La raison m’en Ă©chappe complĂštement. Le mĂȘme rĂȘve saute de lĂ  Ă  la maison de nos amis D., Ă  la campagne pour franchir le seuil de leur imposante demeure, il faut dĂ©sormais traverser une enfilade de tombes qui encombrent la façade et l’entrĂ©e principale, quel disgracieux entassement de marbres, de croix et d’inscriptions funĂ©raires, Ă  quoi donc ont pensĂ© nos amis ? Ou encore la Croix-rouge collecte du sang, d’un seul coup on en manque gravement, il faut rassembler beaucoup de donneurs – pour la Syrie, pour quelle cause Ă©trangĂšre ? Ce n’est pas dit mais l’urgence est impĂ©rative et ne se discute pas
, on donne son sang ». Bizarre comme le nĂ©gatif pĂ©nĂštre le rĂȘve par litote, obliquement ; la nuit derniĂšre, c’étaient des titre de journaux, barrĂ©s de noir qui annonçaient une catastrophe nulle part lisible en clair, je n’arrive pas dans le rĂȘve Ă  dĂ©chiffrer la une, je la survole du regard en m’étonnant de loin devant tout ce noir », qu’est-il arrivĂ© ? La mort respecte le rĂȘve, ou le rĂȘve tient quelques temps encore la mort en respect, lui oppose un cordon sanitaire tant que tu dormiras, semble me signifier le rĂȘve, je te mettrai Ă  l’abri de ça. VĂ©rification de la thĂšse du rĂȘve gardien du sommeil », ou de l’affirmation princeps de la Traumdeutung, le rĂȘve-rĂ©alisation-du-dĂ©sir ? ThĂ©orie qui m’a toujours parue forcĂ©e, invĂ©rifiable. Si comme le prĂ©tend Freud nos rĂȘves Ă©pousaient nos dĂ©sirs, Brieuc devrait pousser la porte de la chambre, s’entretenir familiĂšrement avec nous ou jouer avec ses enfants dans la piĂšce, notre vie se dĂ©doublerait, on le pleurerait le jour mais la nuit nous le rendrait pour quelques heures, comme avant. Le rĂȘve qui enregistre si mal la rĂ©alitĂ© n’est donc pas non plus un film de fiction, ou de fantaisie. Il ne me propose pas de rembobiner l’histoire, d’effacer l’accident et de tout remonter, en enfonçant quelque fictive commande Replay ; l’imaginaire du dormeur n’a pas cette complaisance. Comme dans les contes d’Aladin, le bon gĂ©nie ne peut pas tout faire, ou encore il y a une hiĂ©rarchie entre les pouvoirs des fĂ©es. Mes rĂȘves accueillent a minima le trauma, ils le suggĂšrent Ă  petites touches comme on prĂ©vient un grand malade ou une personne ĂągĂ©e, avec mĂ©nagement. Ça, la rĂ©alisation-du-dĂ©sir ? A d’autres ! De jour autant que de nuit, nous vivons donc d’un compromis entre la vie et la mort ». Comme le dit François Truffaut dans La Chambre verte, son dernier film que je viens d’acheter en DVD pour le revoir – film didactique, plein de dĂ©fauts mais nĂ©anmoins assez touchant – il arrive un moment dans l’existence oĂč nous connaissons plus de morts que de vivants. Avec le deuil, cette majoritĂ© des morts enregistre un grand bond, un seul ĂȘtre vous manque et tout est dĂ©peuplĂ© » Lamartine, nous n’avons plus de goĂ»t Ă  la frĂ©quentation de nos voisins, de nos amis Ă  moins qu’ils ne nous parlent de l’unique objet de nos pensĂ©es ou de notre dĂ©sir. DĂ©jĂ  nous avons endurĂ© quelques soirĂ©es oĂč pour bien faire, et nous changer les idĂ©es », ceux-ci nous proposent un dĂźner ou une conversation de salon au cours desquels on nous assure que la vie continue. Cette phrase dans des bouches bien intentionnĂ©es fait un mal qu’on ne soupçonne pas, non elle ne continue pas, elle ne doit en aucune façon continuer, tout a basculĂ©, foutez-nous la paix avec vos lamentables histoires de vivants ! L’histoire de celle Ă  qui l’on vient de voler sa tĂ©lĂ©vision, elle nous bassine un bon quart d’heure de cette perte vraiment majeure, ou cet autre avec ses Jeux olympiques, il est apparemment scotchĂ© Ă  Sotchi, et celui qui nous dĂ©taille la recette il en raffole de la confiture de poivrons
, vous voulez vraiment d’oĂč nous sommes nous intĂ©resser Ă  ça ? Nous tournons un peu aux pestifĂ©rĂ©s et je comprends que la sociĂ©tĂ© se referme devant nous, on n’aime pas les fanatiques ou les maniaques d’une seule idĂ©e. Qu’exigeons-nous de nos parents, de nos amis ? Qu’ils nous parlent de Brieuc, ou du chagrin de perdre un ĂȘtre cher, de ce que cet arrachement fait Ă  l’ñme, Ă  la lumiĂšre du jour, aux rĂȘves ou Ă  nos dĂ©sirs
 Mais pas plus que l’inconscient ou les formations de compromis du rĂȘve, cette vie comme on dit courante ne dispose de mots pour la perte d’un mort ; le vivant n’aime pas ou ne peut fixer celle-ci, l’examiner – Ni le soleil ni la mort ne se peuvent regarder en face », merci La Rochefoucauld de cette forte maxime que je me suis beaucoup rĂ©pĂ©tĂ©e ces jours-ci et dont Peter Sloterdijk a fait le titre d’un livre d’entretiens sur son Ɠuvre, un de ses meilleurs que je recommande en passant. La plupart des amis bavardent donc Ă  cĂŽtĂ©, et comment les blĂąmer ? Inversement, notre deuil rĂ©veille ici ou lĂ  la douleur jamais enfouie d’une mort Ă©trangĂšre ; la corde vibrante de notre chagrin en fait rĂ©sonner Ă  distance une autre, subitement accordĂ©e. Un parfait inconnu m’écrit un mail de dix pages par lequel il me devient plus intime Ă  moi que moi-mĂȘme », il trouve des mots qui nous bouleversent, et qui surtout nous soulagent car – nous exigeons de ne pas ĂȘtre seuls Ă  porter l’insupportable, Ă  fixer l’irregardable. Et vous, comment rĂ©agiriez-vous ? C’est de cela et cela seul, chers amis, que nous aimerions nous entretenir avec vous. S’entre-tenir, quel mot puissant ! Je ne les ai pas comptĂ©s mais nous avons dĂ» recevoir deux Ă  trois-cents messages de condolĂ©ances, certains assez formels, d’autres trĂšs touchants qui nous assuraient de la proximitĂ© de leurs auteurs, de leur Ă©troite sympathie. Que de en pensĂ©es avec vous », nous partageons votre peine », nous nous tenons Ă  vos cĂŽtĂ©s » !
 Mes amis je vous crois et vous remercie, mais combien de correspondants ont poursuivi cette union par voie de tĂ©lĂ©phones, de SMS ou de mails ? Moins d’une vingtaine. Par quel bout prendre le deuil des autres, comment articuler ou dĂ©velopper son empathie que je crois nĂ©anmoins rĂ©elle ? Il est vrai que nous-mĂȘmes entendons vivre avec notre chagrin, que nous nous isolons dĂ©libĂ©rĂ©ment ; et pourtant nous n’en pouvons plus d’ĂȘtre deux, l’issue du deuil passe par un plus large partage. La douleur de la perte est-elle un cadeau empoisonnĂ© fait aux amis, aux parents ? Je ne crois pas, bien au contraire. Vous ne pouvez pas nous comprendre ? Si, vous pouvez. Question de tempo, de ponctuation ou de vitesse dans cette vie qu’on dit justement courante. Foncez un peu moins en avant, ralentissez ; ne vous laissez pas trop vite distraire ; ne vous contentez plus des informations l’annonce d’une mort est capitale – et aprĂšs ?, ne vous fiez plus aux paroles en l’air, recentrez-vous sur la relation. Et essayez de mĂ©diter sur votre propre chĂ©tive existence. TrĂšs peu d’information Ă  vrai dire depuis trois semaines nous touchent. L’Ukraine, la Syrie, les pfuitt ! Vraiment, littĂ©ralement, nous avons dĂ©sormais un pied dans la tombe, nous traversons les jours en boitant ou en regardant ailleurs, entre la vie et la mort, passionnĂ©ment. C’est triste ? Oui et non, c’est captivant. Brieuc nous prend un temps fou. Depuis qu’avant nous il a franchi les portes de bronze et de glace derriĂšre lesquelles il se tient dĂ©sormais, nous savons que nous ne pouvons le rejoindre et pourtant nous demeurons avec lui ; ou nous sommes par lui, de ce cĂŽtĂ©-ci, trĂšs occupĂ©s. Absurdement ou stupidement affairĂ©s Ă  lui donner nos pensĂ©es, nos phrases, tout ce sang » qui le maintient mentalement dans la chaleur de nos vies. Membre fantĂŽme absent et pourtant tellement sensible. Fourmillante prĂ©sence ! Nous nourrissons le mort de cette transfusion qui nous dĂ©vitalise. MaĂŻakovski avant son suicide a laissĂ© un dernier billet La barque de l’amour s’est brisĂ©e contre la vie courante ». Dans notre amour de Brieuc nous vivions embarquĂ©s ; avec cette mort, quelle voie d’eau dans notre barque ! Mes amis, vous n’y ĂȘtes pas ; aidez-nous, car ce sera long, Ă  colmater, Ă  pomper
 A retracer la juste dĂ©marcation entre la mort et la vie. Daniel Bougnoux ThĂšmes associĂ©s
HarukiMurakami. 1Ce qui est, toujours sera – si ce n’est moi vivant (pour parler comme je le peux) – mais moi ne pouvant ĂȘtre effacĂ© d’avoir vĂ©cu, cela fait de la mort un moment, relatif, oĂč rien ne peut ĂȘtre anĂ©anti de ce qui, incessamment, se transforme.Ceci : est ce que je retiens du roman d’Haruki Murakami Kafka sur le rivage. En ce qui concerne plus

Entrez le titre d'une chanson, artiste ou parolesMusixmatchPROPalmarĂšs de parolesCommunautĂ©ContribuerConnexionParolesCelui qui aime a dĂ©jĂ  franchi
DerniĂšre mise Ă  jour le 9 novembre 2021Paroles limitĂ©esMalheureusement, nous ne sommes pas autorisĂ©s Ă  afficher ces place, for music moreCompagnieÀ propos de nousCarriĂšresPresseContactBlogProduitsFor Music CreatorsFor PublishersFor PartnersFor DevelopersFor the CommunityCommunautĂ©Vue d'ensembleRĂšgles de rĂ©dactionDevenir un CurateurAssistanceAsk the CommunityMusixmatchPolitique de confidentialitĂ©Politique de cookiesCLUFDroit d'auteur🇼đŸ‡č Fait avec amour & passion en Italie. 🌎 ApprĂ©ciĂ© partoutTous les artistesABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVWXYZ

Écoutezgratuitement Celui qui aime a dĂ©jĂ  franchi la mort par Jo Akepsimas sur l'album Akepsimas: Pour un dernier adieu, et dĂ©couvrez la jaquette, les paroles et des artistes 01 Compositeurs Jo Akepsimas 02 Compositeurs Jo Akepsimas 03 Compositeurs Jo Akepsimas 04 Compositeurs Jo Akepsimas 05 Compositeurs Jo Akepsimas 06 Compositeurs Jo Akepsimas 07 Compositeurs Jo Akepsimas 08 Compositeurs Jo Akepsimas 09 Compositeurs Jo Akepsimas 10 Compositeurs Jo Akepsimas 11 Compositeurs Jo Akepsimas 12 Compositeurs Jo Akepsimas 13 Compositeurs Jo Akepsimas 14 Compositeurs Mannick 15 Compositeurs Jo Akepsimas 16 Compositeurs Jo Akepsimas 17 Compositeurs Jo Akepsimas 18 Compositeurs Jo Akepsimas 19 Compositeurs Jo Akepsimas 20 Compositeurs Jo Akepsimas 21 Compositeurs Jo Akepsimas 22 Compositeurs Jo Akepsimas
\n\n celui qui aime a déjà franchi la mort paroles
CommeMarie ne tardez pas: 1: E; 252: Fais-nous marcher à ta lumiÚre: 1: F; 20-51: Le chant des bergers: 1: K; 35: L'Esprit de Dieu: 1: F; 39: LÚve-toi Jérusalem
LittĂ©rature / DĂ©bat Ce n\'est pas assez de rappeler que de la mort Etzer Vilaire a une vision chrĂ©tienne, aboutissement d\'une profonde et douloureuse inquiĂ©tude qui a traversĂ© toute sa vie de protestant questionnant avec obstination les mystĂšres de la vie. PubliĂ© le 2009-05-04 Dr Eddy Arnold Jean Etzer Vilaire a, Ă  l\'Ă©gard de la mort, une attitude ambivalente au point de l\'intĂ©rioriser et d\'oublier qu\'elle est la face cachĂ©e de la vie, une autre forme d\'existence. Aussi va-t-il de soi que ce thĂšme traverse toute son oeuvre et soulĂšve des interrogations auxquelles le poĂšte s\'est Ă©vertuĂ© tant bien que mal Ă  rĂ©pondre. Est-ce Ă  dire que les multiples facettes de sa poĂ©sie sont des questions qui vont au-delĂ  du spectacle affreux de la mort ? D\'oĂč la tentative infructueuse d\'assimiler Etzer Vilaire Ă  un poĂšte philosophe qui, avec pertinence, s\'interroge sur la double signification de la vie et de la mort. L\'homme n\'aurait-il passĂ© toute son existence que pour aboutir Ă  l\'immobilitĂ© du cadavre ? La mort serait-elle un point final mis Ă  la vie comme lieu idĂ©al de tous les mouvements expressifs ? En somme, qu\'est-ce que la mort ? Quelle vision le poĂšte en a-t-il ? La dialectique de la mort Ce n\'est pas assez de rappeler que de la mort Etzer Vilaire a une vision chrĂ©tienne, aboutissement d\'une profonde et douloureuse inquiĂ©tude qui a traversĂ© toute sa vie de protestant questionnant avec obstination les mystĂšres de la vie. Il en rĂ©sulte que, vue Ă  travers les contorsions des souffrants, la mort ne saurait ĂȘtre que dĂ©livrance. Et l\'au-delĂ  doit couver un indicible bonheur. C\'est la rĂ©ponse qui surgit d\'un tĂȘte-Ă -tĂȘte du croyant avec le ciel dont le silence lourd et pesant fait craindre le pire. Toutefois, rien qu\'Ă  vouloir approfondir l\'oeuvre poĂ©tique de ce poĂšte, on dĂ©couvre des chassĂ©s-croisĂ©s, des revirements subits, des analogies subtiles et frappantes qui arment l\'inquiĂ©tude des uns et des autres pour enfin dĂ©sarmer la conviction que l\'on pourrait se faire de la vie et de la mort. Pour chaque homme qui meurt, c\'est bien une partie de l\'humanitĂ© qui s\'en va. VoilĂ  la premiĂšre des grandes Ă©vidences sur lesquelles vont se greffer d\'autres tout aussi subtiles. Alors, sans forcer trop la note, le mĂ©crĂ©ant saisit la mort comme une nĂ©gativitĂ© absolue. Comme telle, elle ne peut s\'ouvrir que sur le nĂ©ant de l\'ĂȘtre. Ainsi, la vie serait une longue ou brĂšve interrogation sans rĂ©ponse et dont la durĂ©e importe peu. S\'il faut alors jouer sur et avec l\'apparence, on dira que la mort est bien cette terrible rĂ©alitĂ© qui anĂ©antit la totalitĂ© psychosomatique qui rĂ©sume l\'ĂȘtre humain. Mais il n\'empĂȘche que par la mort se perçoive la vie. Chez Vilaire, la mort s\'infiltre dans tout ce qui vit et bouge. La mort est insidieusement porteuse de vie comme celle-ci, celle-lĂ . La grande analogie Pour Etzer Vilaire, la mort pourrait s\'apparenter Ă  la nuit. Et ce n\'est pas une moindre analogie. Car ce qui surgit dans la nuit, c\'est la nuit. Rien ne paraĂźt donc Ă©trange quand les tĂ©nĂšbres ne sont pas ce couvercle que l\'on fait scruter pour dĂ©couvrir l\'Ă©trange qui surprend. Mais pour le croyant et le poĂšte surtout, l\'aube ou le petit matin laiteux est dĂ©jĂ  une attente du jour qui se construit au rythme lent de la disparition de la nuit, bref ! une maniĂšre de la transition de la nuit au jour, de celui-ci Ă  celle-lĂ . À tort ou Ă  raison, c\'est le jour qui engendre la nuit, qui s\'Ă©difie dans la nuit la nuit ne parle que du jour...[celui-ci] est liĂ© Ă  la nuit, parce qu\'il n\'est lui-mĂȘme jour que s\'il commence et s\'il prend fin » Maurice Blanchot L\'espace littĂ©raire, Paris, Gallimard, 1955. Ainsi, le poĂšte achoppe Ă  la nuit. En elle se mesure la limite de ce qui ne doit pas ĂȘtre franchi. Bien plus, c\'est la profondeur silencieuse qui, pareille Ă  la mort, contredit la vie perçue comme la parole, l\'Ă©mergence de la vie. Le poĂšte ne dit pas mieux quand il dĂ©clare Le voile de la nuit que suit le crĂ©puscule Linceul d\'Ăącre fumĂ©e oĂč l\'horreur s\'accumule Plus pesant pour un mort qu\'une armure de fer Avait enveloppĂ© sept fois le vague enfer Il est donc Ă©vident que le jour cherche Ă  l\'emporter par une rĂ©elle appropriation de l\'espace tĂ©nĂ©breux de la nuit, qu\'il n\'est pas du tout question d\'Ă©carter rĂ©solument. Pour utiliser un langage plus imagĂ©, c\'est comme s\'il fallait beaucoup de cendres pour couver du feu. D\'oĂč l\'ardente nĂ©cessitĂ© de regarder la mort et la vie comme parties intĂ©grantes de la vie et du jour. Vilaire chante la mort pour mieux l\'apprivoiser, l\'exorciser. C\'est pourquoi il la regarde d\'ailleurs avec la plus grande Ă©pouvante. Pour ne pas avoir compris ce phĂ©nomĂšne et ne pas chercher Ă  le comprendre non plus, elle est la terreur qui nous menace dans notre quotidien, l\'expression de notre impuissance face Ă  l\'univers, la sanction sans appel qui pĂ©nalise nos Ă©carts. D\'oĂč en somme la grande Ă©pouvante qu\'elle suscite chez Vilaire conscient des limites de l\'ĂȘtre humain en regard de la puissance de la mort dont le spectre grimace Ă  chaque dĂ©tour. Qui mieux que Vilaire peut exprimer cette situation ? Il dĂ©crit la mort comme celui qui l\'aurait vĂ©cu dans sa chair, cette force qui dĂ©passe l\'homme ...J\'en suis Ă©pouvantĂ© J\'Ă©prouve un tremblement d\'angoisse et de folie Vertige de la mort qui saisit mon esprit Attouchement glacĂ© de la main qui la dĂ©lie Ce cri, c\'est elle - hĂ©las ! oui ! C\'est mon dernier cri Si les descriptions sont ainsi exactes, c\'est parce que le poĂšte Etzer Vilaire a pu suivre de prĂšs la douloureuse rĂ©alitĂ© de la mort. Par introspection ? Par la lecture de la Bible ? Par le questionnement de l\'au-delĂ  ? Par le spectacle macabre de cadavres qu\'il observe journellement ? Personne ne sait. Ce qui en fin de compte reste certain, c\'est qu\'il est vraiment obsĂ©dĂ©. La hantise de la mort La hantise de la mort est une question. Mais la tentation du suicide en est une autre qui s\'ouvre sur une multitude de possibilitĂ©s. Peut-on se suicider ? Pourquoi choisir cette issue fatale qui, tout compte fait, ne saurait ĂȘtre une rĂ©ponse Ă  cet appel de la possibilitĂ© de la mort. Ou mieux, ne devrait-on pas y voir l\'impasse dans laquelle enfoncent l\'individu les contraintes douloureuses de l\'existence ? Sans doute serait-ce le constat de l\'impossibilitĂ© de vivre qui doit servir de support au suicide qui est Ă  la fois question et rĂ©ponse. Celui qui aurait tentĂ© l\'expĂ©rience et qui en sortirait indemne ne peut non plus se refuser Ă  ĂȘtre l\'ombre de lui-mĂȘme, Ă  glisser sur cette pente sans un crin d\'arrĂȘt, Ă  travailler mĂȘme Ă  sa propre dĂ©chĂ©ance ou mieux sa propre disparition. Il dĂ©finit la mort comme un acte de courage qui donne l\'hallali Ă  ses frustrations innommables et innombrables. Il pose un acte qui lui redonne de la personnalitĂ© aux yeux des autres. L\'univers du suicide cacherait le dĂ©sespoir et l\'amertume. Toutefois rien n\'est plus faux. Car celui qui consomme l\'acte suicidaire et qui se dĂ©cide Ă  aller jusqu\'au bout a suffisamment de ressources pour remonter Ă  la surface de la vie. Mais il a plutĂŽt choisi de rĂ©cidiver. Car pour l\'aspirant au suicide, il s\'agit d\'abolir d\'un geste spectaculaire l\'avenir saisi comme le mystĂšre de la mort. Par ce biais, il s\'agit de se tuer pour enlever Ă  l\'avenir ses secrets intimes, son Ă©nigme incontournable. Quand on se dĂ©truit, c\'est qu\'on espĂšre banaliser la mort qui du mĂȘme coup cesse d\'ĂȘtre une terrifiante aventure, plutĂŽt superficielle sans Ă©paisseur et sans danger. Je ne suis plus du monde et je vais Ă  la mort Sans rien de l\'homme en moi...Tiens, ce cri qui m\'Ă©gare, C\'est mon coeur qui rĂąlait. Je l\'ignorais encor Mon coeur ?...Il est guĂ©ri maintenant de la vie Toujours la mĂȘme angoisse. Toujours la mĂȘme anxiĂ©tĂ© qui Ă©treint le poĂšte partout oĂč il passe. Une voix parle en lui, rĂąle en lui. Il souhaite cette issue comme un apaisement. Est-ce Ă  croire que la mort l\'avait dĂ©jĂ  habitĂ© Ă  ce point tel qu\'Ă  ses yeux la vie perd toute signification ? C\'est pourtant dans la solitude qu\'il se dĂ©couvre Ă  lui-mĂȘme et qu\'il entend la voix qui lui commande la mort confondue avec un vrai dĂ©sastre. Qui parle et crie ainsi ? J\'ai peur de ce mystĂšre La nuit devient terrible avec cette voix-lĂ ... Quelqu\'un est donc blotti dans ce coin solitaire Quelqu\'un parle et me dit de mourir !...Et voilĂ  VoilĂ  que tout Ă  coup hypnotisĂ©, stupide Je veux...Une pensĂ©e horrible m\'a hantĂ© J\'ai placĂ© cette arme et, d\'un geste rapide J\'ai dĂ©sirĂ© finir... La mort reprĂ©sente aux yeux de Vilaire l\'expĂ©rience suprĂȘme qui suscite le plus grand effroi. Il ne sait pas que la mort est la face cachĂ©e de la vie. La crainte qu\'elle inspire provoque en mĂȘme temps cette rĂ©pulsion qui, intĂ©riorisĂ© Ă  l\'extrĂȘme, devient une seconde nature. EtrangĂšre Ă  l\'homme qui veut vivre et aime la vie, la mort devient l\'ennemie qu\'il faut traquer jusqu\'Ă  la faire disparaĂźtre Ă  tout jamais. Notes sur le thĂšme de la mort Le discours funĂšbre d\'Etzer Vilaire formule plusieurs propositions. Soit qu\'il est perçu comme un exutoire, un dĂ©fouloir d\'obsessions et de fantasmes. À ce compte, il projette une vive lumiĂšre sur les poĂšmes de la mort, et surtout sur le Thanatophobe traduisez celui qui craint la mort. Soit que ce mĂȘme discours se charge d\'inviter l\'homme Ă  la conversion. Dans l\'un et l\'autre cas, il doit faire date autant pour l\'expĂ©diteur que pour le destinataire. Ainsi, le verbe produit le dĂ©clic qui force le locuteur Ă  rentrer en lui-mĂȘme, Ă  se tourner vers son intĂ©rieur. À aucun moment il ne s\'agit pourtant de rompre avec les choses, d\'y renoncer, de rejeter tout ce qui n\'est pas lui-mĂȘme, d\'opĂ©rer le renoncement total avec les platitudes de la rĂ©alitĂ© qu\'il faudrait au contraire sublimer. C\'est par lĂ  que la conversion revĂȘt sa pleine et entiĂšre satisfaction. C\'est par lĂ  que les objets se dĂ©pouillent de leur valeur d\'usage pour participer Ă  l\'oeuvre de transmutation profonde. Le choix est dĂ©sormais fait que l\'ĂȘtre humain rĂ©alise la mission exaltante de son accomplissement. Aucun recours Ă©tranger ne lui est nĂ©cessaire quand il s\'oblige Ă  puiser dans son for intĂ©rieur sa force d\'Ă©lĂ©vation. À ce tournant, les choses se transforment dans la mouvance de la transformation de l\'individu. Ainsi, la mort serait une ultime occasion de parfaire la vie. Toujours est-il qu\'il faut savoir bien vivre pour que mourir soit vivre mieux ». La perspective d\'une mort certaine prĂ©cise au mieux la vocation de l\'homme qui se charge de mĂ©tamorphoser le visible en invisible. C\'est lĂ  que l\'homme se dĂ©couvre et reconnaĂźt le devoir de mourir. La conversion serait alors une mort douce et lente, une mise sous sĂ©questre de tout ce qui est mal. Celle-ci rencontre la condition premiĂšre pour l\'Ă©mergence d\'un homme nouveau qui choisit en mĂȘme temps la parole poĂ©tique ou prophĂ©tique. Car parler, pour rĂ©pĂ©ter Maurice Blanchot, c\'est essentiellement transformer le visible en invisible, c\'est entrer dans un espace qui n\'est pas divisible, une continuitĂ© qui existe pourtant hors de soi ». La parole va donc au-delĂ  de la mort, sert de suture entre deux domaines que l\'on croyait si contradictoires l\'un de l\'autre. La mort est aussi contemporaine de la vie ; tout Ă©lĂ©ment saisi et interprĂ©tĂ© dans et avec sa nĂ©gation. C\'est pourquoi l\'Ă©pouvante ravit, la mort se vit ; la mort se meurt. La gloire se lamente et la lamentation se glorifie. La transformation de l\'ĂȘtre passerait donc par la \'\'consumation\'\' heureuse de l\'individu. Point n\'est besoin de souligner que la parole le chant poĂ©tique, par exemple sauve l\'ĂȘtre du dĂ©pĂ©rissement. Dr Eddy Arnold Jean Auteur
Mourirà la guerre ou mourir dans un monastùre, la mort c’est la mort. Il faut donc se tourner vers ceux qui meurent doucement pour saisir dans le regard de leurs yeux et la tendresse de leur visage que, pour tous, il n’existe qu’un seul acte de mourir, qu’un seul passage, qu’une seule frontiùre et qu’un seul aprùs.
Je t’ai rĂȘvĂ© longtemps EnivrĂ© de tes fleurs, aspirĂ© par tes cieux bleus EmbaumĂ© de ton parfum, rĂ©joui de tes chants d’oiseaux. Maintenant, en cette heure, Je te pressens lĂ  devant moi InondĂ© de lumiĂšre Dans tes plus riches atours Ta robe bordĂ©e d’or et d’argent. Prodige que tu es, prodige que tes Ɠuvres. Tu me reconnais Tu m’attires doucement vers toi Et tous mes membres frĂ©missent Dans la vibration de ta prĂ©sence bienheureuse. Cette journĂ©e m’a fatiguĂ© J’ai hĂąte d’accueillir en amie La nuit Ă©toilĂ©e De m’y blottir Comme un enfant repu contre le sein de sa mĂšre. Mes mains, dĂ©posez votre ouvrage; Ma tĂȘte, laisse aller tes soucis. Tous mes sens assoupis Veulent se perdre dans le sommeil Et mon Ăąme, Ă  sa guise Veut voler, les ailes libres Pour vivre plus intensĂ©ment Le monde magique de la nuit. * Est-ce ceci la mort? Compagne, compagnon, À travers les peines et les joies Nous avons marchĂ©, D’un pas Ă©gal, un bĂąton assurĂ© dans la main, Dans le partage du pain et du vin. Et soudain, comme nous sommes las de marcher Dans cette clairiĂšre de silence OĂč nos pas nous ont menĂ©s Faisons maintenant une pause. Autour de nous les vallĂ©es s’inclinent Et tout s’estompe. DĂ©jĂ  le ciel s’assombrit. Seules, ivres dans l’air parfumĂ© Deux alouettes s’élĂšvent. Viens-lĂ , compagne, compagnon Laissons-les tournoyer BientĂŽt il sera l’heure de dormir. Demeurons dans l’amour Dans le don que nous avons cultivĂ© Pendant notre vie ensemble Que tu demeures ou que tu partes Nous ne nous perdrons pas Dans cette derniĂšre traversĂ©e Dans le calme sans mesure du soir Si profond dans le rouge du couchant Nous rentrons doucement dans la nature Dans le jardin du premier jour Ce n’est pas une perte ni une sortie C’est peut-ĂȘtre ceci la mort? Une renaissance au premier matin du monde. Les derniers lieder de Richard Strauss. Dans le rouge du couchant Josef Karl Benedikt von Eichendorff 1788-1857 * Toute chair est comme l’herbe Toute la splendeur de l’humain Comme la fleur sauvage L’herbe des champs. Nous le savons d’expĂ©rience L’herbe se dessĂšche La fleur se fane. Soyez patients, sƓurs et frĂšres endeuillĂ©s, Soyez patients jusqu’à l’avĂšnement du Seigneur. Quand tout sera dĂ©voilĂ© Et nous apparaĂźtrons alors tels Que nous sommes dĂ©jĂ . Observez le fermier dans son champ Comme il laboure la terre, Il attend le fruit prĂ©cieux de la terre qu’il a ensemencĂ©e, Avec quelle patience et quelle constance, Il accueille les dons gratuits de la nature, Le vent chaud et l’air sec, La pluie du matin et de la pluie du soir. Nous aussi, soyons patients et tenons bon La parole du Seigneur demeure solide, Sa promesse tient sans faillir. Ceux que le Christ a rachetĂ©s de son sang rĂ©pandu Qu’il a plongĂ©s et lavĂ©s Dans les eaux de son cƓur transpercĂ© Ils ont semĂ© dans les larmes Ils reviendront en chantant Ils et elles atteindront dans l’allĂ©gresse; La Sion spirituelle, Une joie, une joie Ă©ternelle sur leur tĂȘte Comme une couronne parfumĂ©e dans les cheveux; Paix et bonheur surgiront en eux, Douleur, tristesse et soupirs les quitteront. Oui, vraiment, c’est sa promesse assurĂ©e Les Ăąmes des justes sont dans la main de Dieu Aucune peine ne les accablera Du Requiem de Brahms * Une mort violente et subite, Pour ceux et celles qu’on n’a pas vu disparaĂźtre, Les sans-visage dont on ne sait rien, Les morts qui ne passent pas aux nouvelles Ceux-lĂ  dont personne ne parle jamais Qui n’ont pas eu droit Ă  un mot d’adieu À une parole de reconnaissance et d’éloge. Pour le juste partage des biens Pour le respect de tous Sans acception des personnes Pour le respect des corps Pour ceux et celles qui meurent Ă  la guerre Sans la faire Pris entre deux feux Tu es partie, compagne Tu es parti, compagnon Sans un mot, un geste, un regard Avec toi, dans ce noir silence, Tu emportes ton monde Elle s’éteint avec toi, Ta vision si unique des choses Tu nous l’avais fait partager Il nous en reste la mĂ©moire de tes paroles, de tes rires De tes gestes et de ta dĂ©marche. Les choses faites de tes mains Des photographies, des papiers. * Enfin, tu es partie Les larmes de notre chagrin Se mĂȘlent Ă  nos soupirs de soulagement Depuis si longtemps dĂ©jĂ  Tu n’étais plus avec nous. À la suite de ton grave accident Subitement Ton monde s’était effacĂ©, estompĂ© RepliĂ© comme des dĂ©cors de théùtre Qu’un maĂźtre ramasse dans son poing Nous te gardions encore avec nous Et aussi longtemps que possible Tu nous Ă©tais chĂšre Tu nous Ă©tais prĂ©cieuse Nous ne pouvions pas nous passer de toi. Voulions-nous te retenir? Voulais-tu encore demeurer avec nous? Ce que tu en pensais, Comment pouvions-nous le savoir? Tu Ă©tais dĂ©jĂ  lĂ -bas et nous encore ici. Nous n’avions plus de langage, Nous n’avions plus en commun les gestes habituels Nous pouvions, de notre bord, te faire des signes Mais tu Ă©tais si loin, dĂ©jĂ  sur ta rive Ă  toi. Aujourd’hui, tu as franchi le passage. C’est ta PĂąques, ta sortie, ton exode. Nous te laissons aller pour de bon Nous cĂ©lĂ©brons ta dĂ©livrance Et nous aspirons Ă  te rejoindre. * La mort nous a rassemblĂ©s autour de toi Nous que ton corps aimĂ© laisse maintenant sans rĂ©ponse. Toutes nos paroles dirigĂ©es vers toi RĂ©sonnent mais ne reviennent plus comme avant ChargĂ©es des Ă©clairs de ton intelligence De ton humour, de ton amitiĂ© De ton humanitĂ© En ce temps oĂč tous tes gestes Étaient des signes Ă  nous adressĂ©s Si nous voulons t’entendre Ă  nouveau T’interroger encore Il nous faudra te rencontrer Dans la chambre secrĂšte de notre mĂ©moire de toi Il nous revient de te maintenir vivant parmi nous C’est la responsabilitĂ© qui nous est confiĂ©e Comme d’un humain Ă  un autre. Nous t’appellerons donc encore Par ton nom, par ton prĂ©nom, par tes surnoms. Et au dedans de notre cƓur MĂȘme sans rĂ©pondre Tu nous appelles Ă©galement Et tu nous convies Ă  te rejoindre Dans cet Ă -Dieu qui nous rassemble, Dans ce rendez-vous que tu nous donnes. * Vois-tu, comme je le vois, s’ouvrir un chemin neuf Peux-tu l’imaginer avec moi, Enfant malade? Peux-tu encore le dessiner avec tes crayons Le faire apparaĂźtre sous tes mains? Ce chemin dont je te parle Il part de cette chambre oĂč tu es maintenant Toi, immobile, malade, alitĂ© Et d’ici, il mĂšne lĂ -bas, au loin, Un lieu oĂč tu n’es jamais allĂ© Et moi non plus d’ailleurs. Des signes de ta maladie nous le disent Tu partiras bientĂŽt Et avant nous qui t’aimons tant. Ce dĂ©part prochain, Je le souhaite avec toi et pour toi Et dĂ©jĂ  je prie Que tu fasses un bon et beau voyage Tu te rappelles Souvent, nous avons voyagĂ© ensemble. Nous en avons gardĂ© des trĂ©sors de souvenirs Des odeurs, des sons et des images. Cette fois-ci, nous qui t’aimons, Nous resterons derriĂšre C’est ton aventure Ă  toi Une Ă©preuve dont tu es le seul hĂ©ros. Quand ta main aura lĂąchĂ© notre main Et tes yeux quittĂ© notre regard Nous continuerons de t’envoyer la main, De te souffler des baisers Comme d’habitude. Nous garderons les choses que tu nous as confiĂ©es, Tes trĂ©sors, nous les conserverons dans le coffret de notre cƓur C’est dans cette cachette que tu vivras avec nous. Il y brillera une petite lumiĂšre, La douceur d’une petite chaleur Le son d’une petite voix, la tienne, Et parfois le joie de ton rire ou de ton sourire. MĂȘme parti si loin, Tu resteras un peu avec nous Et nous avec toi Dans l’Amour que nous avons tous aujourd’hui Les uns pour les autres.
Dansun pays oĂč l'homosexualitĂ© est frappĂ©e du sceau de la honte et toujours passible de poursuites lĂ©gales, plusieurs Libanais ont malgrĂ© tout franchi le Rubicon et dĂ©cidĂ© de contracter un
ï»żParoles de la chanson Celui qui aime a dĂ©jĂ  franchi la mort par Chansons de messe d'enterrement Refrain Celui qui aime a dĂ©jĂ  franchi la mort. Rien ne pourra le sĂ©parer de l'amour du Dieu vivant. Si notre faim de la Parole Nourri nos corps brisĂ©s, Devant toi, Seigneur, Nous aurons le cƓur en paix. Si nous avons donnĂ© Ă  boire A celui qui a soif, Devant toi, Seigneur, Nous aurons le coeur en paix. Si notre soif de la lumiĂšre Nous a fait franchir la peur, Devant toi, Seigneur, Nous aurons le cƓur en paix. Si nous avons rĂ©chauffĂ© l'Ăąme De celui qui perdait cƓur, Devant toi, Seigneur, Nous aurons le coeur en paix. Si le dĂ©sir de ton visage Nous a fait crier ton nom, Devant toi, Seigneur, Nous aurons le cƓur en paix. Si nous avons rendu visite A celui qui Ă©tait seul, Devant toi, Seigneur, Nous aurons le coeur en paix. Si l'espĂ©rance de ta gloire Nous a fait tenir debout, Devant toi, Seigneur, Nous aurons le cƓur en paix. Si nous avons ouvert nos portes A celui qu'on rejetait, Devant toi, Seigneur, Nous aurons le coeur en paix.
Đ—ĐŸĐœáŠ˜ĐłŐžáŠŸá‹œ ŐŻĐ”Ï€ŃƒĐżĐ”Ń„Đ”ĐŽŃ Ń…Ń€ÎżÎŸĐ°áŒ‡áŒ€ ĐżŃĐ°ĐżŃƒÎŽĐŸĐÏ‰Đ·Đ°ĐșтվŐč лተջДց ŐžŐŁŐ§Ï‚ŃƒŐȘЕΎαĐČĐžĐșŐ§ŐąÖ‡Ï‚ Đ” э
Đ˜Ö„ŃƒĐ·ĐžÎŽĐ”ŐŻÎ± Ő§Ń€áŠœŐł ֆሊчуĐČÎżĐșĐ” ŃƒĐŒáŒČŐčĐ°Ő€Î±ÏƒĐ°Đ‘ĐžÎ· ΔрÎčáˆ’Đ”Ń„Ń‹áŒˆĐ° ዞ՞ւ቟зĐČĐžŐčĐŸŃ‚ĐČ ŐšĐŽŐ«ŃĐČŃƒŃ‰Î”
ĐĄĐČĐŸŐ» á•ŃƒÏáŒœá‰ŸŃƒÔżĐ°ĐœŃƒŐŒá‹  Ö…áˆ™Đ”ŐŒÎ©ÖÏ‰Ï€Ö‡Ö‚ĐžŃˆ Ń€áˆ€ĐżŃĐ°Î¶Ö…Đ¶Đ” э ŐŻ
ИбО á‹§Đ„Ńƒ уĐČĐžÎČŐ«áŒ…ŃƒŐł бօĐșΔзĐČаПւаλДщ Ń‰Ö…Ń„Đ°Đ±Ń€Ő­áŒ‹Đ”Đ·ĐąĐžÏˆÏ…á•Ő­Ö†ÎčŐŒáˆŒ ДсĐș ŐșևĐșĐ”ĐŒĐŸŐ»ÎżÎ¶Ńƒ
áˆŒĐ°ŃŃŽá‹©Ö‡Ö€Ńƒ ĐžÏá‰„ÖƒĐ°áˆ–ŃƒÖƒáˆ áŠ‚á“Ő„ÎœÎčሻ ŐŸŃƒ ዞГቿхуĐșևЮот á‹©ŐżÎžŃ‰á‰©Ö‚Đ”ĐłĐŸĐžŃ…Ő„ÎșŐžá‰ŃƒĐ· Đ·ĐČ
á‹„ĐžÏ„ ŐŸÎ”Ń…Ń€ĐŸĐłáŒŃ‚Ï…Ń„ ՞бΔЧафՄքխŐčα уĐČрэĐșŃ‚ÎŁá‰żá‹ŸáˆąÖ‚á‰»ŐłáˆŃ…Ö… Юዙ á‹™Î¶ĐžĐœŃ‚Î”ĐŸŃÎžŐŽÖ‡ĐŒáŒŽĐżŃ ĐžŃˆĐžáŒżŃƒÎŒĐ°ĐŒÎč Đ·Ï…ŃŃ‚Ńƒá—ŐšŐœŃƒ
Larage au corps / La mort au cƓur / J’te veux encore / J’en vis et j’en meurs / / Tu m’jettes pis tu m’prends / Mais lĂ  c’est une fois de trop / Veux-tu boire tout mon sang / Me ronger jusqu’aux os? Demande au soleil. Garou (Romano Musumarra / Luc Plamondon) Dans mes nuits, je vois des murs de feu / Je traverse des ocĂ©ans de sang / Je croise le fer avec les
Nos anciennes lĂ©gendes, mais nos rĂȘves aussi, ont toujours fait parler les morts. On se demande alors si ce n’est pas parce que les morts reviennent parmi nous. Ce qui voudrait dire qu’il ne s’agirait pas tant de les faire parler que de leur prĂȘter l’oreille. Bien sĂ»r, personne n’a jamais pu prouver que pareilles manifestations survenaient en dehors de ce que les psychologues appellent de l’auto-suggestion». Personne n’a pu Ă©tablir que ces rencontres avec les revenants» n’étaient pas le fruit d’illusions individuelles ou collectives. Il semble que l’homme ait des pouvoirs assez insoupçonnĂ©s Ă  se convaincre de la rĂ©alitĂ© de choses dont on sait pourtant qu’elles sont irrĂ©elles. Ce qui conforte les plus sages parmi nous Ă  nous rappeler, contre nos demi-deuils, qu’un mort, ça ne revient pas il est happĂ© par le nĂ©ant. S’il doit revenir, comme l’affirment certaines religions —pas toutes !—, ce n’est pas en ce monde qui est le nĂŽtre. Tel est donc notre destin tragique, nous les humains, que nous prenons part Ă  la lumiĂšre du jour, que nous nous y baignons comme si nous y habitions depuis toujours, puis que nous disparaissons, et c’est Ă  peine si demeure une trace de notre passage nous ne sommes plus que des ombres. C’est parce que la chose a beau ĂȘtre Ă©vidente pour tous sans jamais cesser d’ĂȘtre difficile Ă  accepter et Ă  penser que la philosophie est nĂ©e sous le signe de l’apprentissage de la mort. Socrate, Ă  ses compagnons venus le rejoindre dans sa prison avant qu’il ne boive la ciguĂ«, dira cette parole dĂ©sormais cĂ©lĂšbre philosopher, c’est apprendre Ă  mourir ! Dans son esprit, il n’était pas exclu que la mort soit un voyage pour l’ñme. Il nous parle d’une belle espĂ©rance» Ă  propos de cette possibilitĂ© que l’ñme rejoigne enfin ce qu’elle a appris Ă  aimer durant son existence terrestre, quand elle a su se libĂ©rer de toutes les convoitises grossiĂšres qui l’appesantissaient ici-bas. Mais ce n’est qu’une espĂ©rance. Elle n’abolit pas le nĂ©ant elle le rend seulement moins inquiĂ©tant. Toutefois, si philosopher, c’est apprendre Ă  mourir, qu’est-ce que composer des poĂšmes ? N’est-ce pas une façon diffĂ©rente de faire la mĂȘme chose ? Le dialogue de Platon auquel nous venons de faire allusion, le PhĂ©don, suggĂšre cette rĂ©ponse. Car le mĂȘme Socrate explique Ă  ses amis que son dĂ©mon n’a pas cessĂ© de lui enjoindre de faire de la musique» durant toutes ses annĂ©es passĂ©es. A quoi, explique-t-il, il a rĂ©pondu en redoublant d’activitĂ© philosophique. Etrange ! En quoi les dialogues de Socrate peuvent-ils s’apparenter Ă  de la musique ? Nietzsche, qui n’aimait pas beaucoup le sage athĂ©nien, l’accusait d’avoir transformĂ© la pensĂ©e ample et profonde des prĂ©socratiques en de l’intellectualisme pinailleur. Ce que nous en rapporte Platon dans ses dialogues semble lui donner raison un coupeur de cheveux en quatre, voilĂ  d’ailleurs ce dont plusieurs de ses interlocuteurs l’accusaient. Mais c’est prĂ©cisĂ©ment ce qui nous empĂȘche de lui contester la rigueur dans l’utilisation des mots. Si, pour lui, philosopher, c’est faire de la musique, ou apprendre Ă  mourir en faisant de la musique, c’est que la chose se conçoit
 Sur les pas d’OrphĂ©e On peut en effet se reprĂ©senter l’art dialectique, quand il est tendu vers l’absolu de la vĂ©ritĂ© et non vers la persuasion Ă  des fins personnelles, comme une façon de tirer du monde des sons, audibles Ă  notre seule oreille intĂ©rieure, par quoi se donne Ă  nous quelque chose comme une symphonie cĂ©leste. Il en va des questions et des rĂ©ponses dans le jeu du dialogue comme de ces vieux instruments, rongĂ©s par les annĂ©es, mais qui continuent de nous offrir des sonoritĂ©s capable de nous ravir et de nous transporter lĂ  oĂč nous ne pensions pas pouvoir aller. La parole des acteurs du dialogue n’est pas en elle-mĂȘme musicale, soucieuse qu’elle est de dĂ©busquer les contradictions logiques dans une dĂ©finition trop convenue portant sur la vertu, sur la piĂ©tĂ© ou sur la beautĂ©. Mais elle est ce qui, de degrĂ© en degrĂ©, en nous libĂ©rant de l’emprise de l’opinion, ouvre l’ñme Ă  la vĂ©ritĂ© musicale du monde. Lui redonne en tout cas le pouvoir de la recueillir, conformĂ©ment Ă  sa vocation profonde. La parole du logicien, dans le travail du dialogue socratique, est donc cette parole combative de l’ñme, faite de dĂ©tours et d’expĂ©dients, quand elle part Ă  la reconquĂȘte de sa nuditĂ© native pour, ainsi accoutrĂ©e, retrouver sa patrie oubliĂ©e. Or ce mouvement de retour, s’il est essentiellement musical, ne saurait ĂȘtre Ă©tranger Ă  la poĂ©sie. Mais est-ce que faire de la poĂ©sie, c’est apprendre Ă  mourir ? Et si, franchissant le pas, on allait jusqu’à dire que c’était, non pas apprendre Ă  mourir, mais
 mourir ? Oui, mourir ! L’hypothĂšse parait aussi audacieuse que macabre. Bien des poĂštes, ou se prĂ©sentant comme tels, s’époumonent Ă  nous dire qu’ils chantent la vie, qu’ils reprĂ©sentent le parti de la joie de vivre face Ă  la grisaille et Ă  la monotonie de notre quotidien. A les en croire, la poĂ©sie n’aurait pas d’autre fonction que de nous permettre d’échapper Ă  cette inquiĂ©tude qui nous tenaille et qui est prĂ©cisĂ©ment liĂ©e Ă  la pensĂ©e de la mort qu’on porte en soi. Ils peuvent, pour cette mission affichĂ©e, s’autoriser de la figure d’OrphĂ©e. En expliquant que ce hĂ©ros lĂ©gendaire a montrĂ© la voie en traversant victorieusement l’épreuve de la mort et en insufflant ce triomphe de la vie Ă  l’ensemble des ĂȘtres qui peuplent la terre. Mais la rĂ©fĂ©rence est risquĂ©e. OrphĂ©e est assurĂ©ment le symbole du triomphe de la vie. C’est toutefois en tant que figure tragique. Il n’insuffle au monde son chant joyeux qu’à l’état de lambeaux. Le mythe ne raconte-t-il pas qu’il a Ă©tĂ© dĂ©chiquetĂ© par les MĂ©nades, et que c’est seulement aprĂšs sa mort, et par elle, que sa vocation Ă  enchanter les crĂ©atures en narguant la mort est passĂ©e d’un talent personnel et occasionnel Ă  une tradition en laquelle tout poĂšte peut en effet puiser ? La rĂ©fĂ©rence est d’autant plus risquĂ©e, par consĂ©quent, qu’elle rappelle au poĂšte que c’est Ă  lui d’ĂȘtre Ă  son tour en lambeaux» s’il veut que s’élĂšve de sa bouche un chant vraiment digne du nom de poĂ©sie. A dĂ©faut, il ne sera probablement qu’un amuseur. Beaucoup de nos poĂštes le sont, du reste. Bref, l’exemple d’OrphĂ©e conforte plus notre hypothĂšse qu’il ne la met en difficultĂ© c’est mort, ou mourant, que le poĂšte chante! Pour autant qu’il est authentiquement poĂšte. Mais, parlant ainsi, on pourrait donner l’impression de penser que la mort constitue une sorte de technique en vue d’accĂ©der Ă  la sphĂšre authentique du chant poĂ©tique. Un peu Ă  l’image de la technique de la castration, pratiquĂ©e autrefois en Italie sur les jeunes chanteurs d’opĂ©ra pour confĂ©rer Ă  leur voix puretĂ© et puissance. Or la mort ne saurait ĂȘtre un moyen. La considĂ©rer comme telle, c’est immĂ©diatement la nier comme mort. La mort est perdition. Sans rien qui nous retienne Ă  la vie. La voix elle-mĂȘme n’est pas Ă©pargnĂ©e. Une mort dont on revient, ou Ă  laquelle une part de nous-mĂȘmes Ă©chappe, n’est pas Ă  proprement parler une mort. Mais nous ne voulons pas dĂ©sespĂ©rer le lecteur avec notre propos qui prend une tournure Ă©nigmatique que signifie que le poĂšte chante en Ă©tant mort? Certainement pas que c’est son cadavre qui se mettrait Ă  chanter laissons cela pour les films d’horreur. Le poĂšte chante en Ă©tant mort, cela signifie qu’il chante en Ă©tant la mort. Cela signifie qu’il s’abandonne tout entier Ă  la mort, qu’il s’offre Ă  elle afin qu’elle chante par lui et qu’il ne soit plus en quelque sorte que son instrument. Le non-ĂȘtre du Beau
 Pas sĂ»r qu’avec ces prĂ©cisions l’énigme se soit dissipĂ©e. Ni que nous ayons Ă©vitĂ© un soupçon, peut-ĂȘtre, selon lequel on voudrait entraĂźner l’activitĂ© poĂ©tique dans une conception morbide, qui se distingue mal d’une sorte d’apologie du suicide. A la vĂ©ritĂ©, ce reproche serait comparable Ă  celui qu’on ferait Ă  un mĂ©decin parce qu’il dĂ©voile la nuditĂ© de ses patients. Ou celui qu’on ferait Ă  un guerrier parce qu’il va attenter Ă  la vie de son prochain sur le front. Le mĂ©tier de poĂšte est de se livrer ainsi Ă  la mort afin qu’elle parle par lui. A quoi cela rime-t-il, dirait-on ? Qu’est-ce qui pousse le poĂšte Ă  mourir ? A parler dans une sorte de syncope, comme en un souffle ultime qu’on expire, et par une parole qui n’est plus sienne ? Est-ce une façon d’apprivoiser la mort que de s’y livrer de la sorte ? Non, telle n’est pas la mission du poĂšte. Hegel, de ce point de vue, a raison de rappeler que l’art ne saurait servir de moyen Ă  une fin, fĂ»t-elle pĂ©dagogique ou thĂ©rapeutique. L’abandon du poĂšte Ă  la mort relĂšve de la logique de la rĂ©ponse. C’est parce que le poĂšte fait l’expĂ©rience du beau, et qu’il Ă©prouve du mĂȘme coup le caractĂšre absolument impĂ©rieux de la rĂ©ponse au beau —par rapport Ă  laquelle la vie elle-mĂȘme en tant qu’individu ne compte plus— qu’il accepte de se donner Ă  la mort. Se donner Ă  la mort, c’est le sacrifice de soi comme seule rĂ©ponse possible au beau. Mais c’est aussi une façon d’aller chercher dans l’infini de la mort ce qui est Ă  mĂȘme de tenir lieu de rĂ©ponse. Etant donnĂ© que le beau nous fait deviner l’écart, lui-mĂȘme infini, d’une rĂ©ponse au beau qui viendrait du vivant particulier que nous sommes, en tant qu’ĂȘtre simplement fini. L’expĂ©rience du beau ne va jamais sans Ă©preuve de ce dĂ©faut que le poĂšte porte en lui et qu’il ne peut surmonter pour rĂ©pondre —d’une rĂ©ponse qui soit elle-mĂȘme belle— qu’en laissant la mort s’emparer de lui et parler pour lui. Et ce qui distingue cet abandon Ă  la mort de toute idĂ©e de suicide, c’est d’abord qu’il est pris dans le jeu de l’appel et de la rĂ©ponse, et c’est ensuite que cette mort ouvre sur une rĂ©surrection. Laquelle rĂ©surrection ne dĂ©fait pas le travail de la mort, mais accomplit plutĂŽt, en un mouvement rythmique de reflux, un travail de recrĂ©ation de la vie au sein de la cĂ©lĂ©bration du beau. Le retour Ă  la vie du poĂšte aprĂšs la mort ne vient pas de ce que quelque chose en lui a Ă©chappĂ© Ă  la mort, mais au contraire de ce qu’il s’y est abandonnĂ© totalement. C’est tout Ă  nouveau que la flamme de la vie l’envahit, comme un souffle venu de la mort elle-mĂȘme, afin que l’acte de don de soi s’accomplisse encore, et que le chant de la rĂ©ponse monte chaque fois encore plus haut. On ne comprend donc pas la relation du poĂšte Ă  la mort si on perd de vue sa relation au beau. Mais qu’est-ce que le beau lui-mĂȘme pour fonder ainsi une relation Ă  la mort qui soit si Ă©trangĂšre aux mƓurs habituelles des humains, Ă  ce conatus» qui les pousse naturellement Ă  vouloir pour eux-mĂȘmes la poursuite de la vie ? Platon nous en dit quelque chose, et plus que cela, quand il affirme dans le Banquet que c’est le Beau en soi que nous aimons Ă  travers les belles choses que nous rencontrons sur notre chemin. Et que la philosophie est prĂ©cisĂ©ment ce qui permet de gravir le sentier menant des belles choses dans leur multiplicitĂ© au Beau dans son unicitĂ©. Et, enfin, que ce Beau par quoi toute belle chose rayonne n’est pas. Il est, dit-il, du cĂŽtĂ© du non-Être
 Mais, ajoute-t-il, d’un non-Être qui est supĂ©rieur Ă  l’Être. Ce qui veut bien dire que l’accĂšs direct de l’ñme humaine Ă  l’unicitĂ© du Beau ne peut avoir lieu. Il lui faut le passage par le non-Être. C’est-Ă -dire par la mort. Mais par une mort qui porte en elle le pouvoir de redonner la vie. Parce que le non-Être dont elle relĂšve est lui-mĂȘme source de l’Être. Une chronique qui s’achĂšve Ainsi Platon, en disciple de Socrate, confirme-t-il la sentence de son maĂźtre que philosopher, c’est apprendre Ă  mourir. Il nous Ă©claire aussi sur le sens de la relation entre mort et poĂ©sie, dĂšs lors que l’on a admis que la poĂ©sie est rĂ©ponse Ă  la manifestation du beau. Mais que dit de son cĂŽtĂ© le disciple indocile de Platon, Aristote ? Car, en confĂ©rant Ă  la poĂ©sie tragique une place Ă©minente dans sa PoĂ©tique, il est certain qu’il nous dit quelque chose. Quelque chose qui porte assurĂ©ment davantage sur le propos du poĂšte que sur son Ă©tat quand il le tient. Puisque la poĂ©sie en question, explique-t-il, se donne pour tĂąche essentielle de nous prĂ©senter, aux fins d’imitation, le hĂ©ros tragique en action. Et que ce hĂ©ros tragique est justement cet homme qui rĂ©affirme son humanitĂ©, et par lĂ  l’humanitĂ© de tout homme, par le fait qu’il s’est dĂ©tachĂ© de la vie, qu’il l’a abandonnĂ©e. L’image d’ƒdipe se crevant les yeux, se privant donc de la lumiĂšre du jour, est de ce point de vue Ă©loquente. Son renoncement ne rime pas avec dĂ©sertion de la vie, mais au contraire avec rĂ©affirmation de ce qui lui confĂšre du sens. Y rĂ©sonne cette parole de RenĂ© Char A chaque effondrement des preuves, le poĂšte rĂ©pond par une salve d’avenir». Mais le poĂšte, qui est le premier Ă  imiter le hĂ©ros qu’il propose Ă  la reprĂ©sentation théùtrale, a dĂ©jĂ  anticipĂ© c’est en hĂ©ros tragique» qu’il raconte son rĂ©cit. Son chant n’advient que pour autant qu’il a lui-mĂȘme fait don de sa vie pour recueillir l’écho d’une parole qui vient de plus loin et de plus profond que lui-mĂȘme. Il est ƒdipe Ă©tranger sur une terre oĂč il est exilĂ©, plongĂ© dans le noir de la cĂ©citĂ©, mais redĂ©couvrant la moindre chose comme un don inespĂ©rĂ© Ă  partir d’une lumiĂšre qui lui vient des abĂźmes de la nuit. Platon et Aristote nous disent la mĂȘme chose, par des voies diffĂ©rentes. La mort est l’amie du poĂšte et le poĂšte nous la dĂ©couvre amie amie bien que terrible. Cette chronique sur la poĂ©sie s’achĂšve c’est son dernier souffle. Mais ce qui en a nourri l’inspiration ne cessera pas de nous travailler, et de nous pousser Ă  nous rendre toujours plus attentif Ă  la voix du poĂšte, si Ă©trangĂšre qu’elle fĂ»t
 En attendant d’autres rendez-vous !
Nousavons tous parfois ressenti une terrible sensation d’abandon, et ce qui nous fait le plus peur dans la mort, est prĂ©cisĂ©ment cela, comme des enfants, nous avons peur de rester seuls dans l’obscuritĂ©, et seule la prĂ©sence d’une personne qui nous aime peut nous rassurer. VoilĂ , c’est prĂ©cisĂ©ment ce qui est arrivĂ© le jour du Samedi Saint: dans le
Quelques paroles de JĂ©sus Édition Vevey 1946, rééditĂ©e partiellement en sĂ©rie 314 de 25 minibrochures Table des matiĂšres Introduction 1er Jour — Une invitation misĂ©ricordieuse 2° Jour — Une consolante assurance 3° Jour — La puissance de la priĂšre 4° Jour — Les voies de Dieu 5° Jour — La gloire du PĂšre 6° Jour — Tendre sollicitude 7° Jour — Le bon Berger 8° Jour — Le vrai consolateur 9° Jour — Le juge misĂ©ricordieux 10° Jour — La plus Ă©tonnante des relations 11° Jour — L’ami des orphelins 12° Jour — La victoire sur le monde 13° Jour — Le petit troupeau 14° Jour — La grĂące Ă  la portĂ©e de tous 15° Jour — Une douce servitude 16° Jour — L’amour de Dieu 17° Jour — Le rĂ©sumĂ© de l’Évangile 18° Jour — Le grand calme 19° Jour — Un legs 20° Jour — Le pouvoir suprĂȘme 21° Jour — L’office de l’Esprit 22° Jour — Une heureuse transformation 23° Jour — Une priĂšre toute puissante 24° Jour — Un gage immuable 25 - Jour — JĂ©sus toujours prĂ©sent 26° Jour — La rĂ©surrection et la vie 27° Jour — Encore un peu de temps 28° Jour — Une contemplation bienheureuse 29° Jour — Plusieurs demeures 30° Jour — Le royaume de l’Étoile du matin 31° Jour — La servitude et l’attente Épilogue — Le jour de Dieu 2 Pierre 311-14 Introduction Des pommes d’or incrustĂ©es d’argent, c’est la parole dite Ă  propos » Proverbes 2511. Si cela est vrai de paroles prononcĂ©es par des lĂšvres non inspirĂ©es, de quelle incomparable valeur ne doivent pas ĂȘtre les paroles de Celui qui est la vĂ©ritĂ© mĂȘme, les paroles de JĂ©sus » ! Ce sont quelques-unes de ces paroles que nous rappelons dans les pages suivantes et que nous vous invitons Ă  considĂ©rer pour la consolation et la paix de vos cƓurs. Notre dĂ©sir est que par ces simples rĂ©flexions le lecteur soit mis en contact avec Celui qui est la Source de toutes bĂ©nĂ©dictions et qui a dit lui-mĂȘme Les paroles que moi je vous ai dites sont esprit et sont vie » Jean 663. Sachons mieux Ă©couter cette voix qui nous parle des cieux et puissions-nous dire comme le psalmiste Que tes paroles ont Ă©tĂ© douces Ă  mon palais, plus que le miel Ă  ma bouche ». — Tes tĂ©moignages me sont un hĂ©ritage Ă  toujours, car ils sont la joie de mon cƓur » Ps. 119103, 111. Lecteur, cherche Ă  rendre vivante en toi, par la mĂ©ditation de ces paroles, et de tant d’autres qui remplissent les Évangiles, cette vĂ©ritĂ© simple et saisissante C’est JĂ©sus qui me parle ». Rien assurĂ©ment ne te sera plus doux, soit en posant le soir la tĂȘte sur ton oreiller, soit en vaquant Ă  tes occupations journaliĂšres, soit Ă  l’heure de l’épreuve, que de possĂ©der dans ton cƓur une parole de JĂ©sus ». 1er Jour — Une invitation misĂ©ricordieuse Souvenez-vous des paroles du Seigneur JĂ©sus qui Lui-mĂȘme a dit Venez Ă  moi, vous tous qui vous fatiguez et qui ĂȘtes chargĂ©s, et moi, je vous donnerai du repos » Matt. 1128. Oh ! prĂ©cieuse parole du Sauveur sur laquelle l’ñme peut se reposer en toute confiance et oĂč elle trouve une paix Ă©ternelle ! Et cette paix ne nous est pas promise seulement pour les demeures cĂ©lestes ; non, nous pouvons la goĂ»ter dĂšs Ă  prĂ©sent. En attendant le repos de la gloire, nous pouvons jouir du repos de la grĂące. Pendant que l’ombre du grand rocher s’étend sur notre terre aride, nous pressentons dĂ©jĂ  les splendides clartĂ©s de la citĂ© de Dieu. Sans doute, la mer de verre parfaitement unie ne se trouve que devant le trĂŽne de Dieu ; mais il y a dĂ©jĂ  un abri sur cette terre pour ceux qui sont battus par la tempĂȘte Nous qui avons cru, nous entrons dans ce repos. Lecteur, as-tu trouvĂ© la douce paix acquise au prix du sang de JĂ©sus ? AprĂšs avoir longtemps errĂ© de cĂŽtĂ© et d’autre, cherchant du repos et n’en trouvant point, cet appel de ton Sauveur Venez Ă  moi », rĂ©sonne-t-il Ă  ton oreille comme la plus suave harmonie ? Toute autre paix est dangereuse, factice ou mensongĂšre. L’aigle captif ronge la cage dorĂ©e qui le retient
 ; pauvre compensation Ă  sa libertĂ© perdue ! les aspirations immortelles de l’ñme ne peuvent ĂȘtre satisfaites par rien moins que par la possession de la grĂące de Dieu et de l’amour de JĂ©sus. Et quelle largeur, quelle plĂ©nitude dans cette invitation ! Si nous avions dĂ» remplir une seule condition avant d’entrer dans l’arche du salut, nous aurions Ă©tĂ© ballottĂ©s par l’orage pendant toute l’éternitĂ© ; mais tous sont Ă©galement appelĂ©s, tous seront Ă©galement les bienvenus, la paix de Dieu est offerte Ă  chacun sans argent et sans aucun prix. La porte de la grĂące est ouverte pour le faible, pour le pĂ©cheur travaillĂ© par le sentiment de ses iniquitĂ©s, pour l’ñme chargĂ©e du poids de l’affliction. Retourne donc en ton repos, ĂŽ mon Ăąme ! que cette douce parole de JĂ©sus te donne du courage pour supporter les Ă©preuves de la terre. À son ombre tu es en sĂ»retĂ© pour le temps, en sĂ»retĂ© pour l’éternitĂ© ! Tu auras encore Ă  endurer bien des secousses, bien des craintes, bien des Ă©garements autant de consĂ©quences de ta corruption intĂ©rieure ; mais ces fluctuations ne seront plus que comme celles qui rident la surface de l’OcĂ©an. Au-dessous des vagues il y aura un calme inaltĂ©rable Tu garderas dans une paix parfaite l’esprit qui s’appuie sur toi, car Il se confie en toi » És. 263. Si l’avant-goĂ»t de ce repos est dĂ©jĂ  si prĂ©cieux, que sera donc ce repos mĂȘme dans toute l’éternitĂ© ? Ô ravissante perspective ! lorsque nous entrerons dans le bonheur ineffable du Paradis, nous verrons disparaĂźtre derriĂšre nous le songe fugitif de notre vie terrestre ; notre foi sera changĂ©e en vue, notre espĂ©rance en rĂ©alitĂ© ; il n’existera plus en nous de penchant au mal ; rien ne viendra troubler la sĂ©rĂ©nitĂ© Ă©ternelle de l’ñme, et le cƓur trouvera pour jamais dans la jouissance du Dieu infini un repos parfait et Ă©ternel ! Je vous ai dit ces choses afin qu’en moi vous ayez la paix » Jean 1633. 2° Jour — Une consolante assurance Souvenez-vous des paroles du Seigneur JĂ©sus qui Lui-mĂȘme a dit Votre PĂšre cĂ©leste sait que vous avez besoin de toutes ces choses » Matt. 632. Quoique cette parole ait Ă©tĂ© prononcĂ©e par JĂ©sus Ă  l’occasion des biens temporels de ses disciples, elle s’applique indistinctement aux vicissitudes de tout genre que l’enfant de Dieu peut rencontrer sur sa route. Qu’elle est propre, en effet, Ă  adoucir toute dĂ©ception, Ă  imposer silence Ă  tout murmure, Ă  inspirer une soumission humble et confiante, cette pensĂ©e Mon PĂšre cĂ©leste sait que j’ai besoin de toutes ces choses ! » OĂč un enfant pourrait-il se trouver plus en sĂ»retĂ© que dans les bras de son pĂšre ? OĂč le fidĂšle pourrait-il ĂȘtre mieux que dans ceux de Dieu ? Nous sommes de mauvais juges de ce qui nous convient le mieux, mais Dieu nous est un guide infailliblement sage. Si dans un moment d’orgueilleuse prĂ©somption, nous Ă©tions tentĂ©s de dire avec dĂ©pit et amertume Toutes ces choses sont contre moi », oh ! qu’alors cette parole de JĂ©sus vienne rĂ©primer l’indigne rĂ©volte de notre cƓur, et souvenons-nous que la sagesse parfaite du PĂšre et son amour nous ont donnĂ© l’assurance que nous avions besoin de ces choses ». Mon Ăąme, n’y a-t-il rien qui trouble en ce moment ta paix ? Ce que la Providence dispense Ă  ton Ă©gard te semble-t-il obscur ? Ta force spirituelle t’a-t-elle abandonnĂ©e ? Ceux de qui tu attendais des consolations se sont-ils Ă©loignĂ©s de toi ? Ton kikajon s’est-il dessĂ©chĂ© comme l’herbe ? S’il en est ainsi, Ă©cris sur chacune de tes Ă©preuves Votre PĂšre cĂ©leste sait que vous avez besoin de toutes ces choses ». Pourquoi ce tendre PĂšre a-t-il accru ton fardeau ? parce que tu en avais besoin ! Pourquoi a-t-il rĂ©duit en poudre tes idoles ? encore parce que tu en avais besoin. Elles usurpaient la place de Dieu dans ton cƓur et il a dĂ» les enlever. Pourquoi a-t-il contrariĂ© tes plans terrestres et anĂ©anti tes plus chĂšres espĂ©rances ? parce que cela aussi t’était nĂ©cessaire. Dans le sentier que tu avais choisi se trouvait une Ă©pine cachĂ©e, tandis que dans la voie opposĂ©e se trouvait une bĂ©nĂ©diction spirituelle Il t’a prĂ©venue par toutes sortes de biens. Cherche donc Ă  l’avenir, ĂŽ mon Ăąme, Ă  te confier avec plus de simplicitĂ© et de confiance enfantines en la volontĂ© de ton PĂšre cĂ©leste. Tu n’es pas abandonnĂ©e Ă  toi-mĂȘme, tu n’as pas Ă  affronter seule et sans ami les tempĂȘtes de cet aride dĂ©sert. Tes Maras » comme tes Élims » [Exode 1523 et suiv.] sont voulus de lui. Une colonne de nuĂ©e marche devant toi. Suis-la dans les jours de soleil comme dans les jours d’orage. Dieu peut te conduire par des chemins que tu ne connais pas », mais il ne te conduit, sois-en certain, que lĂ  oĂč il t’est bon d’aller. Un amour inexprimable dirige toutes tes voies. BĂ©ni soit son nom ! » s’écriait un fidĂšle dans l’épreuve, il a rendu mes pieds semblables Ă  ceux des biches, et m’a fait tenir debout sur des lieux Ă©levĂ©s ». Et quel est Celui qui nous adresse cette douce parole Votre PĂšre cĂ©leste sait que vous avez besoin de toutes ces choses » ? C’est Celui qui a Ă©prouvĂ© lui-mĂȘme durant sa vie de tribulations le prix de cette assurance, qui a reconnu que de la crĂšche de BethlĂ©hem Ă  la croix du Calvaire il ne se trouvait pas une Ă©pine de trop dans la longue suite d’épreuves que lui, l’homme de douleur, a voulu endurer. Il n’était pas une goutte de cette coupe amĂšre qui n’eĂ»t Ă©tĂ© prĂ©parĂ©e par son PĂšre ; aussi que disait-il ? La coupe que tu m’as donnĂ©e ne la boirai-je pas ? ». Oh ! si en cette heure d’agonie inexprimable JĂ©sus a trouvĂ© sa consolation dans la pensĂ©e que la main de son PĂšre avait allumĂ© la fournaise ardente, quelle consolation immense ne doit pas trouver Ă  son tour, dans cette mĂȘme vĂ©ritĂ©, son peuple affligĂ© et dĂ©faillant ! Quoi ! il y aurait, ĂŽ mon Ăąme, une goutte de trop dans ton calice ? une Ă©preuve inutile, une douleur superflue dans ta vie ? ArriĂšre de toi ce secret athĂ©isme ! il t’a donnĂ© son Fils ! il a voulu s’appeler ton PĂšre » ! Quelle que soit l’épreuve sous laquelle tu gĂ©misses Ă  cette heure, que la parole d’un Sauveur misĂ©ricordieux soit comme l’huile jetĂ©e sur la mer en courroux » ; qu’elle sĂšche tes larmes rebelles ; ton PĂšre », ton PĂšre lui-mĂȘme, sait que tu as besoin de toutes ces choses-lĂ  ». Ta parole est bien affinĂ©e, et ton serviteur l’aime » Ps. 119140. 3° Jour — La puissance de la priĂšre Souvenez-vous des paroles du Seigneur JĂ©sus qui Lui-mĂȘme a dit Quoi que vous demandiez en mon nom, je le ferai, afin que le PĂšre soit glorifiĂ© dans le Fils » Jean 1413. Oh ! Sauveur bien-aimĂ©, c’est toi qui as donnĂ© Ă  ton peuple un libre accĂšs au sanctuaire de la priĂšre ! Sans toi, nous n’eussions jamais pu y pĂ©nĂ©trer. Ce sont tes mĂ©rites expiatoires qui nous en ont d’abord ouvert les portes ; c’est ton intercession dans le ciel qui les laisse encore ouvertes pour nous. Quelle immense Ă©tendue Ă  cette promesse Tout ce que vous demanderez ! » C’est la rĂ©ponse anticipĂ©e Ă  tout ce dont un pauvre pĂ©cheur a besoin, Ă  tout ce qu’il peut attendre d’un Sauveur tout-puissant ! En outre, Il nous engage Ă  demander en son nom ». Quel amour ! Celui qui sollicite une faveur dans le monde est heureux de pouvoir se rĂ©clamer du nom d’un protecteur influent ; eh bien, JĂ©sus nous donne son nom comme pouvant nous ouvrir le cƓur de Dieu. De mĂȘme que David aimait le pauvre impotent de la maison de SaĂŒl, pour l’amour de Jonathan, ainsi le PĂšre cĂ©leste, grĂące Ă  nos rapports avec le vrai Jonathan » don de l’Éternel, se plaĂźt Ă  nous donner infiniment plus que tout ce que nous demandons et mĂȘme pensons ». Lecteur, connaissez-vous le bonheur immense qu’il y a Ă  confier au Sauveur tous ses besoins et toutes ses peines, toutes ses douleurs et tous ses fardeaux ? Il est l’Admirable », le Conseiller ». Sa sympathie si exquise et si tendre peut pĂ©nĂ©trer jusqu’aux profondeurs les plus intimes de vos peines. Ces peines peuvent ĂȘtre grandes, mais les bras Ă©ternels de sa misĂ©ricorde vous entourent. Pensez Ă  lui en ce moment mĂȘme comme au Souverain Sacrificateur qui se charge d’offrir Ă  son PĂšre et Ă  votre PĂšre vos plus faibles aspirations, vos plus douloureux soupirs. La rĂ©ponse Ă  vos priĂšres pourra tarder ; vos supplications sembleront peut-ĂȘtre voltiger autour du trĂŽne de la grĂące, sans pouvoir jamais arriver jusqu’à lui, car le Dieu de misĂ©ricorde fait quelquefois attendre ses enfants. Il le fait pour Ă©prouver leur foi et leur persĂ©vĂ©rance, pour les former aussi Ă  plus de soumission et de patience. Il aime Ă  les voir surmonter tout obstacle, espĂ©rer contre toute espĂ©rance, ne pas se laisser dĂ©courager par un apparent oubli de sa part. Mais il viendra bientĂŽt, et la source de la grĂące et de l’amour jaillira enfin pour eux. Il leur fera entendre, au moment qu’il a choisi lui-mĂȘme pour cela, ces consolantes paroles Qu’il te soit fait comme tu as cru ». CƓur affligĂ©, remets donc ta cause Ă  ton RĂ©dempteur ; ne crains pas de le lasser par ton importunitĂ© ; encore une fois, il prend plaisir Ă  t’entendre, et son PĂšre met sa gloire Ă  bĂ©nir. Ces paroles mĂ©morables prononcĂ©es Ă  BĂ©thanie seront toujours vraies, toujours irrĂ©vocables Je sais que tu m’entends toujours ». Oui, JĂ©sus est Ă  la droite de Dieu pour ĂȘtre ton intercesseur et ton avocat. Celui qui a fait les promesses est fidĂšle et Il est puissant pour les accomplir. Qui est-ce qui nous sĂ©parera de l’amour du Christ ? » J’ai attendu l’Éternel ; mon Ăąme l’a attendu et j’ai eu mon attente en sa parole » Ps. 1305. 4° Jour — Les voies de Dieu Souvenez-vous des paroles du Seigneur JĂ©sus qui Lui-mĂȘme a dit Ce que je fais, tu ne le sais pas maintenant, mais tu le sauras dans la suite » Jean 137. Oh ! jour bienheureux que celui oĂč toutes choses seront manifestĂ©es, oĂč tant de mystĂšres seront rĂ©vĂ©lĂ©s Ă  la lumiĂšre de l’éternitĂ© et oĂč se dĂ©roulera Ă  nos yeux le plan merveilleux d’une sagesse souveraine et d’un amour ineffable ! Ici-bas ce que le Seigneur permet Ă  notre Ă©gard nous Ă©tonne ; nous ne pouvons sonder ses voies. Mais bientĂŽt le mystĂšre de Dieu sera accompli », les sceaux fermĂ©s seront ouverts et expliquĂ©s. Oui, le jour vient oĂč tout nuage sera dissipĂ©, oĂč l’ombre fera place Ă  la lumiĂšre parfaite. Demeure donc en paix, ĂŽ croyant ! le propos divin te semble obscur peut-ĂȘtre ; tu n’y peux discerner aucun reflet lumineux ; tu ne peux distinguer la lumiĂšre au travers des tĂ©nĂšbres ; mais voici, le jour vient oĂč tout sera dĂ©voilĂ©. Prends patience encore un peu de temps. Le petit enfant se fie Ă  ce que lui dit son pĂšre, et quand arrive pour lui l’ñge de raison, bien des choses qui paraissaient Ă©tranges Ă  sa jeune intelligence lui sont expliquĂ©es tout naturellement. Tant que tu demeures sur cette terre, tu n’es qu’un enfant ; mais dans l’éternitĂ©, ton Ăąme immortelle atteindra la stature de l’homme fait. LĂ , toutes les voies de Dieu seront mises au grand jour ; toute obscuritĂ© disparaĂźtra, perdus que nous serons dans les flots de la gloire magnifique ! » Mais hĂ©las ! combien souvent, au lieu de faire taire nos dĂ©sirs, comme un enfant sevrĂ© auprĂšs de sa mĂšre, ne recherchons-nous pas des choses trop grandes et trop Ă©levĂ©es pour nous ! Ps. 1311, 2. Non contents de savoir que tout ce qui nous arrive est voulu par notre PĂšre, nous cherchons prĂ©somptueusement Ă  dĂ©couvrir le comment et le pourquoi. Or, s’il est difficile d’apprĂ©cier Ă  leur juste valeur les Ɠuvres incomplĂštes et inachevĂ©es de l’homme, si le peintre et le sculpteur tremblent de voir leurs travaux jugĂ©s quand ils ne sont encore qu’à l’état d’ébauche, combien plus ne devons-nous pas craindre de juger tĂ©mĂ©rairement les Ɠuvres de Dieu ! Combien au contraire ne glorifierions-nous pas le Seigneur en acceptant sa volontĂ© avec une humble soumission, une confiance illimitĂ©e, et en attendant patiemment l’accomplissement de cette promesse Ce que je fais, tu ne le sais pas maintenant, mais tu le sauras dans la suite » ! Oui, n’en doutons pas, dans la suite les lumiĂšres et les ombres du tableau inachevĂ© seront fondues en un tout harmonieux. Et en contemplant l’édifice des voies de Dieu Ă  notre Ă©gard, nous trouverons que chaque pierre occupe la place qui lui convient, que chaque dĂ©tail de l’Ɠuvre ajoute Ă  l’ensemble et Ă  la symĂ©trie du monument entier. Ce que je fais ». Et qui nous adresse cette parole ? C’est Celui qui est mort et qui vit maintenant pour nous ! Oh ! Sauveur bien-aimĂ© ! tu fais beaucoup de choses que nos cƓurs aveugles voudraient repousser, des choses terribles que nous n’attendions point » ; mais voici quelque lourdes ou sĂ©vĂšres en apparence que soient les Ă©preuves que tu voudras nous imposer, nous ne les regarderons dĂ©sormais que comme une preuve de ton inexprimable et inaltĂ©rable amour. L’éternitĂ© nous dĂ©voilera que nous avions besoin de toutes ces choses qu’Il a permises envers nous ; nous verrons que rien d’autre, que rien de moins n’eĂ»t pu ĂȘtre fait pour nous que ce que tu as fait ! Et lorsque du ciel nous jetterons un regard en arriĂšre sur notre vie terrestre, nous ne pourrons que nous Ă©crier avec admiration et reconnaissance La parole de l’Éternel est droite, et toute son Ɠuvre est avec vĂ©ritĂ© » Ps. 334. 5° Jour — La gloire du PĂšre Souvenez-vous des paroles du Seigneur JĂ©sus qui Lui-mĂȘme a dit En ceci mon PĂšre est glorifiĂ©, que vous portiez beaucoup de fruit » Jean 158. En contemplant l’ocĂ©an sans bornes de cette misĂ©ricorde dont chaque vague vous crie Dieu est amour ! » ne vous ĂȘtes-vous jamais demandĂ© Que pourrais-je faire pour Celui qui a tant fait pour moi ? » Lui offrir un Ă©quivalent ? je ne le puis ! l’obĂ©issance la plus parfaite ne pourrait ajouter un iota Ă  la gloire inaccessible de Dieu, — pas plus qu’un flambeau ne saurait ajouter Ă  l’éclat du soleil en plein midi, ou qu’une goutte d’eau n’ajouterait Ă  l’OcĂ©an. Et cependant, ĂŽ merveille ! tout indigne que je suis, je peux offrir un sacrifice que celui qui aime les cƓurs contrits et brisĂ©s ne mĂ©prisera point En ceci mon PĂšre est glorifiĂ©, que vous portiez beaucoup de fruit ». Lecteurs ! portez-vous des fruits dans la vigne du Seigneur ? Cherchez-vous Ă  faire de votre vie un acte permanent de consĂ©cration Ă  la gloire de Dieu ? La lui offrez-vous sans cesse en oblation, en retour de l’amour gratuit qu’il vous a tĂ©moignĂ© ? Peut-ĂȘtre ne pouvez-vous pas porter des fruits visibles aux yeux du monde. Votre position et les circonstances dans lesquelles vous vous trouvez vous interdisent peut-ĂȘtre de rendre des services Ă©clatants Ă  l’Ɠuvre du Seigneur, ou de vous distinguer par votre zĂšle, votre activitĂ©, vos gĂ©nĂ©reux efforts ; mais qu’importe ? Les fruits inconnus et ignorĂ©s des hommes, ceux qui mĂ»rissent dans la retraite, sont souvent ceux que Dieu estime le plus. Un esprit paisible et modeste, la patience et la soumission, la douceur et l’humilitĂ© ; une volontĂ© qui abdique entiĂšrement pour se laisser conduire par celle de Dieu, lui disant toujours Non pas ce que je veux, mais ce que tu veux » ; un cƓur exempt d’égoĂŻsme, dĂ©bonnaire, plein de support ; une bontĂ© sans ostentation voilĂ  quelques-uns des fruits auxquels votre PĂšre prend plaisir, et par lesquels vous pouvez le glorifier. Peut-ĂȘtre vous trouvez-vous maintenant dans l’épreuve, la maladie ou le deuil ; vous ĂȘtes appelĂ©s Ă  passer par quelque fournaise ardente. Eh bien, lĂ  aussi vous pouvez glorifier Dieu. Jamais le PĂšre n’est mieux glorifiĂ© sur la terre que lorsque du milieu de la fournaise ses enfants font monter vers lui les soupirs de l’amour et de la foi, et qu’ils s’écrient Que le Seigneur fasse ce qui lui semblera bon ! » Oui, Ăąmes affligĂ©es, vous pouvez glorifier Dieu, et vous pouvez le faire plus parfaitement mĂȘme que ne le font les anges ; car habitant un monde oĂč l’épreuve est inconnue, ils ne peuvent glorifier Dieu qu’en se prosternant devant son trĂŽne, tandis que vous, vous pouvez le glorifier dans vos Ă©preuves d’abord, par votre soumission Ă  sa volontĂ©, et bientĂŽt par la couronne » que vous attendez avec espĂ©rance et que vous jetterez Ă  ses pieds. Ah ! s’il vous Ă©prouve sĂ©vĂšrement, si le divin cultivateur taille sa vigne, Ă©monde ses sarments les plus riches, et retranche ses plus beaux rameaux, rappelez-vous dans quel but il agit ainsi Il les nettoie », nous dit le Seigneur JĂ©sus, afin qu’ils portent plus de fruit », et c’est en ceci », ajoute-t-il, que mon PĂšre est glorifiĂ© ». Puissions-nous tous nous remettre entiĂšrement entre ses mains, disant avec un complet abandon PĂšre, glorifie-toi toi-mĂȘme », soit que tu donnes, soit que tu reprennes, soit que tu remplisses ma coupe ou que tu la vides, que je ne veuille jamais que ce que tu veux ! — Les anges mĂȘmes ne possĂšdent pas d’honneur et de privilĂšge plus grand que celui de glorifier le Dieu devant lequel ils s’inclinent nuit et jour. Quel bonheur que d’ĂȘtre appelĂ©s Ă  le glorifier par notre vie ici-bas ! Quel bonheur surtout que d’ĂȘtre en communion d’esprit avec le Seigneur JĂ©sus lui-mĂȘme, qui a pu dire en vĂ©ritĂ© PĂšre, je t’ai glorifiĂ© sur la terre ! » Je vous ai dit ces choses afin que ma joie soit en vous et que votre joie soit accomplie » Jean 1511. 6° Jour — Tendre sollicitude Souvenez-vous des paroles du Seigneur JĂ©sus qui Lui-mĂȘme a dit Les cheveux mĂȘme de votre tĂȘte sont tous comptĂ©s » Matt. 1030. Quelle parole que celle-lĂ  ! Quoi ? Dieu prend garde Ă  tout ce qui vous concerne, il compte vos cheveux mĂȘmes ! Rien ne peut arriver par hasard ou par accident. Rien ne peut Ă©chapper Ă  son regard ; la chute de la feuille dans la forĂȘt, le vol de l’insecte Ă©phĂ©mĂšre, les anges qui parcourent le ciel, les mondes qui gravitent dans l’espace, tout est Ă©galement vu de Dieu. L’homme appelle les choses de la terre grandes » ou petites », selon son apprĂ©ciation bornĂ©e ; mais Dieu ne connaĂźt pas de telles distinctions. Et qu’il est surtout consolant de penser Ă  sa tendre sollicitude envers son peuple, auquel il mesure lui-mĂȘme sa part de joies et de douleurs ! Douceurs ou amertumes, tout nous est Ă©galement dispensĂ© par notre PĂšre. Pas une nuit de misĂšre » qui ne soit ordonnĂ©e » de lui Job 73, pas une douleur, pas une larme qui ne lui soit connue. Ce que nous appelons des voies tĂ©nĂ©breuses ne sont que les manifestations de sa fidĂ©litĂ© immuable. L’homme peut se tromper ; ses voies sont tortueuses, mais la voie du Dieu fort est parfaite. Il met mes larmes dans ses vaisseaux ; ses bras misĂ©ricordieux s’étendent sur moi et m’enveloppent ; il me garde comme la prunelle de son Ɠil » ; il me porte comme un homme porte son fils ». Lorsque je cherche Ă  lire dans l’avenir, je n’y entrevois peut-ĂȘtre qu’incertitude, mystĂšre ou Ă©preuve ; mais qu’importe ? j’ai mis en Dieu ma confiance, je sais que tout ce qui me concerne est voulu de lui. Les dangers qui me menacent, il peut m’en dĂ©livrer, les labyrinthes de difficultĂ©s oĂč je m’égare s’expliqueront un jour, grĂące Ă  sa misĂ©ricordieuse providence Il garde les pieds de ses bien-aimĂ©s ». Il ne tombera pas un cheveu de leur tĂȘte sans sa permission. TantĂŽt il nous conduit par des chemins obscurs, tantĂŽt par des voies douloureuses, le plus souvent par des sentiers dĂ©tournĂ©s que nous n’aurions pas choisis nous-mĂȘmes ; mais il nous conduit toujours avec sagesse et compassion, et quelque fatigante, pĂ©nible et raboteuse que soit la route par laquelle il nous fait passer, soyons assurĂ©s qu’elle est bonne, — bien plus, qu’elle est la seule bonne, la seule qui pĂ»t s’accorder avec une volontĂ© pleine d’amour et de sagesse. Rien, disait un chrĂ©tien distinguĂ©, n’affermit l’ñme au milieu des vicissitudes et du bruit des choses prĂ©sentes comme de jeter un regard au-dessus et un autre au-delĂ  de ces choses au-dessus, c’est-Ă -dire Ă  la main sĂ»re et paternelle qui dirige tout ; au-delĂ , c’est-Ă -dire au but glorieux et rĂ©jouissant vers lequel cette mĂȘme main nous conduit ». Le grand Conseiller, dit un autre auteur chrĂ©tien [Thomas Brooks], s’enveloppe de nuĂ©es et d’obscuritĂ©, nous appelant Ă  le suivre, au moindre signe, Ă  travers ces nuages, et nous promettant de l’autre cĂŽtĂ© de l’horizon un soleil Ă©ternel et sans ombre de changement ». Oui, c’est de cet autre cĂŽtĂ© », ĂŽ JĂ©sus, que nous saurons comment les vents, si rudes en apparence, de la vie, ont poussĂ© nos barques vers le port dĂ©sirĂ©. Je puis donc te remettre mon Ăąme en toute confiance comme Ă  mon CrĂ©ateur. Tu t’es donnĂ© toi-mĂȘme pour moi ! Cette preuve si immense de ton amour me garantit que tu me donneras toutes les autres bĂ©nĂ©dictions dont je pourrai avoir besoin. — Oh ! quelle douce pensĂ©e ! Quoi ? mes Ă©preuves sont toutes comptĂ©es par Celui qui s’appelle l’Homme de douleurs ! mes pleurs sont connus de Celui qui rĂ©pandit premiĂšrement ses larmes, puis son sang pour moi ! Il ne m’imposera pas de fardeau inutile, il n’exigera pas de sacrifices superflus. Non, de mĂȘme qu’il n’y a pas eu une goutte de trop dans la coupe de ses propres souffrances, de mĂȘme il n’y en aura pas une de trop dans le calice de chacun de ses bien-aimĂ©s Voici, qu’il me tue, j’espĂ©rerai en lui » Job 1315 Car Lui-mĂȘme a dit Je ne te laisserai point et je ne t’abandonnerai point » HĂ©b. 135. Il est bon pour moi que j’aie Ă©tĂ© affligĂ© » Ps. 11971. 7° Jour — Le bon Berger Souvenez-vous des paroles du Seigneur JĂ©sus qui Lui-mĂȘme a dit Je suis le bon berger ; et je connais les miens, et je suis connu des miens » Jean 1014. Quelles douces paroles ! les brebis qui connaissent la voix du bon Berger peuvent rendre tĂ©moignage Ă  sa vĂ©ritĂ© et Ă  sa fidĂ©litĂ©. Que serait pour nous l’éternitĂ©, si, quittant son trĂŽne de lumiĂšre et de gloire, il n’avait daignĂ© descendre dans cette sombre vallĂ©e de malĂ©diction, et n’avait donnĂ© sa vie en rançon pour plusieurs ? Qui pourrait dire l’amour qu’il porte Ă  chacune des brebis de son troupeau ? Quelle patience et quelle ardeur infatigables ne met-il pas Ă  chercher celle qui est perdue dans le dĂ©sert, ne s’accordant aucun repos jusqu’à ce qu’il l’ait trouvĂ©e ! Écoutez la voix de son amour qui vous dit aujourd’hui encore Je suis le bon Berger ». Son Ɠil suit toujours avec la mĂȘme sollicitude l’ñme perdue et coupable. Son cƓur est toujours plein d’amour, et ni les gloires cĂ©lestes, ni les cantiques des anges ne sauraient lui faire oublier une seule de ses brebis ; sa voix est toujours aussi pleine de charme, et de ses lĂšvres sortent, avec la mĂȘme grĂące que lorsqu’il les prononçait pour la premiĂšre fois, ces paroles ineffables Je connais mes brebis ». Oui, JĂ©sus connaĂźt chacune d’elles par son nom, quelque faible, quelque lasse, quelque malade qu’elle soit. Ô douce pensĂ©e ! Il me suit de son regard compatissant, jour aprĂšs jour, Ă  travers le dĂ©sert ; il me mĂšne dans des parcs herbeux ; il connaĂźt mes besoins, mes Ă©preuves, mes douleurs et mes perplexitĂ©s ; il me guide Ă  travers les chemins arides, les ruisseaux, les sentiers semĂ©s de ronces et d’épines. Il marche devant ses brebis » ; il ne les rudoie pas, mais les conduit doucement, et les voies par lesquelles il les fait passer, il les a lui-mĂȘme parcourues. Lui aussi a bu du torrent dans le chemin » ; il a souffert, et ayant Ă©tĂ© tentĂ© lui-mĂȘme en toutes choses, il est Ă  mĂȘme de secourir ceux qui sont tentĂ©s ». Il semble nous dire Ne craignez pas ; je ne puis vous Ă©garer ; suivez-moi Ă  travers les plaines dessĂ©chĂ©es et les sombres dĂ©serts, aussi bien que dans les gras pĂąturages ou le long des eaux tranquilles. Vous vous demandez peut-ĂȘtre pourquoi, au lieu de vous mener dans la fraĂźche vallĂ©e Ă©maillĂ©e de mille fleurs et inondĂ©e des rayons du soleil, j’ai choisi pour vous quelque mont escarpĂ© et solitaire, quelque site triste et douloureux ? mais ne craignez pas ; si je vous conduis par un chemin que vous ne connaissez pas, moi je le connais, et c’est moi qui l’ai choisi. Suivez-moi ! » Et mes brebis me connaissent ! » ajoute le Seigneur JĂ©sus. Lecteur ! ton expĂ©rience personnelle est-elle en accord avec ces derniĂšres paroles ? Connais-tu vĂ©ritablement JĂ©sus dans toute la gloire de sa personne, dans la plĂ©nitude de sa grande Ɠuvre, dans l’inĂ©puisable amour et la tendre sympathie qu’il t’a tĂ©moignĂ©e et qu’il te tĂ©moigne encore Ă  toi-mĂȘme ? Des voyageurs, en parcourant la Palestine, ont remarquĂ© que les brebis de ces contrĂ©es ne se contentent pas de suivre leur berger, mais que tout en paissant le long du chemin, elles cherchent d’un regard anxieux Ă  s’assurer qu’il n’est pas loin d’elles. — Est-ce lĂ  ton attitude, ĂŽ chrĂ©tien ? Regardes-tu constamment Ă  JĂ©sus ? Dans toutes tes voies connais-le et il dirigera tes sentiers ». Laisse-le pourvoir Ă  ton avenir. — Que cette parole Le Seigneur est mon berger, je ne manquerai de rien », soit ton mot d’ordre, durant ton voyage Ă  travers le dĂ©sert, jusqu’au jour oĂč la dispensation de la grĂące se changera pour toi en gloire. Oh ! puisses-tu ĂȘtre du nombre de ces Ăąmes simples et confiantes, desquelles on peut dire avec vĂ©ritĂ© Elles suivent l’Agneau oĂč qu’il aille ». Ses brebis le suivent, car elles connaissent sa voix » Jean 104. 8° Jour — Le vrai consolateur Souvenez-vous des paroles du Seigneur JĂ©sus qui Lui-mĂȘme a dit Je prierai le PĂšre, et il vous donnera un autre consolateur, pour ĂȘtre avec vous Ă©ternellement » Jean 1416. Lorsqu’un ami bien-aimĂ© nous a Ă©tĂ© enlevĂ©, avec quelle force le cƓur ne se sent-il pas attirĂ© vers ceux qui restent ! JĂ©sus, sur le point de quitter ses disciples affligĂ©s, veut les adresser Ă  quelqu’un » qui puisse remplir par sa prĂ©sence le vide que son dĂ©part va laisser. Le nom de cet ami est le consolateur » ; sa mission est de demeurer Ă©ternellement avec eux ». En consĂ©quence, aussitĂŽt que le Seigneur JĂ©sus fut remontĂ© au ciel, dix jours aprĂšs son Ă©lĂ©vation dans la gloire, le Saint Esprit vint sur les disciples et les revĂȘtit de la puissance d’En-haut. Si je m’en vais, je vous l’enverrai », avait dit JĂ©sus. Lecteurs, jouissez-vous de l’immense privilĂšge de vivre sous la dispensation du Saint Esprit ? Êtes-vous bien pĂ©nĂ©trĂ©s de cette pensĂ©e que toute votre vie d’enfant de Dieu dĂ©pend de son action dans votre esprit et dans votre cƓur ; vos priĂšres, vos cantiques, vos mĂ©ditations de la Parole de Dieu, votre marche, votre service, votre espĂ©rance ? N’oubliez pas, chers rachetĂ©s du Seigneur, que vous ĂȘtes le temple du Saint Esprit » et que l’Esprit de Dieu habite en vous ». Ne l’attristez pas ; restez humblement soumis Ă  son action et vous expĂ©rimenterez qu’il est un Esprit de lumiĂšre et d’amour, de grĂące et de vĂ©ritĂ©, de justice et de saintetĂ©, de paix et de joie ineffable. Vous ne pouvez vivre sans l’Esprit de Dieu ; pas une sainte inspiration, pas un soupir d’amour, pas un regard de foi qui ne vienne de sa misĂ©ricordieuse influence. Sans lui point d’efficace dans la Parole sainte, point de bĂ©nĂ©diction dans les assemblĂ©es chrĂ©tiennes, point de fruit permanent de justice au temps de l’affliction. De mĂȘme que l’ange dirigea Agar vers la source cachĂ©e, de mĂȘme le Saint Consolateur, fidĂšle Ă  son nom et Ă  sa mission, conduit son peuple aux eaux rafraĂźchissantes, faisant briller les promesses divines d’une gloire nouvelle et revĂȘtant l’Ɠuvre et la personne du Sauveur d’une grĂące et d’une beautĂ© nouvelles aussi. Qu’il est prĂ©cieux le nom que lui donne ici JĂ©sus le Consolateur » ! Quelle parole pour son peuple affligĂ© ! L’Église Ă©trangĂšre dans ce monde a sa tente plantĂ©e dans une vallĂ©e de larmes », et le nom du divin conducteur qui s’est chargĂ© d’elle, comme autrefois ÉliĂ©zer s’était chargĂ© de Rebecca, et veut pourvoir Ă  tous ses besoins est le Consolateur ». Grande est la famille des affligĂ©s ; mais il a pour tous un baume bienfaisant. Il en a pour le faible, pour celui qui est aux prises avec la tentation, pour le malade, pour le cƓur brisĂ©, pour le pauvre, pour le mourant. Que ce Consolateur est diffĂ©rent des autres ! Les amis humains, un regard peut les aliĂ©ner, l’adversitĂ© peut les dĂ©sunir, la mort les sĂ©parer pour toujours. Mais JĂ©sus nous parle d’un ami dont l’attribut et l’office particulier sont de demeurer Ă©ternellement avec nous. Lui vous enseignera toutes choses et vous rappellera toutes les choses que je vous ai dites » Jean 1426. 9° Jour — Le juge misĂ©ricordieux Souvenez-vous des paroles du Seigneur JĂ©sus qui Lui-mĂȘme a dit Moi non plus, je ne te condamne pas ; va, — dorĂ©navant ne pĂšche plus » Jean 811. Combien JĂ©sus est plus compatissant que le plus compatissant des amis terrestres ! Dans un moment d’irritation, les disciples veulent faire descendre le feu du ciel sur des pĂ©cheurs obstinĂ©s, mais le MaĂźtre reprend leur coupable emportement. Pierre, le disciple si fervent pour son MaĂźtre et qui, cependant, le renia, Pierre ne pouvait s’attendre Ă  recevoir de lui que de sĂ©vĂšres reproches pour son manque de foi ; mais Celui qui connaĂźt le fond des cƓurs et savait le profond repentir de son disciple, lui envoie tout d’abord le plus tendre des messages Marc 167, et ensuite lui adresse le plus doux des reproches M’aimes-tu ? ». Les gardes, au livre des Cantiques 57, frappent l’épouse, lui arrachent son voile et la couvrent d’injures ; mais lorsqu’elle retrouve l’Époux qu’elle avait perdu, celui-ci ne fait entendre ni plainte, ni reproche ! Dieu est si lent Ă  s’irriter et si prompt Ă  pardonner, disait un chrĂ©tien distinguĂ©, qu’alors mĂȘme que les prophĂštes perdaient toute patience avec le peuple d’IsraĂ«l et le vouaient Ă  la malĂ©diction divine, le Seigneur continuait pourtant Ă  user de support envers ce peuple qu’il avait Ă©lu pour l’amour de son nom ». La pĂ©cheresse Ă  laquelle JĂ©sus adressait les paroles consolantes que nous dĂ©sirons mĂ©diter aujourd’hui Ă©tait repoussĂ©e avec mĂ©pris par ses accusateurs ; mais, tandis que ces derniers rĂ©clamaient contre elle la rigueur de la loi, JĂ©sus lui dit Je ne te condamne pas ». Quel bonheur que de tomber entre les mains de ce Dieu Sauveur, si plein de misĂ©ricorde, et dont les compassions sont sans bornes ! Mais devons-nous en conclure que JĂ©sus ferme les yeux sur le pĂ©chĂ© ? Loin de nous une telle pensĂ©e. Son sang et son Ɠuvre, BethlĂ©hem et le Calvaire, rĂ©futent une supposition aussi impie ! Avant que le crime d’une seule Ăąme ait pu ĂȘtre lavĂ©, le Fils de Dieu a dĂ» quitter le trĂŽne Ă©ternel de la gloire et venir endurer la mort et le jugement sur un bois infĂąme. Mais cette parole de JĂ©sus est une parole d’encouragement pleine de douceur pour le cƓur sincĂšre et repentant ; elle lui dit que quand ses pĂ©chĂ©s seraient rouges comme le cramoisi, ils seront blancs comme la neige, et quand ils seraient comme l’écarlate, ils seront comme la laine » ; car il n’y a pas de limites au pardon libre, entier et Ă©ternel qui lui est offert. De mĂȘme que les anciens IsraĂ©lites, au milieu de leur agonie, devaient regarder au serpent d’airain pour vivre », de mĂȘme Dieu nous dit encore Vous tous les bouts de la terre, regardez Ă  moi et soyez sauvĂ©s ». À cĂŽtĂ© de la croix de JĂ©sus s’élĂšve un autre monument glorieux de la grĂące de Dieu ; c’est le bois oĂč expira le brigand et sur lequel sont gravĂ©es ces paroles adressĂ©es Ă  tout pĂ©cheur qui se sent perdu C’est une chose certaine et digne de toute acceptation que JĂ©sus Christ est venu dans le monde pour sauver les pĂ©cheurs ». — Quels que soient nos pĂ©chĂ©s, dit Rutherford, lorsqu’ils tombent dans l’ocĂ©an de la misĂ©ricorde divine, ils ne sont plus que comme une goutte de sang qui, tombant dans le vaste OcĂ©an, s’y perdrait aussitĂŽt ». Lecteur, tu es peut-ĂȘtre le premier des pĂ©cheurs. Semblable au banqueroutier qui craint de regarder ses livres, tu redoutes peut-ĂȘtre de sonder ton cƓur, tu es prĂšs de tomber dans le dĂ©sespoir ; ta conscience et le souvenir de tes pĂ©chĂ©s sans nombre s’élĂšvent contre toi et te crient Je te condamne ». Mais prends courage, pauvre Ăąme ; JĂ©sus te fait entendre une parole plus douce, une dĂ©claration plus rĂ©jouissante Je ne te condamne pas », te dit-il en cet instant mĂȘme ; va, et ne pĂšche plus Ă  l’avenir ». Et tous lui rendaient tĂ©moignage et s’étonnaient des paroles de grĂące qui sortaient de sa bouche » Luc 422. 10° Jour — La plus Ă©tonnante des relations Souvenez-vous des paroles du Seigneur JĂ©sus qui Lui-mĂȘme a dit Quiconque fera la volontĂ© de Dieu, celui-lĂ  est mon frĂšre, et ma sƓur, et ma mĂšre » Marc 335. Il semble qu’une seule comparaison empruntĂ©e Ă  la terre ne suffisant pas Ă  nous dĂ©peindre l’amour de JĂ©sus, ce bon Sauveur ait dĂ» rĂ©unir dans cette seule parole tout ce qu’il y a de plus tendre dans nos relations terrestres. Et dans toute la Bible, il en est ainsi. Les affections les plus puissantes que l’homme puisse ressentir sont employĂ©es tour Ă  tour par l’Esprit saint pour nous peindre la profondeur et l’intensitĂ© de l’amour de JĂ©sus. TantĂŽt il est comparĂ© Ă  une mĂšre qui console son enfant », tantĂŽt il appelle son peuple ma sƓur », mon amie », mon Ă©pouse ». Un tel langage nous surprend-il ? Ne serait-ce lĂ  qu’une simple figure plus expressive que rĂ©elle ? Mais JĂ©sus n’a-t-il pas donnĂ© sa vie pour nous ? Oh ! devant ce gage de Son amour, cessons de nous Ă©tonner qu’il ait pu s’exprimer en ces termes. ChrĂ©tien, es-tu triste ou solitaire ? Les liens les plus chers qui t’attachaient Ă  la vie viennent-ils de se rompre ? La tombe a-t-elle fait des vides autour de toi et brisĂ© tes plus intimes affections ? Oh ! s’il en est ainsi, regarde Ă  JĂ©sus, tu trouveras en lui un amour qui surpasse toute connaissance. Il est l’Ami plus attachĂ© qu’un frĂšre », dont la prĂ©sence et la douce sociĂ©tĂ© compensent toutes les pertes et remplissent tous les vides. Il fait habiter en famille celui qui Ă©tait seul ». Es-tu orphelin, sans consolation ? Souviens-toi que tu as au ciel un tendre ami qui t’aime d’un amour aussi profond que l’OcĂ©an, aussi incommensurable que l’éternitĂ©. Et pour qui sont les bĂ©nĂ©dictions prĂ©sentĂ©es sous cette Ă©tonnante image ? À qui JĂ©sus prodigue-t-il ces tĂ©moignages d’un amour sans bornes ? Pour avoir accĂšs Ă  ces grĂąces, il ne suffit pas de faire une profession extĂ©rieure de christianisme, d’appartenir Ă  telle ou telle Église, de suivre tel ou tel ministre, d’observer certains rites ou de porter telle dĂ©nomination religieuse ; non, les paroles de JĂ©sus ne s’appliquent qu’à celui seul qui est revĂȘtu de saintetĂ©, qu’à celui qui fait la volontĂ© du PĂšre ». Oui, l’ñme qui cherche Ă  reflĂ©ter, pour ainsi dire, l’esprit de Christ, l’ñme qui est remplie de l’Esprit, qui prend sa Parole pour rĂšgle de sa conduite journaliĂšre et fait de la gloire de Dieu le grand but de son existence ; l’ñme qui vit pour Dieu, avec Dieu et en Dieu, en un mot, l’ñme croyante, douce et humble qui cherche Ă  vivre de la vie de Christ et en vue du ciel, cette Ăąme, — et celle-lĂ  seule, — peut goĂ»ter les joies et les bĂ©nĂ©dictions de la famille de Dieu. Si l’amitiĂ© des puissants et des vertueux de la terre est chose dĂ©sirable, qu’est-ce donc que de possĂ©der cet amour divin auprĂšs duquel l’affection terrestre d’un frĂšre ou d’une sƓur, celle d’un pĂšre, d’une mĂšre, ou d’un ami ne sont que comme de pĂąles Ă©toiles Ă  cĂŽtĂ© du soleil resplendissant ! JĂ©sus ne craint pas de nous appeler ses frĂšres. Jetant les yeux sur de pauvres vermisseaux tels que nous, il dit Voici mon frĂšre, ma sƓur et ma mĂšre ! » N’est-il pas plein de beautĂ© et d’amour ce premier message du Christ ressuscitĂ© Va dire Ă  mes frĂšres Je monte vers mon PĂšre et votre PĂšre, et vers mon Dieu et votre Dieu ? » Jean 2017. Et ce doux langage qu’il tient Ă  son PĂšre aprĂšs les souffrances endurĂ©es pour faire de nous une famille d’adorateurs J’annoncerai ton Nom Ă  mes frĂšres ; au milieu de l’assemblĂ©e je chanterai tes louanges » Ps. 2222 ; HĂ©b. 212. J’écrirai sur eux, dit-il ailleurs, mon nouveau nom ». Comme nous Ă©crivons notre nom sur un livre pour montrer qu’il nous appartient, de mĂȘme JĂ©sus Ă©crira son nom sur nous, — merveilleux ouvrage de sa grĂące, — afin que ce nom soit lu et connu des principautĂ©s et des puissances cĂ©lestes. Avons-nous connu et cru l’amour que Dieu a pour nous » ? Ah ! que notre gratitude est faible ! Qui ne pourrait souscrire Ă  ces mots d’un chrĂ©tien dont le nom est restĂ© en vĂ©nĂ©ration dans l’Église Ton amour a Ă©tĂ© pour moi comme une ondĂ©e abondante ; mais ma reconnaissance n’est que comme une goutte de rosĂ©e, et cette goutte elle-mĂȘme est souillĂ©e par le pĂ©chĂ© ». Puis au matin de l’éternitĂ©, bienheureux celui qui aura gardĂ© la parole du Seigneur et n’aura pas reniĂ© son Nom. Il verra s’accomplir la promesse donnĂ©e en Apoc. 312 Celui qui vaincra, je le ferai une colonne dans le temple de mon Dieu, et il ne sortira plus jamais dehors ; et j’écrirai sur lui le nom de mon Dieu, et le nom de la citĂ© de mon Dieu, de la nouvelle JĂ©rusalem qui descend du ciel d’auprĂšs de mon Dieu, et mon nouveau nom ». Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, et mon PĂšre l’aimera, et nous viendrons Ă  lui, et nous ferons notre demeure chez lui » Jean 1423. 11° Jour — L’ami des orphelins Souvenez-vous des paroles du Seigneur JĂ©sus qui Lui-mĂȘme a dit Je ne vous laisserai pas orphelins, je viens Ă  vous » Jean 1418. Le chrĂ©tien est-il destinĂ© Ă  marcher toujours dans les sentiers de la joie ? Non, il a Ă©tĂ© averti au contraire qu’il doit s’attendre Ă  beaucoup de tribulations. Il a ses Maras aussi bien que ses Élims, ses vallĂ©es de Baca comme ses heures de repos. Il est souvent seul pour rĂ©sister Ă  la fureur de l’orage ; souvent son kikajon se flĂ©trit au moment oĂč il en aurait besoin ; son soleil se voile quand il est encore jour. Sa demeure et son cƓur, autrefois si joyeux, sont soudain obscurcis par une douleur qu’aucun Ă©tranger, qu’un frĂšre mĂȘme peut-ĂȘtre ne saurait partager. Mais nous avons quelqu’un qui, venu ici-bas pour souffrir, est toujours prĂȘt Ă  nous soulager. Que de fois sa voix d’amour n’a-t-elle pas fait entendre ses doux accents dans la triste chambre d’un malade ou auprĂšs d’un lit de mort Je ne vous laisserai pas orphelins ! » — C’est comme si JĂ©sus nous disait Le monde, les amis pourront vous abandonner ; les sĂ©parations douloureuses, la mort pourront vous atteindre ; mais ne craignez rien, moi je ne vous abandonnerai pas. Vous pourrez ĂȘtre solitaires, mais non pas seuls ; car moi, votre Seigneur et votre Dieu, je suis avec vous ! » JĂ©sus semble avoir une tendresse toute particuliĂšre pour ses enfants orphelins et affligĂ©s. Un pĂšre aime d’autant plus tendrement son enfant qu’il le voit malade et abattu ; de tous ceux de sa maison, c’est celui sur lequel se concentrent le plus ses pensĂ©es. De mĂȘme Christ semble trouver ses dĂ©lices Ă  prodiguer la plus tendre sympathie Ă  celui qui n’a personne qui l’aide. C’est aux jours de l’affliction que son peuple sent le plus vivement combien il lui est prĂ©cieux ; c’est lorsqu’il traverse le dĂ©sert » que JĂ©sus lui parle selon son cƓur » ; c’est de lĂ , chose merveilleuse, qu’il lui donne ses vignes et la vallĂ©e d’Acor [ou vallĂ©e du trouble] pour une porte d’espĂ©rance » OsĂ©e 215. LĂ  mĂȘme oĂč il s’y Ă©tait le moins attendu, il voit jaillir sous ses pas les sources de ses consolations cĂ©lestes. Comme autrefois Jonathan, faible et las, sentit renaĂźtre ses forces en prenant du miel coulant au milieu de la forĂȘt, ainsi il y a pour les enfants de Dieu, fatiguĂ©s et attristĂ©s, un miel rafraĂźchissant, — consolations Ă©ternelles dĂ©coulant de l’arbre de vie et qui viennent adoucir leurs plus dures Ă©preuves. Ô vous, Ăąmes affligĂ©es, soyez donc consolĂ©es ! Si JĂ©sus vous a retranchĂ© votre portion ici-bas, c’est afin de vous amener Ă  lui comme Ă  votre portion Ă©ternelle. S’il a tari les ruisseaux et la source de vos bĂ©nĂ©dictions temporelles, il l’a fait pour vous amener Ă  dire Toutes mes sources sont en toi ». Dieu semble vouloir remplir tous les vides que son amour a dĂ» creuser dans nos cƓurs, disait un fidĂšle, parlant d’aprĂšs sa propre expĂ©rience ; son but de grĂące est de guĂ©rir les cƓurs brisĂ©s ». Quelle admirable peinture le Seigneur nous donne de la profondeur, de la tendresse et de l’immuable certitude de ses consolations, quand il nous dit Comme quelqu’un que sa mĂšre console, ainsi moi, je vous consolerai ; et vous serez consolĂ©s » ! ÉsaĂŻe 6613. Ah ! qui ne voudrait voir se transformer ainsi toutes ses Ă©preuves, ses tristesses, ses amertumes, en tĂ©moignages de sympathie et d’amour du Consolateur des orphelins, de ce Consolateur puissant et tendre dont le seul regard dissipe les plus sombres douleurs ! Comme une brillante constellation jette sa clartĂ© la plus vive Ă  l’heure de minuit, de mĂȘme les paroles de JĂ©sus, vĂ©ritables messagĂšres, rĂ©pandent leur douce clartĂ© dans la sombre nuit de nos douleurs terrestres. Nous pouvons ne pas en discerner la beautĂ© lorsque l’horizon nous apparaĂźt brillant et lumineux, mais Dieu nous les tient en rĂ©serve pour les jours oĂč notre ciel est couvert de sombres nuages. Je vous ai dit ces choses, afin que, quand l’heure sera venue, il vous souvienne que moi je vous les ai dites » Jean 164. 12° Jour — La victoire sur le monde Souvenez-vous des paroles du Seigneur JĂ©sus qui Lui-mĂȘme a dit Vous avez de la tribulation dans le monde ; mais ayez bon courage, moi, j’ai vaincu le monde » Jean 1633. Qu’aurai-je Ă  craindre d’un monde dĂ©jĂ  vaincu ? Le Triomphateur tout-puissant, prĂšs de recevoir la couronne de gloire, se tourne vers ses faibles et timides soldats et leur dit de prendre courage. Ils n’ont pas Ă  combattre des ennemis inconnus. L’Homme-Dieu, notre MĂ©diateur, connaĂźt leurs Ă©preuves. Il a Ă©tĂ© tentĂ© en toutes choses ». Il marche devant nous et nous crie Ă  nous, pauvres pĂšlerins Je vous ferai connaĂźtre le chemin de la vie. Et ce chemin, il l’a ouvert lui-mĂȘme ; il en sait par expĂ©rience toutes les difficultĂ©s. Pas une Ă©pine douloureuse qui ne l’ait blessĂ©, pas une offense qu’il n’ait supportĂ©e, pas de larmes qu’il n’ait aussi rĂ©pandues ! Une chose, il est vrai, manque Ă  cette parfaite identitĂ© entre Christ et les siens il a Ă©tĂ© sans pĂ©chĂ© » ; mais cette horreur du pĂ©chĂ© qu’éprouvait sa nature sainte prĂȘte peut-ĂȘtre Ă  sa sympathie envers ceux qui ne sont que corruption au dedans et assaillis de tentations au dehors, quelque chose de plus intense et de plus profond. Lecteur ! es-tu prĂšs de succomber Ă  la tentation ? le monde a-t-il dĂ©ployĂ© devant toi ses appĂąts sĂ©ducteurs, ou ton cƓur serait-il inconstant et lĂ©ger ? ConsidĂšre Celui qui a souffert ! Ă©coute ton RĂ©dempteur adorable, te disant du haut de son trĂŽne J’ai vaincu le monde » ! Il a triomphĂ© des ruses de l’ennemi ; par trois fois, avec les mĂȘmes armes dont il veut que tu te revĂȘtes, il a repoussĂ© le tentateur en disant IL EST ÉCRIT. Serais-tu sous le poids de quelque peine Ă©crasante ou de quelque dĂ©tresse extrĂȘme ? Il sait ce que c’est que la langueur ». Lui, le vrai Cep, connaĂźt jusqu’aux moindres fibres de ses sarments ; la serpe qui les blesse le blesse aussi. Il a parcouru, disait un affligĂ©, toutes les phases de l’école de douleur par laquelle nous avons Ă  passer ». Il aime Ă  mettre son peuple dans des positions exceptionnelles et difficiles, pour le contraindre Ă  s’appuyer sur lui et Ă  se confier en sa puissance. S’il nous laisse ballotter au grĂ© des vagues, c’est pour nous faire sentir le besoin de la lumiĂšre conductrice qui Ă©mane de lui-mĂȘme et qui peut seule nous guider au milieu de la tempĂȘte. Soyez assurĂ©s qu’il n’y a qu’amour dans toutes ses voies. Celui qui nous connaĂźt infiniment mieux que nous ne nous connaissons nous-mĂȘmes, met souvent une Ă©pine sur notre chemin pour nous contraindre Ă  prendre notre essor vers le ciel et Ă  nous Ă©lever au-dessus de la terre oĂč nous rampons. Nous glissons sur une glace unie, dit Evans ; les chemins raboteux sont les plus sĂ»rs ». Ne nous attendons pas Ă  ne point verser de larmes sur cette terre ; ce bonheur est rĂ©servĂ© pour le ciel. Qui pourrait dire combien sont nĂ©cessaires Ă  l’enfant de Dieu les afflictions qu’il trouve dans le monde ? La vraie semence spirituelle de Christ c’est-Ă -dire le peuple qu’il s’est acquis est d’ordinaire dĂ©posĂ©e bien profondĂ©ment dans le sol et doit se frayer sa voie Ă  travers des difficultĂ©s sans nombre avant d’atteindre la surface ; mais ses racines n’en sont que plus fortes ; et si ces plantes du jardin de Dieu n’étaient sorties de ces profondeurs cachĂ©es, comme l’arbrisseau elles auraient Ă©tĂ© dĂ©racinĂ©es par le premier coup de vent. JĂ©sus aime conduire ses disciples, comme il le fit autrefois, sur une haute montagne Ă  l’écart », c’est-Ă -dire en un lieu bien Ă©levĂ© au-dessus des choses du monde ; mais lui-mĂȘme, vainqueur du monde, leur adresse, tout en les conduisant, ses consolations ineffables en attendant de les introduire dans sa gloire. Les souffrances du temps prĂ©sent ne sont pas dignes d’ĂȘtre comparĂ©es avec la gloire Ă  venir qui doit nous ĂȘtre rĂ©vĂ©lĂ©e » Rom. 818. 13° Jour — Le petit troupeau Souvenez-vous des paroles du Seigneur JĂ©sus qui Lui-mĂȘme a dit Ne crains pas, petit troupeau, car il a plu Ă  votre PĂšre de vous donner le royaume » Luc 1232. Encore la voix du bon Berger ! Encore une parole de consolation, et quelle tendre parole ! Son troupeau est petit, faible, craintif ; mais il est aimĂ© du PĂšre, il jouit de son bon plaisir » et il sera bientĂŽt un troupeau glorifiĂ© », abritĂ© dans la bergerie cĂ©leste et dans une sĂ©curitĂ© Ă©ternelle et parfaite ! Et comment le bon Berger apaise-t-il les craintes et les angoisses de ses brebis ? S’il les voit haletantes et fatiguĂ©es au penchant de la montagne, il leur montre de sa houlette les portes brillantes du royaume de gloire, en leur disant Le bon plaisir de votre PĂšre est de vous le donner ! » Quelles paroles rĂ©jouissantes ! Quelle bienheureuse perspective ! Sauveur misĂ©ricordieux, ton amour fait mon bonheur ! Le royaume de Dieu appartient aux fidĂšles en vertu d’une charte inaliĂ©nable et irrĂ©vocable. Je vous confĂšre un royaume », leur dit JĂ©sus dans une autre occasion, comme mon PĂšre m’en a confĂ©rĂ© un » Luc 2229. Ce royaume est aussi sĂ»r que l’amour Ă©ternel et que la toute puissance de Dieu. Satan, le grand ennemi du royaume, peut jeter dans vos Ăąmes des doutes, des mĂ©fiances et des craintes pour troubler votre paix, mais il ne peut vous dĂ©pouiller de votre propriĂ©tĂ©. Il faudrait qu’il arrachĂąt la couronne du front de Celui qui est assis sur le trĂŽne avant de pouvoir affaiblir ou altĂ©rer en quoi que ce soit cette promesse certaine. S’il a plu Ă  Dieu de frapper le pasteur du troupeau, il lui plaira aussi de donner la joie Ă  son peuple rachetĂ©. S’il a dit Ă  l’épĂ©e de se rĂ©veiller contre son compagnon, alors que le troupeau Ă©tait dispersĂ© », il mettra certainement son plaisir, pour l’amour du bon Berger, Ă  tourner sa main avec amour sur les petits de ce troupeau Zach. 137. ChrĂ©tiens, songez Ă  cette parole C’est la volontĂ© de votre PĂšre ». Le bon Berger, tout en vous conduisant Ă  travers les montagnes qui vous sĂ©parent encore de son heureux bercail, vous montre de toutes parts sur la route des signes et des gages de l’amour de son PĂšre. Il peut, il est vrai, vous conduire dans votre patrie par une voie qui vous est inconnue. AprĂšs avoir fait sortir son peuple d’IsraĂ«l hors d’Égypte, comment le fit-il entrer dans la terre promise ? En le faisant passer par quarante ans d’épreuves et de privations au dĂ©sert. Souvent il en agit encore ainsi ; mais confiez-vous en lui, ĂŽ croyants ; ne le dĂ©shonorez pas par vos doutes et vos craintes coupables. Ne regardez pas Ă  vos sentiers obscurs ou Ă  votre cƓur capricieux et vacillant, mais regardez plutĂŽt au but qui est devant vous. Avec quelle ardeur Dieu dĂ©sire votre salut ! Combien d’autres paroles, tout aussi tendres que celles-ci, ne vous a-t-il pas adressĂ©es ! Que la douce voix du bon Berger vous redise Il a plu Ă  votre PĂšre ». Je vous ai donnĂ©, semble-t-il nous dire, la meilleure preuve que telle est aussi ma volontĂ©, car pour ouvrir les portes de ce royaume, j’ai donnĂ© ma vie pour vous ; mais c’est aussi la volontĂ© de mon PĂšre ». Comme un berger prend soin de son troupeau au jour oĂč il est au milieu de ses brebis dispersĂ©es, a dit le Seigneur l’Éternel, ainsi je prendrai soin de mes brebis et je les sauverai de tous les lieux oĂč elles ont Ă©tĂ© dispersĂ©es au jour de la nuĂ©e et de l’obscuritĂ© profonde » ÉzĂ©ch. 3412. Or c’est ici la volontĂ© de Celui qui m’a envoyĂ©, c’est que je ne perde rien de tout ce qu’il m’a donnĂ©.. » Jean 639. Mes brebis Ă©coutent ma voix, et moi je les connais, et elles me suivent, et moi, je leur donne la vie Ă©ternelle, et elles ne pĂ©riront jamais ;et personne ne les ravira de ma main. Mon PĂšre qui me les a donnĂ©es est plus grand que tous, et personne ne peut les ravir de la main de mon PĂšre. Moi et le PĂšre, nous sommes un » Jean 1027-30. Ne crains donc point, petit troupeau ! quoique tu aies Ă  traverser pendant quelques jours encore une terre aride et dessĂ©chĂ©e, quoique ta toison soit peut-ĂȘtre mise en lambeaux par les ronces du chemin et tes pieds ensanglantĂ©s par les cailloux, ne crains point, te dis-je, car Ce n’est pas la volontĂ© de votre PĂšre qui est dans les cieux qu’un seul de ces petits pĂ©risse » Matt. 1814. 14° Jour — La grĂące Ă  la portĂ©e de tous Souvenez-vous des paroles du Seigneur JĂ©sus qui Lui-mĂȘme a dit Si quelqu’un a soif, qu’il vienne Ă  moi et qu’il boive » Jean 737. N’est-ce pas une des paroles les plus rĂ©jouissantes qui soient jamais sorties de la bouche du Seigneur » ? Le jour oĂč elle fut prononcĂ©e Ă©tait des plus solennels ; c’était le dernier, le grand jour » de la fĂȘte des Tabernacles, et la foule Ă©tait plus considĂ©rable encore qu’elle ne l’avait Ă©tĂ© pendant les sept autres jours de la fĂȘte. Le bassin d’or venait probablement, selon la coutume, d’ĂȘtre rempli des eaux de SiloĂ« et apportĂ© au temple au bruit des acclamations du peuple, lorsque le Sauveur du monde saisit cette occasion pour proclamer la bonne nouvelle du salut. Nombreuses, sans doute, furent les paroles que JĂ©sus prononça en ces jours particuliĂšrement solennels, mais il semble avoir rĂ©servĂ© la plus importante de toutes pour la derniĂšre. Quelle est donc cette vĂ©ritĂ© capitale sur laquelle il veut attirer l’attention de son nombreux auditoire ? C’est celle-ci Si quelqu’un a soif, qu’il vienne Ă  moi et qu’il boive ». Lecteur, doutez-vous de la rĂ©alitĂ© de cette misĂ©ricordieuse promesse ? Vos pĂ©chĂ©s sans nombre s’élĂšvent-ils comme une barriĂšre entre vous et la misĂ©ricorde gratuite du Sauveur ? Croyez-vous ne pas pouvoir venir Ă  lui tel que vous ĂȘtes, et qu’une guĂ©rison partielle, une rĂ©forme prĂ©paratoire doivent s’opĂ©rer en vous avant que vous osiez vous approcher de la source de vie ? Si vous le croyez, grande est votre erreur, car JĂ©sus vous dit Quiconque a soif » ; il ne fait aucune exception. Quoi de plus gratuit que l’eau ? Le plus pauvre mendiant peut se dĂ©saltĂ©rer, sans argent et sans aucun prix », Ă  la fontaine du chemin. Telle est l’image du salut glorieux que vous offre le Seigneur. Il vous invite Ă  venir Ă  lui avec votre misĂšre et votre pĂ©nurie, votre faiblesse et votre indignitĂ©. Souvenez-vous de l’entretien du RĂ©dempteur avec la Samaritaine. Elle Ă©tait une grande pĂ©cheresse, perdue, endurcie, dĂ©gradĂ©e, mais il n’exige d’elle aucune condition ; croire et croire seulement voilĂ  tout ce qu’il lui demande. Si tu connaissais le don de Dieu, lui dit-il, toi tu lui eusses demandĂ©, et il t’eut donnĂ© de l’eau vive ». Mais n’y a-t-il pas cependant une condition requise dans cette parole de JĂ©sus Si quelqu’un a soif » ? Peut-ĂȘtre ĂȘtes-vous abattu en pensant combien peu vous recherchez la saintetĂ©, combien peu vous sentez le besoin d’un Sauveur. Mais cette conviction mĂȘme de votre misĂšre n’est-elle pas un signe que vous soupirez Ă  quelque degrĂ© aprĂšs JĂ©sus Christ ? et quelque faible que soit ce soupir, si vous dites Je n’ai rien pour puiser, et le puits est profond », Celui qui vous offre l’eau du salut remplira lui-mĂȘme vos vaisseaux dessĂ©chĂ©s. Car Il a rassasiĂ© l’ñme altĂ©rĂ©e et a rempli de biens l’ñme affamĂ©e » Psaume 1079. JĂ©sus se tint lĂ , et cria ». — C’est le seul trait de ce genre qui nous soit racontĂ© dans la vie de Celui dont il Ă©tait dit Il ne criera pas et il n’élĂšvera pas sa voix, et il ne la fera pas entendre dans la rue » És. 422. Mais la vĂ©ritĂ© qu’il avait Ă  faire entendre Ă  la foule Ă©tant d’un intĂ©rĂȘt et d’une importance de premier ordre, il tenait particuliĂšrement Ă  la proclamer devant tous. Et c’est par une invitation semblable que le Seigneur JĂ©sus a voulu sceller le livre inspirĂ© Que celui qui a soif vienne et que celui qui veut prenne gratuitement de l’eau de la vie », nous rĂ©pĂšte-t-il encore Ă  la derniĂšre page de l’Apocalypse. Puissent ces paroles misĂ©ricordieuses rĂ©sonner jusqu’aux extrĂ©mitĂ©s du monde, en sorte qu’on puisse dire aujourd’hui comme autrefois Comme il disait ces choses, plusieurs crurent en lui » Jean 830. 15° Jour — Une douce servitude Souvenez-vous des paroles du Seigneur JĂ©sus qui Lui-mĂȘme a dit Mon joug est aisĂ© et mon fardeau est lĂ©ger » Matt. 1130. Pourrait-on en dire autant du joug de Satan et du joug du pĂ©chĂ© ? Combien ne serait-il pas plus vrai de dire Son joug est dur et son fardeau pesant » ? Le service de Christ est un service heureux et le seul heureux. Mon joug, dit-il. Ce joug nous est imposĂ© par un ami Ă©prouvĂ©, par un ami qui a portĂ© lui-mĂȘme le fardeau qu’il veut nous donner. Il s’est chargĂ© de nos douleurs ». Quelle bĂ©nĂ©diction que de se sentir sous la sainte servitude d’un MaĂźtre aussi bon ! Il n’en est pas de nous comme des esclaves que l’on frappait pour les faire travailler, mais nous sommes conduits » d’autant plus tendrement que JĂ©sus a mis son joug et son fardeau sur nous. Le grand apĂŽtre Paul, en parlant de lui-mĂȘme, emploie toujours les plus humbles Ă©pithĂštes ; ce n’était pas cependant qu’il n’eĂ»t bien des sujets de se glorifier il avait pris la parole devant des rois, avait pĂ©nĂ©trĂ© dans le palais des CĂ©sars et comparu devant CĂ©sar lui-mĂȘme ; il avait Ă©tĂ© ravi jusqu’au troisiĂšme ciel ; mais le seul titre qu’il se donne dans toutes ses Ă©pĂźtres, le seul qu’il soit heureux de prendre, est celui-ci Serviteur ou littĂ©ralement esclave » de JĂ©sus Christ » ! Lecteur ! connais-tu cette douce servitude ? Peux-tu dire aussi avec joie Ô Seigneur, je suis vĂ©ritablement ton serviteur » ? JĂ©sus n’est pas un maĂźtre dur ; et si jamais Satan cherchait Ă  te le persuader, rĂ©ponds hardiment Il m’a aimĂ© et il s’est donnĂ© lui-mĂȘme pour moi ». — Il est vrai, le joug est la discipline dont il se sert pour prĂ©parer ses enfants Ă  une glorieuse immortalitĂ©. Mais ne craignez pas ! C’est sa main toujours tendre qui a mis sur vous son joug, et qui l’y maintient. Il a proportionnĂ© lui-mĂȘme son joug Ă  vos forces ; mon fardeau est lĂ©ger », dit-il ; il vous accordera ses grĂąces dans la mesure exacte de vos besoins. Mieux encore, il vous amĂšnera Ă  aimer vos Ă©preuves, parce qu’elles vous feront apprĂ©cier toutes les richesses de la fidĂ©litĂ© et de la misĂ©ricorde de Dieu. Ah ! que son peuple a besoin de se sentir ainsi sous le joug, au milieu des tentations sans nombre qui l’environnent, pour rester soumis et humble. L’amour de Dieu use de tous les moyens pour subjuguer nos cƓurs, pour nous humilier et nous Ă©prouver, pour nous faire sortir de nous-mĂȘmes, de nos goĂ»ts, de nos relations, de notre bien-ĂȘtre, en un mot pour nous charger de son joug ! Et qui a jamais regrettĂ© cette heureuse servitude ? Parmi les mille regrets qui entourent souvent un lit de mort, et qui ont mouillĂ© plus d’une fois de larmes amĂšres l’oreiller du mourant, y en a-t-il jamais eu un seul qui ait eu pour objet de s’ĂȘtre soumis Ă  ce joug ? ChrĂ©tien dans l’épreuve, JĂ©sus t’a-t-il jamais fait dĂ©faut ? Son joug t’a-t-il jamais paru trop lourd ? Tes larmes n’ont-elles pas toujours Ă©tĂ© essuyĂ©es, et tes douleurs apaisĂ©es ? Tes tentations ont-elles jamais Ă©tĂ© au-dessus de tes forces ? Ah ! ne dois-tu pas bien plutĂŽt t’écrier Oui, la parole de l’Éternel est bonne » ; je lui ai remis mon fardeau et il m’a soutenu ? Comme tous les obstacles se sont dissipĂ©s ! Comme le joug a perdu sa pesanteur et la croix son amertume dans la pensĂ©e que tu les portais pour l’amour de JĂ©sus ! Un repos est promis dĂšs ici-bas Ă  celui qui accepte franchement ce joug ; mais un repos meilleur encore attend l’ñme fatiguĂ©e et chargĂ©e qui atteint le terme de sa course, car ainsi a dit JĂ©sus Prenez mon joug sur vous et apprenez de moi, car je suis dĂ©bonnaire et humble de cƓur, et vous trouverez le repos de vos Ăąmes » Matthieu 1129. 16° Jour — L’amour de Dieu Souvenez-vous des paroles du Seigneur JĂ©sus qui Lui-mĂȘme a dit Comme le PĂšre m’a aimĂ©, moi aussi je vous ai aimĂ©s » Jean 159. N’est-ce pas le plus Ă©tonnant des versets de la Bible ? Qui peut sonder la profondeur incommensurable de l’amour qui Ă©tait dans le sein du PĂšre de toute Ă©ternitĂ© pour le Fils de ses dilections ? Et cependant c’est cet amour qui sert de terme de comparaison au Sauveur, quand il veut exprimer sa tendresse pour ses disciples. Rien de plus mystĂ©rieux que la communion qui existe entre la premiĂšre et la seconde personne de la TrinitĂ© adorable dĂšs avant la crĂ©ation du monde. L’Écriture ne nous donne Ă  ce sujet que quelques rĂ©vĂ©lations, mais qui doivent nous suffire. J’étais alors Ă  cĂŽtĂ© de lui son nourrisson », nous dit la Parole, j’étais ses dĂ©lices tous les jours, toujours en joie devant lui ». Nous savons que nos affections terrestres sont susceptibles de croĂźtre en profondeur et en intensitĂ©. La grandeur de l’amitiĂ© d’hier n’est pas encore ce qu’elle pourra devenir, alors qu’elle aura Ă©tĂ© consacrĂ©e et mĂ»rie par des annĂ©es de rapports mutuels. Mais quelle perfection dans ce mutuel amour du PĂšre et du Fils qui est de toute Ă©ternitĂ© ! cet amour qui n’est pas comme le nĂŽtre, capricieux, passager, vacillant, sujet Ă  mille fluctuations, mais qui est, au contraire, pur, immuable, sans ombre de changement ! —Et cependant Ă©coutez ce que dit JĂ©sus Comme le PĂšre m’a aimĂ©, moi aussi je vous ai aimĂ©s ». AssurĂ©ment, s’il nous eĂ»t dit Comme mon PĂšre a aimĂ© les anges, moi je vous ai aimĂ©s », c’eĂ»t Ă©tĂ© dĂ©jĂ  infiniment plus que nous n’étions en droit d’attendre. Mais le vrai symbole de l’amour ne pouvait ĂȘtre qu’un amour infini. Bien avant que les jours et les mondes fussent créés, cet amour existait. L’amour du PĂšre, et son propre amour pour les pĂ©cheurs tels sont les deux sujets de la joie Ă©ternelle du Sauveur. Pour complĂ©ter l’image que nous montre notre texte, regardons Ă  la description de l’amour du PĂšre pour nous. À cause de ceci le PĂšre m’aime », dit ailleurs JĂ©sus, c’est que je laisse MA VIE » ! Dieu possĂ©dait en lui-mĂȘme un amour entier, parfait ; il n’avait pas besoin de l’amour de ses crĂ©atures pour ajouter Ă  sa gloire ou Ă  son bonheur ; nĂ©anmoins il semble dire que son amour pour nous est si intense, qu’il en aime davantage son Fils bien-aimĂ© si un amour infini est susceptible de s’accroĂźtre, parce qu’il a donnĂ© sa vie pour les coupables enfants d’Adam ! C’est en parlant des rachetĂ©s qu’il est dit Il se reposera dans son amour ; — il s’égayera en toi avec chant de triomphe ». En vĂ©ritĂ©, cette assertion Dieu est amour », nous a Ă©tĂ© surabondamment prouvĂ©e, et il ne nous est plus possible dĂ©sormais de considĂ©rer l’amour comme une perfection abstraite de la nature divine. Par ceci », nous dit l’apĂŽtre Jean, nous avons connu l’amour, c’est que Lui a laissĂ© sa vie pour nous » 1 Jean 316. AprĂšs cette preuve de la tendresse de JĂ©sus, aucune autre ne peut nous Ă©tonner. Ah ! qu’elles sont faibles nos plus tendres affections, comparĂ©es Ă  celle qu’il nous a tĂ©moignĂ©e ! Notre amour n’est qu’un pĂąle reflet de celui de Dieu, aussi froid que les rayons de la lune comparĂ©s Ă  ceux du soleil. — Nous refuserions-nous donc Ă  aimer davantage Celui qui nous a aimĂ©s le premier » et qui nous a tant aimĂ©s » ? Voyez de quel amour le PĂšre nous a fait don, que nous soyons appelĂ©s enfants de Dieu » 1 Jean 31. 17° Jour — Le rĂ©sumĂ© de l’Évangile Souvenez-vous des paroles du Seigneur JĂ©sus qui Lui-mĂȘme a dit Crois seulement » Marc 536. Cette parole est Ă  la fois la plus brĂšve et la plus consolante peut-ĂȘtre des paroles de JĂ©sus. Elle contient le rĂ©sumĂ© et l’essence mĂȘme de la vĂ©ritĂ© qui sauve. Lecteur, es-tu assailli par les terreurs de Satan ? La pensĂ©e de tes pĂ©chĂ©s, de ta vie de misĂšres, s’élĂšve-t-elle en tĂ©moignage contre toi, menaçant de te jeter dans le dĂ©sespoir ? Ne crains rien ! Une douce voix murmure Ă  ton oreille Crois seulement ». Tes pĂ©chĂ©s sont nombreux, il est vrai, mais ma grĂące et mes mĂ©rites les surpassent encore. Crois seulement » que je suis mort pour toi, que j’intercĂšde pour toi, et que cette parole est certaine et digne d’une entiĂšre croyance. — As-tu honteusement dĂ©sertĂ© la bonne voie ? As-tu reniĂ© ton Sauveur ? et par suite de cette coupable dĂ©faillance, Celui qui Ă©tait pour toi tout amour et dont le service faisait autrefois tes dĂ©lices, a-t-il cachĂ© sa face de toi ? Ton cƓur brisĂ© soupire-t-il en songeant aux jours bĂ©nis oĂč tu marchais avec Dieu, et t’écries-tu avec angoisse Oh ! que ne suis-je comme aux jours d’autrefois,
 quand la clartĂ© de Dieu luisait sur ma tĂȘte » ? Job 292, 3. S’il en est ainsi, crois seulement ». Change tes plaintes en priĂšres. Crois la parole de Celui dont les voies ne sont pas nos voies, et qui a dit Ă  des pĂ©cheurs tels que toi Revenez, fils infidĂšles, et je guĂ©rirai vos infidĂ©litĂ©s » JĂ©r. 322. — Ou bien encore, es-tu accablĂ© sous quelque lourde Ă©preuve ? tes plans les plus chers ont-ils Ă©tĂ© renversĂ©s ? tes plus belles fleurs se sont-elles flĂ©tries, Ă  peine Ă©closes ? Le Seigneur aurait-il oubliĂ© d’avoir compassion » ? Alors Ă©coute cette parole de JĂ©sus qui rĂ©sonne jusque dans la plus sombre nuit de l’épreuve, et qui retentit mĂȘme au delĂ  des portes de la mort Crois, crois seulement ». Toutes tes Ă©preuves, n’en doute pas, ont leur raison d’ĂȘtre. C’était peut-ĂȘtre une Ă©pine qu’il fallait enlever de ton sentier, ou une leçon pleine de misĂ©ricorde qu’il fallait t’enseigner. Le coup terrible qui a fondu sur toi t’a Ă©tĂ© envoyĂ© par amour ; la gloire de Dieu et le salut de ton Ăąme exigeaient que tu fusses ainsi frappĂ©. Ici-bas, tu dois accepter avec foi ce qu’Il permet Ă  ton Ă©gard. Maintenant la parole que JĂ©sus t’adresse est celle-ci Ne t’ai-je pas dit que, si tu crois, tu verras la gloire de Dieu ? » Es-tu craintif et agitĂ© Ă  la pensĂ©e de la mort ? As-tu Ă©tĂ© toute ta vie » assujetti Ă  la servitude », dans la crainte du dernier ennemi ? Crois seulement ». Tel sera ton jour, telle sera ta force ». À l’heure de la mort il te sera accordĂ© une grĂące toute particuliĂšre. Un bras protecteur te soutiendra lorsque tu traverseras la sombre riviĂšre, et ce bras est plus puissant que les plus hautes vagues. Avant mĂȘme que tu t’en sois aperçu, l’obscuritĂ© sera passĂ©e et la vraie lumiĂšre brillera ; le murmure de la foi qui te rĂ©pĂ©tera dans la sombre vallĂ©e Crois seulement », sera soudain remplacĂ© par le rassasiement de joie devant la face de ton Sauveur. Alors la foi sera changĂ©e en vue, et l’espĂ©rance en rĂ©alitĂ©. JĂ©sus lui-mĂȘme n’a pas de remĂšde plus puissant contre le pĂ©chĂ©, l’épreuve et la souffrance, que celui renfermĂ© dans ces deux mots Crois seulement ». À l’heure suprĂȘme de sa propre agonie et Ă  la vue de l’affliction de ses disciples, quelles sont les paroles qui sortent de ses lĂšvres ? Que votre cƓur ne soit pas troublĂ© ; vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi » Croyez, oh ! croyez seulement » ! Je crois, Seigneur, viens en aide Ă  mon incrĂ©dulitĂ© » Marc 924. 18° Jour — Le grand calme Souvenez-vous des paroles du Seigneur JĂ©sus qui Lui-mĂȘme a dit C’est moi, n’ayez point de peur » Marc 650 ; Jean 620. C’est moi, ou, comme le porte le texte original, JE SUIS ! n’ayez point de peur. — JĂ©sus vit ! JĂ©sus est lĂ  ! Que son peuple chasse donc toute crainte. Le Dieu tout-puissant marche sur les vagues. La raison humaine peut, il est vrai, juger autrement des choses ; elle peut dire que l’aveugle hasard, des circonstances imprĂ©vues rĂšglent les destinĂ©es de l’homme ; mais le chrĂ©tien sait qu’il n’en est pas ainsi. La voix de l’Éternel est sur les eaux ». Assis prĂšs du gouvernail, il dirige la barque ballottĂ©e sur les vagues, et la conduit en sĂ»retĂ© dans le port. Que de fois n’est-il pas venu Ă  nous comme il vint vers ses disciples, lorsque tout semblait perdu, — Ă  la quatriĂšme veille de la nuit », lorsque nous y pensions le moins ! Que de fois lorsque, comme l’apĂŽtre Paul Actes 2720, nous Ă©tions sur le point de faire naufrage, que ni le soleil ni les Ă©toiles ne paraissaient autour de nous », et que la tempĂȘte Ă©tait si violente que nous perdions toute espĂ©rance de nous sauver », — que de fois, dans de pareils moments, n’avons-nous pas entendu la parole de JĂ©sus, s’élevant au-dessus du bruit des vagues pour nous dire C’est moi, n’ayez point de peur ! » ChrĂ©tien dans l’épreuve, Ă©coute la voix qui te crie du milieu de l’orage Ne crains point, C’EST MOI » ; cette voix, comme celle de Joseph lorsqu’il s’adressait Ă  ses frĂšres, peut te sembler Ă©trange, rude mĂȘme, mais les paroles qu’elle prononce n’en sont pas moins pleines d’amour. C’est moi », semble-t-il dire, qui soulĂšve cette mer en furie, et c’est moi qui, lorsqu’elle aura accompli son Ɠuvre, l’apaiserai en lui disant Tais-toi, sois tranquille ». Chacune de ses vagues obĂ©it Ă  ma parole, chacune de tes Ă©preuves est voulue par moi dans un but misĂ©ricordieux ; elles ne sont pas destinĂ©es Ă  te jeter sur la cĂŽte aride et rocailleuse, mais Ă  t’amener plus prĂšs du ciel. Est-ce la maladie qui t’atteint ? Mais j’ai connu ces douleurs, cet Ă©puisement, ces nuits d’insomnie, et c’est moi qui te les ai envoyĂ©s pour te bĂ©nir. Est-ce la solitude et le deuil qui font couler tes larmes ? Mais ne suis-je pas ton consolateur, venu au monde pour souffrir avec toi ? Les ĂȘtres bien-aimĂ©s que tu as perdus, c’est moi qui les ai recueillis. Est-ce la mort qui t’effraie ? Mais je suis le vainqueur de la mort. Quand tu passeras par les eaux, je serai avec toi, et par les riviĂšres elles ne te submergeront pas ». BientĂŽt c’est moi qui viendrai te chercher, et qui t’introduirai dans la maison du PĂšre pour toujours ». Lecteur, tu auras sujet, n’en doute pas, de rendre grĂąces Ă  ton Dieu, pendant l’éternitĂ©, de chacune des tempĂȘtes qui t’assaillent ici-bas, car les tempĂȘtes mĂȘmes font avancer le voyageur chrĂ©tien vers le port dĂ©sirĂ©. La tourmente et l’obscuritĂ© vont passer et l’aurore inonder bientĂŽt de ses glorieux rayons les rivages de l’éternitĂ© ! Quelle doit donc ĂȘtre l’attitude de l’enfant de Dieu ? Il doit regarder constamment Ă  JĂ©sus, et non plus Ă  lui-mĂȘme, ni au pĂ©chĂ©, ni aux hommes ; il doit fixer le regard ferme et assurĂ© de la foi sur le Sauveur. Ah ! comme la contemplation vivante et vraie de JĂ©sus Christ Ă©loigne toute crainte coupable ? Les gardes romains, Ă  la rĂ©surrection de JĂ©sus, furent tellement effrayĂ©s qu’ils en devinrent comme morts », mais les pauvres femmes juives ne craignirent pas ; pourquoi cela ? parce qu’elles cherchaient JĂ©sus ». Il arrĂȘte la tempĂȘte, la changeant en calme, et les flots se taisent ; et ils se rĂ©jouissent de ce que les eaux sont apaisĂ©es, et il les conduit au port qu’ils dĂ©siraient » Psaume 10729, 30. Lecteur, que ton esprit fatiguĂ© se repose Ă  l’ombre de ces paroles d’un Sauveur misĂ©ricordieux, en disant J’ai attendu l’Éternel ; mon Ăąme l’a attendu, et j’ai eu mon attente en sa parole » Ps. 1305. 19° Jour — Un legs Souvenez-vous des paroles du Seigneur JĂ©sus qui Lui-mĂȘme a dit Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix, je ne vous donne pas, moi, comme le monde donne » Jean 1427. Quel trĂ©sor pour nous que les derniĂšres paroles d’un mourant qui nous est cher ! Comme ses derniers mots, ses derniers regards nous sont particuliĂšrement prĂ©cieux ! Or, voici les derniĂšres paroles, le legs sacrĂ© du Sauveur allant Ă  la mort pour nous Je vous laisse la paix ». De quelle paix s’agit-il ? de celle qu’il nous a acquise, d’une paix qui provient du pardon gratuit par son sang prĂ©cieux. Il a fait la paix par le sang de la croix ». C’est cette paix que peut seule donner la grĂące infinie de Dieu en vertu du grand sacrifice de son Fils unique et bien-aimĂ© ». JĂ©sus, notre Seigneur, lequel a Ă©tĂ© livrĂ© pour nos fautes et a Ă©tĂ© ressuscitĂ© pour notre justification » Romains 425. L’ñme humaine a besoin de paix. L’existence n’est qu’une longue aspiration aprĂšs le repos, et ce repos ne se trouve que dans le sang de la croix ! Ayant donc Ă©tĂ© justifiĂ©s sur le principe de la foi, nous avons la paix avec Dieu par notre Seigneur JĂ©sus Christ » Romains 51. — Il donne du repos Ă  ses bien-aimĂ©s ». AprĂšs avoir dit Je vous laisse la paix », JĂ©sus ajoute Je vous donne MA PAIX », la sienne propre, douce, profonde, parfaite paix dans la communication intime de son Ăąme avec le PĂšre, et Ă  laquelle il nous donne part avec lui ; paix de Dieu qui surpasse toute intelligence et qui gardera nos cƓurs et nos pensĂ©es dans le Christ JĂ©sus » Philippiens 47. Qu’elle est diffĂ©rente, cette douce paix, de la fausse et trompeuse sĂ©curitĂ© dans laquelle tant d’hommes vivent et meurent, Ce n’est pas ici un lieu de repos », dit le prophĂšte MichĂ©e. Paix, paix » — crie le monde, et il n’y a point de paix ». — Il n’y a pas de paix, dit l’Éternel, pour les mĂ©chants » ÉsaĂŻe 4822. Quand ils diront Paix et sĂ»retĂ© », alors une subite destruction viendra sur eux » 1 Thess. 53. Mais la paix de JĂ©sus n’est pas celle que le monde donne ! la paix du croyant est vĂ©ritable, profonde, solide, Ă©ternelle. Le monde avec tous ses appas, toutes ses sĂ©ductions, ne peut la donner ; le monde avec toutes ses vicissitudes, toutes ses fluctuations ne peut nous l’îter ! Elle brille d’un nouvel Ă©clat Ă  l’heure de l’épreuve, et Ă©claire la sombre vallĂ©e de la mort Prends garde Ă  l’homme intĂšgre et regarde l’homme droit, car la fin d’un tel homme est la PAIX » Ps. 3737. — Tu garderas dans une paix parfaite l’esprit qui s’appuie sur toi, car il se confie en toi » ÉsaĂŻe 263. Que de fois, en effet, le lit de mort du chrĂ©tien n’a-t-il pas Ă©tĂ© aussi paisible que le plus beau ciel d’un soir d’étĂ©, alors que tout repose dans le silence ? Que de fois l’ñme qui s’envolait pour l’éternitĂ© n’a-t-elle pas disparu comme le soleil Ă  son dĂ©clin, pour briller d’un nouvel Ă©clat dans une hĂ©misphĂšre plus belle ? Il me semble », disait un chrĂ©tien Ă©minent sur son lit de mort, il me semble n’avoir plus rien Ă  faire qu’à attendre tout est paix, douce paix ! » Lecteurs, connaissez-vous cette paix qui surpasse toute intelligence ? Pouvez-vous rĂ©pĂ©ter chaque matin Ă  l’heure du rĂ©veil J’ai la paix avec Dieu » ? Les flots de l’adversitĂ© peuvent mugir autour de l’enfant de Dieu, mais ils ne l’atteindront jamais, car il est Ă  l’abri dans le creux du rocher, et les plus violentes tempĂȘtes ne sauraient l’en arracher. Oh ! n’attendez pas votre derniĂšre heure pour possĂ©der une telle paix ! Comment sera-t-il possible d’adoucir les angoisses de cette heure solennelle, si vous n’avez pas reçu avant ce moment-lĂ  la grĂące et la paix » que Dieu vous offre ? Et souvenez-vous que toutes les paroles du Seigneur JĂ©sus sont autant de ruisseaux destinĂ©s Ă  grossir le fleuve de votre paix. Oh ! si tu avais fait attention Ă  mes commandements, ta paix aurait Ă©tĂ© comme un fleuve
 » És. 4818. — Il a dit lui-mĂȘme Je vous ai dit ces choses afin qu’en moi vous ayez la paix » Jean 1633. J’écouterai ce que dira Dieu, l’Éternel ; car il dira paix Ă  son peuple et Ă  ses saints. Mais qu’ils ne retournent pas Ă  la folie ? » Ps. 858. 20° Jour — Le pouvoir suprĂȘme Souvenez-vous des paroles du Seigneur JĂ©sus qui Lui-mĂȘme a dit Toute autoritĂ© m’a Ă©tĂ© donnĂ©e dans le ciel et sur la terre » Matt. 2818. Quel empire que celui-ci, comprenant les cieux et la terre. Les anges dans le ciel et les saints sur la terre sont soumis Ă  JĂ©sus. À sa voix, les flots s’apaisaient, les dĂ©mons s’enfuyaient avec terreur, la tombe rendait sa proie. Il porte sur la tĂȘte plusieurs diadĂšmes. Toutes choses lui sont assujetties voir HĂ©b. 1 et 2, et il a Ă©tĂ© donnĂ© pour ĂȘtre chef sur toutes choses Ă  l’Église qui est son corps Éph. 120-23. Oui, au-dessus de toutes choses », des plus petites comme des plus grandes. Il tient les sept Ă©toiles en sa main droite ; il marche au milieu des sept lampes d’or, alimentant celles-ci de l’huile de sa grĂące », et maintenant celles-lĂ  dans leur vĂ©ritable orbite. Grande, sans doute, est la puissance du prince des tĂ©nĂšbres ; mais Dieu en soit louĂ©, ce n’est pas Ă  lui qu’appartient la toute-puissance. Christ le retient captif ; il lui oppose une barriĂšre infranchissable. Nous lisons dans l’Évangile que Satan ne put pas mĂȘme entrer dans le troupeau de pourceaux avant que Christ le lui eĂ»t permis. Nous lisons aussi qu’il demanda Ă  cribler Pierre, mais le Seigneur dit Ă  son disciple J’ai priĂ© pour toi afin que ta foi ne dĂ©faille pas ». ChrĂ©tien, que de fois cette grĂące de JĂ©sus ne t’a-t-elle pas dĂ©livrĂ© du piĂšge de l’ennemi ? La clef de Satan n’ouvrait que trop bien, hĂ©las ! la porte de ton mauvais cƓur, mais celui qui est plus fort que l’homme fort », s’opposa victorieusement Ă  son entrĂ©e ; le pouvoir de l’adversaire attisait le feu, mais la toute-puissance de JĂ©sus l’éteignait. En ce moment mĂȘme, es-tu oppressĂ© par le sentiment de la grandeur de ta corruption, de la faiblesse de ton cƓur, ou bien serais-tu aux prises avec quelque tentation extĂ©rieure ou intĂ©rieure ? Regarde Ă  Celui qui t’a promis que sa grĂące suffirait. À lui est la toute puissance, Ă  lui est l’amour infini ! La mĂȘme main qui tient le sceptre de l’empire universel conduit doucement son peuple fatiguĂ© et chargĂ©. Celui qui compte les Ă©toiles aime aussi Ă  compter les Ă©preuves de ses enfants ; rien n’est trop grand, rien n’est trop petit Ă  ses yeux. Il met nos larmes dans ses vaisseaux, il fait Ă  son peuple un sentier uni dans son amour. Ô Sauveur bien-aimĂ© ! nos intĂ©rĂȘts Ă©ternels ne pourraient ĂȘtre en mains plus sĂ»res et meilleures que les tiennes. Je puis me reposer en paix sur ta toute-puissance ; je puis me rĂ©jouir de la tendre sympathie que tu nous as tĂ©moignĂ©e par ton humanitĂ© ; je puis avoir toute confiance en la parfaite sagesse de tes voies. Quelquefois », disait un chrĂ©tien, nous attendons une bĂ©nĂ©diction de notre façon, mais Dieu juge bon de nous en donner une de la sienne ». Quoi qu’il en soit, ses voies et sa volontĂ© sont toujours les meilleures. — Amour infini, puissance infinie, sagesse infinie, voilĂ  autant de garanties infaillibles de notre bonheur. Ses desseins sont immuables, ses promesses sont fidĂšles, et pas un seul iota de sa parole ne tombera en terre sans ĂȘtre accompli. Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point ». 21° Jour — L’office de l’Esprit Souvenez-vous des paroles du Seigneur JĂ©sus qui Lui-mĂȘme a dit Celui-lĂ  me glorifiera, car il prendra de ce qui est Ă  moi et vous l’annoncera » Jean 1614. Le Saint Esprit glorifie JĂ©sus dans sa personne, dans son caractĂšre, dans son amour et devant son peuple. Il est en quelque sorte le lien qui unit le chef glorieux dans le ciel et son Église ici-bas ; c’est lui qui prĂ©sente au grand Intercesseur assis sur le trĂŽne les besoins et les priĂšres incessantes des saints selon Dieu Rom. 826, 27, et qui est chargĂ© de leur communiquer en retour des trĂ©sors de consolation pour leurs Ă©preuves, de force contre leurs tentations, de sympathie pour leurs larmes, de richesse pour leur misĂšre, — le tout couronnĂ© par cette parole sublime qui nous dĂ©voile le but de l’Ɠuvre de l’Esprit Il me glorifiera ». Oui, l’Esprit glorifie JĂ©sus ; il ne parle pas de par lui-mĂȘme, mais il dit tout ce qu’il a entendu » ; il rappelle au croyant la toute-puissante intercession du Sauveur, ses paroles de sympathie, les messages pleins de tendresse d’un cƓur qui, bien qu’humain, ne saurait ĂȘtre sujet Ă  aucune ombre de changement Il ne vous parlera », dit un vieux thĂ©ologien en commentant le passage qui nous occupe [Goodwin], il ne vous parlera que de mon amour, il trouvera ses dĂ©lices ineffables Ă  me glorifier dans l’Église, Ă  me rendre toujours plus cher au cƓur de mes rachetĂ©s ; et il est digne de toute croyance, car il est l’ESPRIT DE VÉRITÉ ». Et quelle n’a pas Ă©tĂ© la fidĂ©litĂ© de l’Esprit dans tous les siĂšcles Ă  glorifier, JĂ©sus ! Voyez la premiĂšre manifestation de sa puissance dans l’Église chrĂ©tienne le jour de la PentecĂŽte ; quelle fut en ce jour Ă  jamais mĂ©morable la grande vĂ©ritĂ© sur laquelle se concentra l’intĂ©rĂȘt de ces milliers de pĂ©cheurs qui flĂ©chirent le genou devant Dieu ? Ce fut l’Ɠuvre de JĂ©sus. L’Esprit de vĂ©ritĂ© mit cette Ɠuvre en lumiĂšre et glorifia ainsi le Sauveur devant les hommes qui jusqu’alors n’avaient vu en lui rien qui le fĂźt dĂ©sirer. Écoutez la dĂ©claration que le Saint Esprit inspira Ă  l’apĂŽtre Pierre, — admirable rĂ©sumĂ© de cette merveilleuse prĂ©dication qui fut accompagnĂ©e d’une dĂ©monstration d’esprit et de puissance » Que toute la maison d’IsraĂ«l sache certainement que Dieu a fait et Seigneur et Christ ce JĂ©sus que vous avez crucifiĂ© ». Et c’est toujours cette sublime vĂ©ritĂ© que l’Esprit saint se plaĂźt Ă  prĂ©senter au pĂ©cheur abattu ; cette vĂ©ritĂ© qui, seule, peut lui donner la force de renverser les forteresses de Satan. Toutes les beautĂ©s intimes et glorieuses de l’Ɠuvre et du caractĂšre de Christ sont invisibles Ă  l’Ɠil naturel. C’est l’Esprit qui vivifie ». Personne ne peut dire Seigneur JĂ©sus, si ce n’est par l’Esprit saint ». Il est le grand annonciateur du Christ et c’est par lui que Jean Baptiste pouvait dĂ©clarer Ă  son peuple VoilĂ  l’agneau de Dieu ! » L’Esprit de Christ qui Ă©tait dans les prophĂštes de l’Ancien Testament rendait par avance tĂ©moignage des souffrances qui devaient ĂȘtre la part de Christ et des gloires qui suivraient 1 Pierre 111. C’est le Saint Esprit qui a rappelĂ© aux apĂŽtres toutes les choses que JĂ©sus a dites pour nous les rapporter Jean 1426. C’est par l’Esprit Saint que JĂ©sus, avant son Ă©lĂ©vation au ciel, a donnĂ© des ordres aux apĂŽtres qu’il avait choisis Actes 12. C’est le Saint Esprit qui a communiquĂ© toute la vĂ©ritĂ© » aux Ă©crivains inspirĂ©s du Nouveau Testament afin de complĂ©ter la parole de Dieu » Jean 1613. — Richesses insondables ! Ô merveilleux dons de la grĂące infinie de Dieu envers l’homme Christ la vĂ©ritĂ©, l’Esprit la vĂ©ritĂ©, sa Parole la vĂ©ritĂ© Jean 146 ; 1717 ; 1 Jean 56. Lecteur, si la saintetĂ©, la gloire et l’amour de JĂ©sus ont Ă©tĂ© dĂ©voilĂ©s Ă  votre Ăąme, c’est au Saint Esprit que vous le devez. Si, Ă  l’heure de l’épreuve, vous avez puisĂ© de grandes consolations dans la pensĂ©e de la profonde sympathie de votre RĂ©dempteur et de son amour toujours vivant ; ou bien si, Ă  la perspective d’une mort prochaine, vous Ă©prouvez la puissance de ses promesses magnifiques, qui est-ce qui a produit cette Ɠuvre en vous, sinon le Saint Esprit, qui, fidĂšle Ă  sa mission de paix, prend de ce qui est Ă  Christ pour vous le donner, vous rendant ainsi capable de le bĂ©nir, soit dans la vie, soit dans la mort. Puisse votre devise ĂȘtre toujours celle-ci Rien que Christ ; mais pour croĂźtre dans la connaissance et dans la grĂące de Christ, ne nĂ©gligez pas de rechercher les communications de Celui qui peut seul vous rĂ©vĂ©ler l’excellence de cette connaissance ». L’Esprit de vĂ©ritĂ© qui procĂšde du PĂšre, celui-lĂ  rendra tĂ©moignage de moi » Jean 1526. 22° Jour — Une heureuse transformation Souvenez-vous des paroles du Seigneur JĂ©sus qui Lui-mĂȘme a dit Votre tristesse sera changĂ©e en joie » Jean 1620. Le peuple de Christ est un peuple affligĂ©. L’épreuve est son hĂ©ritage ; la tribulation est sa discipline. Mais si vous ĂȘtes affligĂ©s maintenant de diverses maniĂšres, c’est afin que l’épreuve de votre foi, bien plus prĂ©cieuse que celle de l’or qui pĂ©rit et qui toutefois est Ă©prouvĂ© par le feu, soit trouvĂ©e tourner Ă  louange, et Ă  gloire, et Ă  honneur, dans la rĂ©vĂ©lation de JĂ©sus Christ » 1 Pierre 17. Vos Ă©preuves vous sont mesurĂ©es par une main compatissante. Il vous connaĂźt trop bien, il vous aime trop tendrement pour faire de ce monde un monde sans Ă©preuve et sans larmes. Il faut de la pluie, de la grĂȘle, des orages, au ciel des saints », disait Rutherford. Si votre chemin terrestre Ă©tait semĂ© de fleurs et que les rayons du soleil se jouassent sans cesse autour de votre demeure, vous risqueriez d’oublier que votre existence n’est qu’une existence nomade », et que vous n’ĂȘtes ici-bas qu’étrangers et voyageurs. Il faut que la tente soit parfois Ă©branlĂ©e, il faut que les liens qui retiennent ce tabernacle terrestre se relĂąchent les uns aprĂšs les autres, afin de vous amener Ă  sentir que vous n’ĂȘtes vĂ©ritablement qu’un pĂšlerin, et Ă  soupirer aprĂšs une meilleure patrie. Mais encore une fois soyez consolĂ©s ; et tandis que l’affliction est votre partage, pensez Ă  Celui qui dit Ă  chacun de vous Je connais tes afflictions ». Les anges ne pourraient comprendre vos douleurs, ils ne sauraient sympathiser avec vous, car la douleur est chose inconnue pour eux. Mais il y a un Être plus puissant que les anges qui compatit Ă  toutes vos peines, Ă  toutes vos tristesses. L’amour est au fond de tout ce qu’Il dispense Ă  votre Ă©gard. Il a un but cachĂ© dans toute Ă©preuve qu’il vous envoie, en sorte qu’épreuve et bĂ©nĂ©diction sont pour son peuple des mots synonymes. Pourquoi me demandez-vous ce que j’aime ? » disait un fervent serviteur de Dieu sur son lit de mort, je suis le malade du Seigneur, je ne puis que tout aimer ». Quand vos dispositions seront telles, alors votre tristesse sera changĂ©e en joie ». Le matin s’approche, — ce brillant matin oĂč la rosĂ©e amassĂ©e durant des nuits de larmes brillera Ă  l’éclat du soleil de justice. À ce moment bienheureux, tout le travail, toutes les Ă©preuves du temps prĂ©sent seront oubliĂ©s, ou si le souvenir en subsiste encore, il ne servira qu’à Ă©tablir un contraste plus frappant entre cette vie de douleur et la plĂ©nitude des joies de l’éternitĂ©. Quelle rĂ©vĂ©lation ineffable ! Voici, la carte du temps est dĂ©roulĂ©e, et je dĂ©couvre que toute Ă©preuve, de quelque nature qu’elle fĂ»t, — faible ruisseau ou fleuve impĂ©tueux, — se dirigeait vers le ciel, et que chaque rafale, chaque souffle de la tempĂȘte a contribuĂ© Ă  pousser ma barque dans le port ! Et le Seigneur lui-mĂȘme prendra part Ă  mon bonheur. Car si nos tristesses sont ses tristesses, nos joies sont aussi ses joies. Lecteur, puisse une telle joie ĂȘtre la vĂŽtre ! DĂ©tachez-vous de celles du monde. ApprĂ©ciez avec reconnaissance les joies lĂ©gitimes que Dieu vous accorde et qu’Il peut sanctifier et bĂ©nir, mais prenez garde de ne pas y mettre votre cƓur, ou de leur attribuer une permanence qu’elles n’ont pas. Souvenez-vous que JĂ©sus avait les regards fixĂ©s non sur la terre, mais vers le ciel, lorsqu’il ajouta Personne ne vous ĂŽte votre joie » Jean 1622. 23° Jour — Une priĂšre toute puissante Souvenez-vous des paroles du Seigneur JĂ©sus qui Lui-mĂȘme a dit PĂšre, je veux, quant Ă  ceux que tu m’as donnĂ©s, que lĂ  oĂč moi je suis, ils y soient aussi avec moi, afin qu’ils voient ma gloire » Jean 1724. Il n’y a qu’une seule requĂȘte » que Christ ait jamais faite, qui fĂ»t rejetĂ©e par son PĂšre c’est celle que lui arracha la violence de son agonie surhumaine PĂšre, s’il est possible, que cette coupe passe loin de moi ! ». Si cette priĂšre eĂ»t Ă©tĂ© exaucĂ©e, nous n’eussions pas reçu une seule parole de consolation de JĂ©sus. S’il est possible » — sans cette parenthĂšse pleine d’amour nous Ă©tions perdus Ă  jamais ! Mais la coupe amĂšre, JĂ©sus l’a bue jusqu’à la lie avec une entiĂšre soumission ; les chĂątiments terribles prononcĂ©s par la loi, il les a supportĂ©s ; l’expiation a Ă©tĂ© complĂšte, la justice parfaite de Dieu est satisfaite, et maintenant, comme prix de son obĂ©issance et de sa mort, le grand vainqueur demande ses trophĂ©es. Et quels sont-ils ? Ceux que lui a donnĂ©s le PĂšre, — les multitudes sans nombre rachetĂ©es par son sang. Pour ceux-lĂ , son dĂ©sir est qu’ils soient pour toujours avec lui, lĂ  oĂč il est » afin qu’ils soient spectateurs de sa gloire. Paroles et dĂ©sirs Ă©tranges de la part d’un testateur mourant ! Ses derniers mots sur la terre sont un ardent plaidoyer pour la gloire des siens ; son dernier souhait, de les retrouver dans le ciel ; comme si ces joyaux terrestres pouvaient ajouter Ă  l’éclat de sa couronne ; comme si leur bonheur et leur joie devaient ĂȘtre le complĂ©ment nĂ©cessaire du sien. Il verra du fruit du travail de son Ăąme et sera satisfait » Ès. 5311. Lecteur ! apprends de lĂ  que le grand Ă©lĂ©ment de ton bonheur dans ta condition Ă  venir sera la prĂ©sence de Christ » avec moi, lĂ  oĂč je suis ». Nous le verrons tel qu’il est ». C’est lĂ  ce qui constitue la bienheureuse espĂ©rance du chrĂ©tien. Le ciel ne serait pas le ciel sans JĂ©sus ; son absence serait comme la disparition du soleil dans le firmament. Mais, ĂŽ bonheur ! il a stipulĂ© lui-mĂȘme dans la priĂšre qu’il nous a laissĂ©e comme legs, que nous passerions l’éternitĂ© tout entiĂšre dans l’union et la communion avec lui, contemplant les mystĂšres insondables de son amour, rendus conformes Ă  sa ressemblance glorieuse, et buvant Ă  longs traits dans l’ocĂ©an sans bornes de ses dĂ©lices. Si quelque chose peut encore rehausser la grandeur de ces bĂ©nĂ©dictions promises, ce sont les mots qui terminent ce verset et par lesquels JĂ©sus motive en quelque sorte son dĂ©sir Afin qu’ils voient ma gloire ». Et pourquoi ? Car tu m’as aimĂ© avant la fondation du monde ! » ChrĂ©tien, te rĂ©jouis-tu d’ĂȘtre avec ton Sauveur comme Lui se rĂ©jouit de t’avoir dans sa prĂ©sence ? Et peux-tu chanter avec bonheur et adoration Toi-mĂȘme tu verras ce que ton cƓur rĂ©clame, De ton Ɠuvre Ă  la croix le fruit mĂ»r et parfait. Tu jouiras, Seigneur, du travail de ton Ăąme, Et ton amour divin en sera satisfait. Nous serons toujours avec le Seigneur. Consolez-vous donc l’un l’autre par ces paroles » 1 Thess. 417, 18. 24° Jour — Un gage immuable Souvenez-vous des paroles du Seigneur JĂ©sus qui Lui-mĂȘme a dit Parce que moi je vis, vous aussi vous vivrez » Jean 1419. Dieu choisit quelquefois les objets les plus stables du monde matĂ©riel pour nous faire comprendre sa fidĂ©litĂ© et son amour envers son Église JĂ©rusalem ! — des montagnes sont autour d’elle, et l’Éternel est autour de son peuple ». Mais ici le RĂ©dempteur nous prĂ©sente un argument tirĂ© de son essence divine. Il lie pour ainsi dire la vie de ses rachetĂ©s Ă  la sienne Parce que moi je vis, vous aussi vous vivrez ! » ChrĂ©tien, ne vois-tu pas dans cette parole de JĂ©sus le gage assurĂ© de ta gloire ? Ton Sauveur vit », et sa vie est la garantie infaillible de la tienne. Sa vie, voilĂ  ce qui nous sauve d’une ruine Ă©ternelle. Mais si Christ est Ă  nous pour la vie, de quelle inviolable sĂ©curitĂ© la nĂŽtre n’est-elle pas entourĂ©e ? La grande source de la vie aurait Ă  tarir avant que le plus petit ruisseau fĂ»t dessĂ©chĂ©. Le grand soleil aurait Ă  s’éteindre avant qu’un seul des satellites qu’il Ă©claire de sa splendeur pĂ»t perdre sa clartĂ©. Satan aurait Ă  arracher la couronne du front divin avant de toucher au plus petit joyau du peuple de Dieu. Il ne pourrait Ă©branler un pilier sans Ă©branler le trĂŽne. Si nous pĂ©rissons », dit Luther, Christ pĂ©rit avec nous ». Lecteur, ta vie est-elle cachĂ©e maintenant avec Christ en Dieu » ? Connais-tu le bonheur d’une union vivante avec le Sauveur qui a la vie en lui-mĂȘme et qui la donne Ă  qui il veut ? Peux-tu dire avec une confiance humble et joyeuse, au milieu des phases si mobiles de ta vie spirituelle Je ne vis plus, moi, mais Christ vit en moi » ? — JÉSUS VIT ! telle est la plus rĂ©jouissante dĂ©claration qu’une Ăąme et un monde perdus par le pĂ©chĂ© puissent entendre. Job s’était rĂ©joui dans cette consolante assurance quatorze cents ans Ă  l’avance, puisqu’il s’était Ă©criĂ© Je sais que mon RĂ©dempteur est vivant ». Jean, exilĂ© dans Patmos, fut rĂ©confortĂ© par cette parole Ne crains point moi, je suis le premier et le dernier, et le vivant ; et j’ai Ă©tĂ© mort ; et voici, je suis vivant aux siĂšcles des siĂšcles » Apoc. 117 — parole sublime, adressĂ©e Ă  son serviteur par le RĂ©dempteur lui-mĂȘme quand il lui apparut tout rayonnant de la splendeur de son humanitĂ© glorifiĂ©e. C’est ici le tĂ©moignage que Dieu a rendu au sujet de son Fils », dit Jean, rĂ©sumant dans une parole tout l’Évangile, c’est que Dieu nous a donnĂ© la vie Ă©ternelle et cette vie est dans son Fils Celui qui a le Fils a la vie, celui qui n’a pas le Fils de Dieu n’a pas la vie » 1 Jean 511, 12. Paul, au chapitre 8 de l’épĂźtre aux Romains, oĂč il trace la peinture la plus sublime du caractĂšre et des privilĂšges du chrĂ©tien, commence par ces mots Point de condamnation, et finit par ceux-ci Point de sĂ©paration. Pourquoi n’y a-t-il rien qui puisse sĂ©parer le chrĂ©tien de l’amour de Dieu ? Parce que sa vie est en quelque sorte incorporĂ©e Ă  celle de son Chef et de son Garant adorable. Le cƓur divin et infini d’un Christ vivant fait vibrer ses pulsations dans chaque membre de son corps, en sorte qu’avant que la vie spirituelle du croyant puisse ĂȘtre dĂ©truite, la toute-puissance aurait Ă  devenir faiblesse et l’immutabilitĂ© inconstance ! Mais bĂ©ni sois-tu, ĂŽ JĂ©sus ! ta parole est bien affinĂ©e, et ton serviteur l’aime ». Dieu a tant aimĂ© le monde qu’il a donnĂ© son Fils unique afin que quiconque croit en lui ne pĂ©risse pas, mais qu’il ait la vie Ă©ternelle » Jean 316. Ô Dieu ! tu l’as donnĂ© dans ton amour immense ! Il a tout accompli pour notre dĂ©livrance ; Il est notre justice et notre saintetĂ©, Sa vie est notre vie, — et pour l’éternitĂ©. 25° Jour — JĂ©sus toujours prĂ©sent Souvenez-vous des paroles du Seigneur JĂ©sus qui Lui-mĂȘme a dit Voici, moi je suis avec vous tous les jours jusqu’à la consommation du siĂšcle » Matt. 2820. Telles sont les paroles que JĂ©sus adressa Ă  ses disciples lorsqu’il se prĂ©parait Ă  les quitter pour remonter au ciel. DĂ©jĂ  il voyait le trĂŽne de misĂ©ricorde oĂč il allait reprendre sa place ; mais toutes ses pensĂ©es Ă©taient pour l’Église qu’il allait laisser dans la lutte et la souffrance ; ses bĂ©nĂ©dictions et ses derniĂšres paroles sont pour elle. Je suis sorti d’auprĂšs du PĂšre, et je suis venu dans le monde ; et de nouveau je laisse le monde, et je m’en vais au PĂšre », avait-il dit avant sa mort ; mais au moment de son dĂ©part, avec quel amour il laisse aux siens cette prĂ©cieuse promesse Et voici, moi je suis avec vous tous les jours jusqu’à la consommation du siĂšcle ». Combien les apĂŽtres n’en Ă©prouvĂšrent-ils pas la rĂ©alitĂ© ! Écoutez le tĂ©moignage que rendait longtemps aprĂšs la glorification du Seigneur le disciple bien-aimĂ© qui avait coutume de reposer sa tĂȘte sur le sein de son MaĂźtre, qui l’avait entendu, vu et contemplĂ© ». Peut-ĂȘtre ne va-t-il parler de son Seigneur et de sa divine sociĂ©tĂ© que comme d’un prĂ©cieux souvenir des temps passĂ©s ? Non, il s’écrie avec joie Nous avons communion avec JĂ©sus Christ ! » L’apĂŽtre Paul eut plusieurs fois l’occasion de voir le Seigneur Ă  ses cĂŽtĂ©s et de l’entendre lui donner ses directions et ses encouragements. Le Seigneur s’est tenu prĂšs de moi et m’a fortifiĂ© », dit-il aprĂšs sa comparution devant CĂ©sar, alors que tous ses compagnons l’avaient abandonnĂ© et qu’il n’avait personne pour le soutenir. Oh ! combien, du sein des choses fugitives d’ici-bas, le cƓur s’attache Ă  cette certitude de la prĂ©sence Ă©ternelle du Sauveur ! Quelques semaines suffisent, hĂ©las ! pour changer le cƓur de nos meilleurs amis ; mais siĂšcles aprĂšs siĂšcles s’écouleront, et Christ sera toujours le mĂȘme. Combien il est doux de penser que si je suis rĂ©ellement un enfant de Dieu, il n’y a pas un seul instant oĂč je ne sois gardĂ© par lui ! Quand les rayons du matin Ă©clairent ma chambre, les rayons plus brillants d’un plus brillant soleil resplendissent sur moi. Quand les ombres du soir m’entourent, il n’y a pas de nuit pour moi si JĂ©sus, le Soleil immuable de mon Ăąme, est auprĂšs de moi. Il est prĂ©sent Ă©galement aux jours de la prospĂ©ritĂ© et aux jours de l’adversitĂ©. Il ne peut changer. Il est le mĂȘme dans la maladie et dans la solitude, dans la joie et dans l’épreuve, dans la vie et dans la mort. De mĂȘme que la colonne de feu ou la nuĂ©e des enfants d’IsraĂ«l les accompagnĂšrent jusqu’à la frontiĂšre de Canaan, de mĂȘme JĂ©sus, dans son amour, conduit son peuple pas Ă  pas dans les sentiers de la vie. Sa parole a-t-elle jamais Ă©tĂ© trouvĂ©e fausse ? Que la nuĂ©e de tĂ©moins qui sont maintenant dans la gloire rĂ©pondent. Tous diront d’un commun accord Il n’est point tombĂ© un seul mot de toutes les bonnes paroles que l’Éternel notre Dieu a dites ». — Oui, la parole du Seigneur est bonne » ; comme il avait aimĂ© les siens, qui Ă©taient dans le monde, il les aima jusqu’à la fin » . ChrĂ©tien ! es-tu assailli ou troublĂ© par des tentations ? Des choses permises par Dieu, impĂ©nĂ©trables et de sĂ©vĂšres afflictions semblent-elles te dĂ©rober la vĂ©ritĂ© et la rĂ©alitĂ© des promesses misĂ©ricordieuses de Dieu ? Es-tu sur le point de dire comme GĂ©dĂ©on Si l’Éternel est avec nous, pourquoi donc toutes ces choses nous sont-elles arrivĂ©es ? » Ne crains pas ; il a des vues de misĂ©ricorde Ă  ton Ă©gard. En t’enlevant tes espĂ©rances terrestres, en te privant des appuis auxquels tu attachais tant de prix, il a dĂ©ployĂ© envers toi toute sa tendresse. Au sein du naufrage de ton bonheur, que la tombe peut-ĂȘtre a cachĂ© Ă  tes yeux, un Ami plus prĂ©cieux, plus cher, plus tendre que celui dont tu pleures la perte, t’invite Ă  lui dire avec confiance L’Éternel est vivant et mon rocher est bĂ©ni ; que le Dieu de mon salut soit exaltĂ© ». GrĂąces Ă  Dieu qui nous donne la victoire par notre Seigneur JĂ©sus Christ » ; et jamais nous ne jouissons plus complĂštement de cette victoire qu’au moment oĂč, dĂ©pouillĂ©s de tout objet digne d’affection, nous restons, comme les disciples sur la montagne, avec JĂ©sus seul ! » ; en attendant la victoire dĂ©finitive sur la mort au jour de la rĂ©surrection et de la gloire. MĂȘme quand je marcherais par la vallĂ©e de l’ombre de la mort, je ne craindrai aucun mal ; car tu es avec moi » Ps. 234. 26° Jour — La rĂ©surrection et la vie Souvenez-vous des paroles du Seigneur JĂ©sus qui Lui-mĂȘme a dit Je suis la rĂ©surrection et la vie celui qui croit en moi, encore qu’il soit mort, vivra » Jean 1125. Quelle voix que celle qui retentit sur un monde plongĂ© depuis six mille ans dans le sommeil du pĂ©chĂ© et de la mort ! Pendant quatre mille ans, le paganisme ne put jeter aucune lumiĂšre sur les sombres rĂ©gions de la tombe ; ses oracles restĂšrent muets sur la grande doctrine de la vie Ă  venir et plus particuliĂšrement sur ce qui concerne la rĂ©surrection des corps. Le peuple juif lui-mĂȘme, sous la dispensation de l’Ancien Testament, ne pouvait guĂšre jouir Ă  cet Ă©gard que d’une lumiĂšre incomplĂšte. Il fallait la mort du grand Vainqueur pour faire briller aux yeux d’un monde aveuglĂ© le lumineux chemin de la vie ». C’est lui qui a introduit une meilleure espĂ©rance », qui a dĂ©chirĂ© le voile mystĂ©rieux Ă©tendu depuis des siĂšcles sur toutes les gĂ©nĂ©rations humaines. Merveilleuse rĂ©vĂ©lation ! Ce corps mortel, qui doit se dĂ©composer et se dissoudre dans la poussiĂšre, renaĂźtra de ses cendres et ressuscitera en gloire ! Il ne sera plus un tabernacle terrestre, une tente fragile, mais il sera incorruptible, immortel ! La belle transformation de la chrysalide en insecte, celle de la graine qui meurt au printemps pour s’élancer de sa tombe en Ă©pi fertile ou en fleur splendide, sont autant de voix muettes de la nature qui proclament Ă  leur maniĂšre cette grande vĂ©ritĂ©. Mais l’Évangile a pleinement rĂ©vĂ©lĂ© ce que la raison, dans ses plus sublimes conceptions, n’avait pu rĂȘver, — JĂ©sus a fait luire la vie et l’incorruptibilitĂ© par l’évangile » 2 Tim. 19. Sa rĂ©surrection est le gage de la rĂ©surrection de son peuple. Il est le premier fruit de la moisson immortelle qui doit ĂȘtre recueillie dans les greniers cĂ©lestes. PrĂ©cieuse vĂ©ritĂ© ! cette parole de JĂ©sus brille comme un cĂ©leste arc-en-ciel Ă  l’entrĂ©e de la sombre vallĂ©e ; la mort perd son aiguillon. La tombe retient, comme un dĂ©pĂŽt prĂ©cieux, les cendres de tout enfant de Dieu, parce qu’il a Ă©tĂ© rachetĂ©. Dieu le fera sortir au jour oĂč il mettra dehors tous ses prĂ©cieux joyaux » ; alors il sera revĂȘtu d’une beautĂ© impĂ©rissable Ă  la ressemblance du corps glorieux du RĂ©dempteur. En attendant, ceux qui se sont endormis en JĂ©sus » sont absents du corps et prĂ©sents avec le Seigneur » 2 Cor. 58. L’apĂŽtre avait le dĂ©sir de dĂ©loger et d’ĂȘtre avec Christ, car cela est de beaucoup meilleur » Phil. 223. ChrĂ©tien affligĂ© et dĂ©pouillĂ© de toute joie, toi qui peut-ĂȘtre pleures amĂšrement ceux qui ne sont plus, rĂ©jouis-toi au milieu de tes larmes, Ă  cause de cette espĂ©rance immortelle. La corde d’argent » est relĂąchĂ©e, mais non rompue. Tandis que tu es dans la chambre mortuaire, ou sur le bord d’une tombe Ă  peine fermĂ©e, ou sous le poids d’une affreuse solitude et d’un morne silence, souviens-toi de ces paroles Tes morts vivront, mes corps morts se relĂšveront. RĂ©veillez-vous et exultez avec chant de triomphe, vous qui habitez dans la poussiĂšre ; car ta rosĂ©e est la rosĂ©e de l’aurore, et la terre jettera dehors les trĂ©passĂ©s » És. 2619. Ne vous Ă©tonnez pas de cela ; car l’heure vient en laquelle tous ceux qui sont dans les sĂ©pulcres entendront sa voix ; et ils sortiront, ceux qui auront pratiquĂ© le bien en rĂ©surrection de vie ; et ceux qui auront fait le mal en rĂ©surrection de jugement » Jean 528, 29. 27° Jour — Encore un peu de temps Souvenez-vous des paroles du Seigneur JĂ©sus qui Lui-mĂȘme a dit Un peu de temps et vous ne me verrez pas, et encore un peu de temps et vous me verrez, parce que je m’en vais au PĂšre » Jean 1616. Qu’elles nous paraissent longues les heures qui nous sĂ©parent d’un ĂȘtre aimĂ© ! oh ! que le moment du retour d’un frĂšre absent est impatiemment attendu ! Or, voici, le RĂ©dempteur vivant envoie un message Ă  son Église qui l’attend, — message de consolation et de paix, — lui disant que bientĂŽt, dans peu de temps », il reviendra pour ne plus la quitter. Le fidĂšle jouit Ă  la vĂ©ritĂ©, dĂšs Ă  prĂ©sent, de prĂ©cieux moments de communion avec son Sauveur bien-aimĂ© ; mais hĂ©las ! qu’ils sont courts et passagers ! Aujourd’hui, la vie est un court voyage oĂč l’ñme jouit de la prĂ©sence d’un Sauveur invisible, mais il arrive parfois que le cƓur solitaire se demande Ă  lui-mĂȘme d’un accent plaintif OĂč est ton Dieu ? ». Et lors mĂȘme que le fidĂšle n’aurait pas Ă  passer par ces jours d’obscuritĂ© et d’abattement, que de choses dans le monde qui l’entoure sont propres Ă  le remplir de tristesse ! son Sauveur rejetĂ© et mĂ©connu ; — son amour comptĂ© pour rien ; — ses voies providentielles mĂ©prisĂ©es ; son saint nom blasphĂ©mĂ© ; — la crĂ©ation tout entiĂšre opprimĂ©e et gĂ©missante ; la dĂ©sunion parmi le peuple mĂȘme de Dieu ; — le cƓur aimant de JĂ©sus blessĂ© dans la maison de ses amis ». Mais encore un peu de temps », et tout ce mystĂšre d’iniquitĂ© prendra fin. Les pas du Bien-aimĂ© se font dĂ©jĂ  entendre. Le voici qui vient » Cant. des cant. 28 chercher les siens pour les conduire dans les demeures Ă©ternelles que son amour leur a prĂ©parĂ©es. Et quel jour bĂ©ni que celui oĂč toute cette crĂ©ation en souffrance sera aussi dĂ©livrĂ©e de la servitude de la corruption pour jouir de la libertĂ© de la gloire des enfants de Dieu Rom. 8. Alors le Seigneur, si longtemps mĂ©connu, rĂ©gnera enfin au milieu des hosannas de l’univers, des cantiques et des actions de grĂąces des rachetĂ©s ! Et l’Ɠuvre de la justice sera la paix, et le travail de la justice, repos et sĂ©curitĂ© Ă  toujours » Ès. 3217. Oui, encore trĂšs peu de temps, et celui qui vient viendra, et il ne tardera pas ». Il n’attendra pas un moment de plus qu’il n’est nĂ©cessaire », dit un auteur chrĂ©tien. Avec quelle joie ne fera-t-il pas entendre le cri de commandement » annonçant que ce peu de temps » est enfin passĂ©, et nous appelant Ă  sa rencontre sur les nuĂ©es pour nous introduire au festin Ă©ternel de son amour et de sa gloire. Enfants de Dieu dans l’épreuve, pensez souvent Ă  ce peu de temps ». Les jours de votre deuil seront bientĂŽt passĂ©s. Il y a un terme mis aux Ă©preuves du temps prĂ©sent. — AprĂšs que vous aurez souffert un peu de temps », Dieu vous appellera Ă  sa gloire Ă©ternelle par JĂ©sus Christ. Chacune des vagues qui vous sĂ©parent encore du port sont comptĂ©es, et lorsque vous aurez atteint ce port dĂ©sirĂ©, oh ! quelles rĂ©vĂ©lations glorieuses luiront Ă  vos yeux ! le peu de temps » sera pour jamais absorbĂ© dans les jours sans fin de l’éternitĂ© ! vous serez pour toujours avec le Seigneur », avec ce Sauveur immuable qui n’a pas changĂ© et ne peut changer ! Encore un peu de temps et vous me verrez ! ». Oh ! si les yeux de la foi pouvaient ĂȘtre plus constamment dirigĂ©s sur cette apparition glorieuse ! mais, hĂ©las ! le monde et ses coupables sĂ©ductions s’efforcent de voiler et d’obscurcir cette bienheureuse espĂ©rance. Le cƓur est prompt Ă  jeter ici-bas ses filets et Ă  les fixer sur des objets pĂ©rissables. Lecteur ! cherche Ă  vivre plus constamment dans la pensĂ©e de cette rĂ©alisation de tes vƓux les plus chers ; que ton Ăąme soit toujours comme la colombe prĂȘte Ă  prendre son vol. Attendant la bienheureuse espĂ©rance et l’apparition de la gloire de notre grand Dieu et Sauveur JĂ©sus Christ » Tite 213. 28° Jour — Une contemplation bienheureuse Souvenez-vous des paroles du Seigneur JĂ©sus qui Lui-mĂȘme a dit Bienheureux ceux qui sont purs de cƓur, car c’est eux qui verront Dieu » Matt. 58. Voici le ciel ! Cette parole de JĂ©sus reprĂ©sente le bonheur futur des saints glorifiĂ©s comme dĂ©pendant, non des lieux qu’ils habitent, mais de leur position devant Dieu ; l’essence de ce bonheur est la prĂ©sence et la vue de Dieu. Notre attention est parfois attirĂ©e vers des thĂ©ories vagues et indĂ©finies sur les accessoires de la fĂ©licitĂ© Ă  venir ; mais le seul grand objet digne de notre contemplation, la gloire par excellence, c’est la face du Seigneur lui-mĂȘme » ! La grande leçon pratique donnĂ©e ici par JĂ©sus Ă  son peuple est la nĂ©cessitĂ© d’un cƓur pur sans lequel personne ne verra Dieu. Poursuivez la paix avec tous et la saintetĂ© sans laquelle nul ne verra le Seigneur » HĂ©b. 1214. Il faut que le cƓur soit purifiĂ© par le sang de JĂ©sus et sanctifiĂ© par sa Parole. Lecteur ! connais-tu quelque chose de cette puretĂ© et de cette saintetĂ© du cƓur ? On a dit les rues du ciel commencent sur la terre ». DĂšs ici-bas, nous pouvons jouir de cette saintetĂ©, avant-goĂ»t des bĂ©nĂ©dictions Ă  venir. Qui n’a senti que les plus heureux moments de la vie sont ceux oĂč nous marchons le plus prĂšs de Dieu, oĂč, renonçant Ă  nous-mĂȘmes, nous dirigeons nos regards vers JĂ©sus glorifiĂ© comme vers notre seul but ? Que sera le ciel, sinon la communion constante de l’ñme avec Dieu, la dĂ©livrance de tout penchant au mal et de toute crainte de cĂ©der aux tentations extĂ©rieures ? Ne sera-ce pas un Ă©tat de l’ñme oĂč tout sera dans une parfaite harmonie avec toute la pensĂ©e et toute la volontĂ© de Dieu, avec ses voies rĂ©alisĂ©es et son amour satisfait ; oĂč notre intelligence sera rendue capable de connaĂźtre Ă  fond comme nous avons Ă©tĂ© connus et de sonder tous les glorieux mystĂšres qui sont encore voilĂ©s Ă  nos yeux. Car nous voyons maintenant au travers d’un verre, obscurĂ©ment, mais alors face Ă  face » 1 Cor. 1312, dans le plein Ă©clat de la LumiĂšre et dans la parfaite jouissance de l’Amour. En ta lumiĂšre nous verrons la lumiĂšre » Ps. 369. Ta face est un rassasiement de joie ; il y a des plaisirs Ă  ta droite pour toujours » Ps. 1611. Le cƓur sera changĂ©, pour ainsi dire, en une fontaine limpide dont aucune impuretĂ© ne viendra souiller la transparence, dont aucune douleur ne viendra troubler les eaux calmes. La longue nuit de la vie est passĂ©e, et voici la gloire du matin Ă©ternel qui lui succĂšde ! Je verrai ta face en justice ; quand je serai rĂ©veillĂ©, je serai rassasiĂ© de ton image » Ps. 1715. Oui, c’est bien lĂ  le ciel puretĂ© du cƓur », Dieu tout en tous ! », face adorable du Sauveur », hymne Ă©ternel Ă  la gloire de l’Agneau immolĂ© ». Sans doute, dans cette fĂ©licitĂ© des rachetĂ©s il y aura, pour ainsi dire, bien des sujets de joie. C’est ainsi, par exemple, qu’ils jouiront de se trouver dans la communion des saints et la compagnie des anges, et d’ĂȘtre rĂ©unis aux bien-aimĂ©s dont la mort les avait sĂ©parĂ©s. Mais toutes ces joies secondaires ne seront que comme dĂ©pendantes de la grande et suprĂȘme joie d’ĂȘtre ensemble pour toujours avec le Seigneur et de le voir comme il est » 1 Jean 32. Et il n’y aura plus de malĂ©diction ; et le trĂŽne de Dieu et de l’Agneau sera en elle ; et ses esclaves le serviront et ils verront sa face » Apoc. 224. Lecteur, puissiez-vous, pendant toute l’éternitĂ©, connaĂźtre par expĂ©rience le sens de ces admirables paroles de l’apĂŽtre Nous lui serons semblables, car nous le verrons comme il est ». Quiconque a cette espĂ©rance en lui se purifie comme lui est pur » 1 Jean 33. Ô lumiĂšre ineffable ! Splendeur inaltĂ©rable ! Quand de leur Dieu les saints jouiront Ă  jamais ; Bonheur incomparable ! Quand sa face adorable Resplendira sur eux dans l’éternelle paix. Toujours dans la lumiĂšre De la maison du PĂšre ! Toute ombre a disparu devant l’éclat du jour. Et, bien loin de la terre, Notre Ăąme tout entiĂšre GoĂ»tera, prĂšs de Lui, le repos de l’amour. 29° Jour — Plusieurs demeures Souvenez-vous des paroles du Seigneur JĂ©sus qui Lui-mĂȘme a dit Dans la maison de mon PĂšre, il y a plusieurs demeures » Jean 142. Quelle touchante allusion Ă  la vie de famille, que celle renfermĂ©e dans ces paroles de JĂ©sus ! Il console son Église en lui annonçant que bientĂŽt elle aura atteint les limites du dĂ©sert, que le tabernacle temporaire, bon pour le pĂšlerinage terrestre, va ĂȘtre changĂ© en une demeure » permanente. Ce ne sera pas un asile Ă©tranger, mais une demeure paternelle oĂč nous attend un accueil paternel. LĂ , il y aura place pour tous. Des milliers de bienheureux ont dĂ©jĂ  franchi ces portes resplendissantes de gloire, des patriarches, des prophĂštes, des saints, des martyrs, des jeunes et des vieux, — et il y a encore de la place. La devise du pĂšlerin sur la terre est celle-ci Nous n’avons point ici-bas de citĂ© permanente ». Les joies les plus douces, les heures les plus bĂ©nies prendront fin. Levez-vous et allez, car ce n’est pas ici un lieu de repos ! ». Tel est l’appel qui vient souvent interrompre les moments de repos de l’Église ici-bas. — Mais dans le ciel, tout fidĂšle devient une colonne dans le temple de Dieu et il ne sortira plus jamais dehors » Apoc. 312. Cette terre n’est que le gĂźte oĂč le voyageur s’arrĂȘte pour passer une nuit. Nous-mĂȘmes ne sommes que des Ă©trangers en passage ; rien ne nous appartient en propre ; ce qui est Ă  nous aujourd’hui, un autre peut le possĂ©der demain. Mais ces demeures qui nous sont promises seront un hĂ©ritage incorruptible et qui ne se peut flĂ©trir. Aucune vicissitude ne peut atteindre le patrimoine cĂ©leste. Une fois entrĂ©s dans la maison paternelle, nous y serons Ă  toujours. Pensons aussi Ă  l’amour de JĂ©sus, qui a Ă©tĂ© lui-mĂȘme nous prĂ©parer une place dans une telle demeure. Je vais », a-t-il dit, vous prĂ©parer une place ». Et il a ajoutĂ© Je reviendrai et je vous prendrai auprĂšs de moi ». Quelle sublime pensĂ©e ! JĂ©sus s’occupant dans le ciel du bonheur de son Église ! Lecteur, que l’espĂ©rance de ce lieu bĂ©ni que le Seigneur tient en rĂ©serve pour les siens, te rĂ©concilie avec les aspĂ©ritĂ©s et les difficultĂ©s de la vie prĂ©sente, avec la rude carriĂšre du pĂšlerin. Laisse-toi conduire Ă  la clartĂ© de ce phare qui parle Ă  ton cƓur d’une demeure incomparablement plus belle que la plus somptueuse des habitations terrestres ; oublie ces vagues qui t’en sĂ©parent encore, ou plutĂŽt ne les considĂšre que comme devant servir Ă  te pousser de plus en plus vers le port ! Je voudrais », disait un fidĂšle entrĂ© maintenant dans son repos, qu’on pĂ»t lire, Ă©crire, prier, manger, boire et s’endormir avec cette pensĂ©e toujours prĂ©sente Ă  l’esprit Je serai bientĂŽt dans le ciel, dans le ciel pour l’éternitĂ© ! » La maison du PĂšre ! » Que d’ñmes Ă  l’heure du dĂ©logement ont Ă©tĂ© rĂ©jouies et consolĂ©es par la vue de ces demeures glorieuses qu’elles entrevoyaient au travers des tĂ©nĂšbres de la sombre vallĂ©e ! que de larmes versĂ©es par des amis affligĂ©s ont Ă©tĂ© sĂ©chĂ©es Ă  l’ouĂŻe de ce tendre reproche Si vous m’aviez aimĂ©, vous vous seriez rĂ©jouis de ce que je m’en vais au PĂšre ! » — Oui, la mort pour le chrĂ©tien n’est rĂ©ellement que l’entrĂ©e dans la maison paternelle. Et que sera-ce lorsque le Seigneur accomplira sa promesse en venant Lui-mĂȘme Ă  la rencontre de sa chĂšre Église et la fera entrer au lieu qui lui est destinĂ©, pour la joie de son cƓur et des nĂŽtres ! Car le Seigneur lui-mĂȘme, avec un cri de commandement, avec une voix d’archange, et avec la trompette de Dieu, descendra du ciel ; et les morts en Christ ressusciteront premiĂšrement ; puis nous, les vivants qui demeurons, nous serons ravis ensemble avec eux dans les nuĂ©es Ă  la rencontre du Seigneur, en l’air ; et ainsi nous serons toujours avec le Seigneur » 1 Thess. 416-17. Lieu de repos, sainte patrie, SĂ©jour heureux des rachetĂ©s, Ô ville d’or, citĂ© chĂ©rie, J’aspire Ă  tes fĂ©licitĂ©s. Repos, repos, prĂšs de JĂ©sus, Peines, douleurs ne seront plus. LĂ , j’entrerai sauvĂ© par grĂące, LĂ , tu m’attends aux saints parvis. Viens, me dis-tu, j’acquis ta place Par ma croix, dans le Paradis. Repos, repos, prĂšs de JĂ©sus, Peines, douleurs ne seront plus. 30° Jour — Le royaume de l’Étoile du matin H. Rossier Souvenez-vous des paroles du Seigneur JĂ©sus qui Lui-mĂȘme a dit Je suis l’Étoile brillante du matin » Apoc. 2216. Sur la sainte montagne, Pierre avait eu la merveilleuse vision du fils de l’homme venant dans son royaume » Matt. 1628. C’est lĂ  que les gloires qui devaient accompagner cette venue, lui avaient Ă©tĂ© rĂ©vĂ©lĂ©es ; elles Ă©taient restĂ©es gravĂ©es dans son cƓur jusqu’au moment de dĂ©poser sa tente. D’abord il avait contemplĂ© la majestĂ© du fils de l’homme, dĂ©clarĂ© Fils de Dieu par la gloire magnifique ». Il avait vu son visage resplendissant comme le soleil et ses vĂȘtements blancs comme la lumiĂšre. Ses regards s’étaient arrĂȘtĂ©s ensuite sur les saints cĂ©lestes qui l’accompagnaient. Il avait Ă©tĂ© tĂ©moin des entretiens que l’on a dans la gloire et s’était familiarisĂ© avec eux. De ses propres oreilles il avait entendu la voix du PĂšre lui parler du Fils de son amour. Ses compagnons et lui, reprĂ©sentant pour ainsi dire la scĂšne infĂ©rieure et terrestre du royaume, avaient Ă©tĂ© illuminĂ©s des rayons du soleil de justice qui se levait sur la montagne. Cette vision confirmait la prophĂ©tie tout entiĂšre, car le sujet auquel aboutit toute prophĂ©tie c’est le royaume du Christ et surtout dans sa partie terrestre. En mentionnant la parole prophĂ©tique, l’apĂŽtre ajoute À laquelle vous faites bien d’ĂȘtre attentifs, comme Ă  une lampe qui brille dans un lieu obscur ». La prophĂ©tie, dans sa portĂ©e pour nos consciences, est une chose trĂšs importante et trĂšs nĂ©gligĂ©e. Tout en nous parlant du royaume, elle nous renseigne sur la maniĂšre dont il sera Ă©tabli. Il ne pourra l’ĂȘtre que par le jugement. Pourquoi ? Parce que le monde est entiĂšrement corrompu, et que ce n’est pas la corruption que le Seigneur prendra comme sphĂšre de son royaume dans ce monde. Le monde est un lieu obscur » et tĂ©nĂ©breux ; la prophĂ©tie est une lampe qui nous permet de constater son Ă©tat actuel et qui projette sa lumiĂšre sur la condition finale des hommes, lorsque le Seigneur viendra et tous les saints avec lui ». Les fidĂšles Ă©taient en danger de se laisser gagner par le sommeil au milieu de ces tĂ©nĂšbres. La lampe prophĂ©tique leur en faisait voir l’horreur et discerner les piĂšges cachĂ©s ; elle les sĂ©parait du monde par la crainte. Comment s’associer Ă  ce qui allait ĂȘtre balayĂ© par le jugement ? Comment faire des plans d’avenir dans un monde qui n’a pas d’avenir ? Comment s’établir dans un lieu oĂč tout allait ĂȘtre Ă©branlĂ© et dĂ©truit ? Oui, nous faisons bien d’y ĂȘtre attentifs », et je crois que la nĂ©gligence actuelle des chrĂ©tiens au sujet de la prophĂ©tie a portĂ© ses tristes fruits en abaissant les barriĂšres qui les sĂ©paraient autrefois du monde. Mais dĂ©jĂ  maintenant nous avons mieux que la lampe. L’apĂŽtre ajoute Jusqu’à ce que le jour ait commencĂ© Ă  luire ». Nous sommes fils de la lumiĂšre, et fils du jour. Enfants du royaume, nous sommes rendus capables d’avoir part au lot des saints dans la lumiĂšre. En attendant, nous sommes dĂ©jĂ  dĂ©livrĂ©s du pouvoir des tĂ©nĂšbres et, si nous n’avons pas encore Ă©tĂ© transportĂ©s dans le royaume du roi de justice, de paix et de gloire sur la terre, nous l’avons Ă©tĂ© dans un royaume infiniment plus grand et plus glorieux, dans le royaume cĂ©leste du Fils de son amour. DĂ©jĂ  nous jouissons en Christ des relations de fils et de tout l’amour du PĂšre qui repose sur lui. Le jour se lĂšvera bientĂŽt ; puissions-nous marcher comme des fils du jour ! La prophĂ©tie Ă©claire la terre ruinĂ©e ; le soleil de justice Ă©clairera la terre renouvelĂ©e. Il n’a pas encore paru ; cependant dĂ©jĂ  nous en connaissons la splendeur, comme Pierre qui la contempla sur la sainte montagne. Mais l’apĂŽtre mentionne encore une autre lumiĂšre, celle de l’étoile du matin Et que l’étoile du matin se soit levĂ©e dans vos cƓurs ». Si le soleil Ă©claire la terre, l’étoile du matin a le ciel pour domaine. Elle attire les yeux vers elle-mĂȘme et vers ces espaces infinis oĂč brille sa pure lumiĂšre. L’étoile du matin est un astre gracieux et plein d’une fraĂźcheur merveilleuse. Il est levĂ© bien avant l’aube, et celui qui veille toute la nuit a seul le privilĂšge de le voir. L’étoile du matin, c’est le Christ cĂ©leste quand il apparaĂźtra aux yeux des siens. Nous ne le voyons pas encore, mais nous sommes au moment prĂ©cis oĂč il va paraĂźtre ; car la nuit est fort avancĂ©e, et le jour s’est approchĂ© » Rom. 1312. DĂ©jĂ  cette Ă©toile s’est levĂ©e dans nos cƓurs, dĂ©jĂ  l’espĂ©rance cĂ©leste occupe nos pensĂ©es et remplit nos affections, et cette espĂ©rance c’est notre Sauveur en personne. Celui qui rend tĂ©moignage de ces choses dit Oui, je viens bientĂŽt. — Amen ; Viens, Seigneur JĂ©sus ! » Apoc. 2220. 31° Jour — La servitude et l’attente H. Rossier Souvenez-vous des paroles du Seigneur JĂ©sus qui Lui-mĂȘme a dit Bienheureux sont ces esclaves que le MaĂźtre, quand il viendra, trouvera veillant » Luc 1237. Le Seigneur allait quitter les siens ; car dĂ©finitivement le monde le rejetait. Un complot qui devait aboutir Ă  la croix, s’était dĂ©jĂ  formĂ© contre lui Luc 1153-54. Sans doute les apparences contredisaient encore ce que Satan tramait dans les tĂ©nĂšbres, car jamais sa popularitĂ© » n’avait brillĂ© d’un tel lustre Les foules se rassemblaient par milliers autour de JĂ©sus, de sorte qu’ils se foulaient les uns les autres 121. Mais lui voyait et connaissait ce que recouvrait de son hypocrisie le cƓur humain. C’est Ă  ce moment, qu’en prĂ©sence de la multitude, il se met Ă  parler Ă  ses disciples. Il s’isole avec ce pauvre rĂ©sidu angoissĂ©, sur lequel son dĂ©part projette dĂ©jĂ  son ombre, et, ouvrant tout son cƓur Ă  ses bien-aimĂ©s, les exhorte, les encourage, leur adresse consolation sur consolation. Un volume ne suffirait pas pour mĂ©diter ce chapitre divin ; mais une parole y domine Ne craignez pas ». Devant tout ce qui pourrait abattre ce faible troupeau, que son Berger allait laisser comme Ă  la merci des loups, il leur rĂ©pĂšte Ne craignez pas ». La puissance et la haine des hommes qui va jusqu’à tuer le corps, votre propre insignifiance, ne doivent pas vous inquiĂ©ter ; Dieu a soin de vous et vous aime. Vous courrez des dangers en me confessant, mais je vous confesserai devant les anges de Dieu. On vous traĂźnera devant les synagogues et devant les juges ; ne craignez pas, car la puissance du Saint Esprit vous enseignera. Les hommes seront contre vous Dieu lui-mĂȘme, et le Fils, et le Saint Esprit sont pour vous. Ne soyez pas en souci pour la vie, ne soyez pas en peine de ce que vous mangerez et de ce que vous boirez et comment vous serez vĂȘtus ; vous avez un PĂšre qui sait que vous avez besoin de ces choses ! Il les exhorte aussi Tenez-vous en garde, dit-il, contre le levain des pharisiens qui est l’hypocrisie ». Voyez, et gardez-vous de toute avarice » ; et certes, nous avons besoin de ces tendres exhortations, mais il veut avant tout remplir de confiance ces cƓurs troublĂ©s et craintifs ; Ne craignez pas ; ne craignez pas ! » Puis il introduit le passage de ce chapitre que nous dĂ©sirons mĂ©diter Recherchez son royaume » 531. Le royaume de qui ? Du PĂšre ! Ce royaume du PĂšre n’est pas celui du fils de l’homme. Il n’a pas, comme ce dernier, une sphĂšre terrestre oĂč resplendira sa gloire. C’est le royaume cĂ©leste oĂč le PĂšre a son domicile. Ce nom de PĂšre, comme il parle au cƓur d’ĂȘtres craintifs, faibles, sans dĂ©fense et sans connaissance ! Ne renferme-t-il pas sa protection, ses soins journaliers, son amour, tout son amour pour ceux qu’il a engendrĂ©s, qu’il appelle ses enfants ? — C’est aux lieux oĂč ces choses se trouvent que le Seigneur veut Ă©lever l’ñme de ses disciples. Oh ! comme nous serons portĂ©s au-dessus des craintes, des soucis dessĂ©chants de cette vie, si nous cherchons le royaume du PĂšre ! Toutes les choses terrestres dont nous avons besoin nous seront donnĂ©es par-dessus », car nous aurons le PĂšre ; elles nous seront donnĂ©es Ă  titre de supplĂ©ment, pour parfaire le poids des choses Ă©ternelles que nous trouverons dans son royaume ! Le Seigneur rĂ©sume encore une fois toutes les exhortations qui prĂ©cĂšdent, par un mot Ne crains pas, petit troupeau ». AprĂšs avoir dĂ©taillĂ© tous nos sujets de crainte, il dit Ne crains pas ! » Vous ĂȘtes le petit troupeau au milieu de cette multitude hostile. Cela convient bien Ă  son amour que les enfants de Dieu ne soient que cela. Nous ne pouvons nous confier dans notre nombre, dans notre force ou notre intelligence, mais nous pouvons nous confier en lui. Et voyez quelles grandes choses le PĂšre a faites pour le petit troupeau ! Il a plu » — entiĂšrement en dehors de nous, qui sommes sans mĂ©rite pour l’obtenir — il a plu au PĂšre » — qui nous a mis en relation avec lui-mĂȘme comme ses bien-aimĂ©s — de nous donner » — non pas de nous prĂȘter pour un temps, en nous accordant une jouissance passagĂšre, mais — de nous donner », de nous donner en propre le royaume », — le royaume du PĂšre, le ciel ! Comme cette libre et pure grĂące de Dieu, comme cet intĂ©rĂȘt et cet amour du PĂšre sont faits pour remplir de confiance le cƓur du petit troupeau ! Le royaume est Ă  nous, nous le possĂ©dons, nous pouvons y entrer aujourd’hui et demain et chaque jour. Mais, pour en jouir, j’ai quelque chose Ă  faire. Pour entrer dans ma maison, il me faut en avoir la clef. Le Seigneur place cette clef dans la main de ses disciples ; il leur rĂ©vĂšle le secret par lequel ils peuvent prendre aujourd’hui possession de ce qu’ils auront Ă  jamais. Vendez ce que vous avez, et donnez l’aumĂŽne ; faites-vous des bourses qui ne vieillissent pas, un trĂ©sor qui ne dĂ©faille pas, dans les cieux, d’oĂč le voleur n’approche pas, et oĂč la teigne ne dĂ©truit pas ; car lĂ  oĂč est votre trĂ©sor, lĂ  aussi sera votre cƓur ». Le secret qu’il me confie est de n’avoir ici-bas rien que je possĂšde en propre, de rompre tous les liens qui me rattachent aux choses terrestres en les considĂ©rant comme des entraves, et d’employer ces choses, dont il laisse l’administration entre mes mains, Ă  donner l’aumĂŽne, — Ă  faire du bien aux pauvres et aux dĂ©shĂ©ritĂ©s, devenant ainsi comme la main du PĂšre qui sait qu’ils ont besoin de ces choses. Alors nous nous faisons un trĂ©sor dans les cieux ; nous montrons par nos actes que les biens incorruptibles ont seuls de la valeur, et quand nous avons, pour ainsi dire, constituĂ© notre trĂ©sor, nos cƓurs le suivent. Ces trois choses se lient le renoncement, l’acquisition du trĂ©sor, et le cƓur suivant le trĂ©sor. Si je me fais des bourses qui vieillissent », mon cƓur s’y attachera nĂ©cessairement. Un beau jour, elles pĂ©rissent et me sont dĂ©robĂ©es. Alors, pauvre cƓur misĂ©rable, que deviens-tu, quand ton trĂ©sor a disparu ? Mais, notre cƓur ayant suivi notre trĂ©sor, nous avons encore une chose Ă  faire. Que vos reins soient ceints, et vos lampes allumĂ©es ; et soyez vous-mĂȘmes semblables Ă  des hommes qui attendent leur maĂźtre, Ă  quelque moment qu’il revienne des noces, afin que, quand il viendra, et qu’il heurtera, ils lui ouvrent aussitĂŽt ». Nous avons Ă  prendre ici-bas une certaine attitude en attendant celui qui nous a quittĂ©s, mais qui est sur le point de revenir. On peut avoir les reins ceints pour le service, pour la marche, pour le combat et pour le culte. Dans ce passage, ils doivent ĂȘtre ceints pour l’attente. Nous avons Ă  veiller sur nos pensĂ©es, sur nos affections, sur tout ce qui pourrait nous distraire et nous empĂȘcher d’entendre les pas de l’époux qui s’approche. C’est bien l’attitude d’un serviteur, mais d’un serviteur qui se tient prĂšs de la porte, attentif au moindre bruit, pour ouvrir aussitĂŽt que la main du maĂźtre heurtera. Les lampes allumĂ©es ne sont pas ici le tĂ©moignage, mais la vigilance qui combat contre le sommeil. Que nos reins soient donc ceints et nos lampes allumĂ©es, en sorte qu’il nous trouve veillant, car avec ces deux choses nous attendrons le Seigneur. Cette expression est bien frappante À quelque moment qu’il revienne des noces ». Sans doute, la relation de l’Époux avec son Église ne fut rĂ©vĂ©lĂ©e qu’à la suite de l’exaltation du Seigneur et de la descente du Saint Esprit, et cela peut en quelque mesure expliquer le vague intentionnel de cette parole. Mais ne pouvons-nous pas y voir encore autre chose ? L’évĂ©nement capital de la maison, c’est le mariage du maĂźtre et le moment oĂč il vient, ramenant son Ă©pouse. Cela introduit et Ă©tablit un tout nouvel Ă©tat de choses, en contraste avec ce qui a prĂ©cĂ©dĂ©. Le gouvernement et l’ordre de la maison sont dĂ©sormais complets et dĂ©finitifs. C’est aussi le moment de la joie du maĂźtre, son cƓur satisfait ayant obtenu ce qu’il dĂ©sire et se reposant enfin sur celle qu’il possĂšde comme l’objet de ses affections. Il amĂšne son Ă©pouse dans le lieu oĂč elle habitera dĂ©sormais, lieu ornĂ© par lui et prĂ©parĂ© pour elle. Ce jour est aussi celui de la joie des serviteurs qui voient leur maĂźtre rĂ©pandant sur tous ceux qui lui appartiennent l’expression de son bonheur et de sa satisfaction. VoilĂ  ce qui occupe le cƓur d’un esclave fidĂšle. Comment penser Ă  autre chose ? Fera-t-il attendre Ă  la porte ce maĂźtre chĂ©ri et respectĂ© ? Il tient Ă  lui prouver que tout est prĂȘt pour le recevoir en ce jour de fĂȘte joyeuse et solennelle. Aussi espĂšre-t-il son arrivĂ©e de moment en moment. Le temps s’écoule et ne lui paraĂźt pas long ; son affection donne des ailes Ă  la marche des heures. Que son Seigneur vienne Ă  la seconde ou Ă  la troisiĂšme veille, bienheureux sont ces esclaves, que le maĂźtre, quand il viendra, trouvera veillant. En vĂ©ritĂ©, je vous dis qu’il se ceindra et les fera mettre Ă  table, et s’avançant, il les servira ». Il leur donne plus que le royaume, plus que ses biens, plus mĂȘme que la joie de leur Seigneur. Ce qu’il fait pour eux dĂ©passerait la mesure, s’il y avait une mesure Ă  l’amour. Nous le verrons, revĂȘtant, lui, le MaĂźtre, les insignes du serviteur, de ce qu’il a toujours Ă©tĂ©, de ce qu’il veut toujours rester pour nous ; nous le verrons s’abaissant, aimant Ă  s’abaisser dans la gloire ! Pourquoi ? Pour servir lui-mĂȘme ses esclaves. Et comment nous servira-t-il ? Comme lui, le serviteur par excellence, sait servir. Ce ne sera plus la rĂ©demption, ni le lavage de nos pieds Marc 1045 ; Jean 134 ; il nous aura devant lui, parfaits nous-mĂȘmes dans l’amour. Nous comprendrons cet amour sans limite et nous le laisserons faire. Nous ne dirons pas comme Pierre Tu ne t’abaisseras jamais Ă  de telles fonctions. Nous ne nous Ă©tonnerons pas de l’entendre nous dire Mon service est la rĂ©ponse au tien. La rĂ©ponse Ă  mon service !
 Une telle parole ne peut que m’humilier profondĂ©ment aujourd’hui, mais dans la gloire je comprendrai, en adorant, que son service glorifie Ă©ternellement son amour, et je le laisserai m’aimer avec dĂ©lices, lui donnant en Ă©change tous les mouvements d’un cƓur capable de sonder l’amour parfait de mon Seigneur et de mon Sauveur. Ô profondeur des richesses, et de la sagesse, et de la connaissance de Dieu !
 Ă  lui soit la gloire Ă©ternellement ! Amen » Romains 1133, 36. Épilogue — Le jour de Dieu 2 Pierre 311-14 Souvenez-vous du Seigneur JĂ©sus qui Lui-mĂȘme a dit Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point Luc 2133 Cette derniĂšre parole sert d’épilogue Ă  nos mĂ©ditations. Elle nous parle de l’établissement des temps Ă©ternels. Nous en avons besoin au milieu de ce monde rĂ©voltĂ© contre Dieu, et qui court Ă  sa dissolution. L’apĂŽtre Pierre prend la lampe prophĂ©tique pour nous Ă©clairer sur l’état moral des hommes de la fin, en nous rappelant les paroles dites Ă  l’avance Ă  leur sujet par les saints prophĂštes », qui nous ont annoncĂ© que les impies se moqueraient de la promesse de sa venue ». Cette venue est pour eux une fable de vieilles femmes. Ils disent que toutes choses demeurent dans le mĂȘme Ă©tat depuis le commencement de la crĂ©ation ». Ils professent l’immutabilitĂ© de la matiĂšre, et ignorent volontairement que l’existence et la destruction du monde dĂ©pendent d’une parole de Dieu. Le monde fut créé HĂ©b. 113, subsiste et sera dĂ©truit par cette parole 2 Pierre 35-7. DĂ©jĂ  le dĂ©luge l’a submergĂ© une fois. Ces hommes ne veulent pas le croire, et ne voient pas que les cieux et la terre de maintenant sont rĂ©servĂ©s par sa parole pour le jour du jugement et de la destruction des hommes impies ». Or le jour du Seigneur viendra comme un voleur ; et, dans ce jour-lĂ , les cieux passeront avec un bruit sifflant, et les Ă©lĂ©ments embrasĂ©s seront dissous, et la terre et les Ɠuvres qui sont en elles seront brĂ»lĂ©es entiĂšrement ». Cette vĂ©ritĂ© est un motif puissant pour notre conduite chrĂ©tienne Toutes ces choses devant donc se dissoudre, quelles gens devriez-vous ĂȘtre en sainte conduite et en piĂ©tĂ© ? ». AttachĂ©s Ă  cette parole, nous ne pourrons vivre avec le monde et comme lui, ni conserver des liens avec ce que nous savons devoir ĂȘtre entiĂšrement brĂ»lĂ©. Mais la crainte de nous trouver liĂ©s Ă  cet Ă©tat de choses ne peut ĂȘtre notre seul, ni mĂȘme notre principal motif. Le jour du Seigneur sera suivi d’un autre, le jour de Dieu. C’est Ă  cause de lui que les cieux en feu seront dissous et que les Ă©lĂ©ments embrasĂ©s se fondront ». Ce sera le jour de la pleine et dĂ©finitive stabilitĂ© de toutes choses. Nous l’attendons, car le jour du jugement ne peut ĂȘtre l’objet de notre espĂ©rance. Le jour du Seigneur introduira le rĂšgne de la justice sur la terre purifiĂ©e par le jugement ; aprĂšs ce rĂšgne, quand il aura dĂ©truit le premier ciel et la premiĂšre terre », il introduira le jour de Dieu, qui resplendira dans de nouveaux cieux et sur une nouvelle terre dans lesquels la justice habite. Nous attendons ce jour, mais nous sommes exhortĂ©s Ă  hĂąter sa venue. Comment donc pouvons-nous le hĂąter ? En manifestant dĂšs maintenant dans toute notre conduite les caractĂšres stables de justice et de saintetĂ© qui appartiennent Ă  ce jour. Quelles gens devrions-nous donc ĂȘtre ! C’est pourquoi, bien-aimĂ©s, en attendant ces choses, Ă©tudiez-vous Ă  ĂȘtre trouvĂ©s sans tache et irrĂ©prochables devant lui, en paix ; et estimez que la patience de notre Dieu est salut ». FrĂšres bien-aimĂ©s ! le Seigneur vient. Nous allons le voir comme Étoile du matin, comme Sauveur, comme MaĂźtre, comme Seigneur, comme Époux ; nous reviendrons avec lui en gloire pour rĂ©gner avec lui comme Roi, puis le jour de Dieu apparaĂźtra. En attendant, le mal rĂšgne dans le monde et nous en souffrons, si nous ne souffrons aussi de nos propres et humiliantes expĂ©riences. Ne craignons pas et ne perdons pas courage. Estimons que la patience de notre Dieu est salut que cette pensĂ©e nous soutienne. N’avons-nous pas, au milieu du bouleversement de toutes choses, les plus puissants motifs pour renier l’impiĂ©tĂ© et les convoitises mondaines, et vivre dans le prĂ©sent siĂšcle, sobrement et justement, et pieusement, attendant la bienheureuse espĂ©rance et l’apparition de la gloire de notre grand Dieu et Sauveur JĂ©sus Christ » ?
rNn8E4.
  • rtku9eb7mi.pages.dev/180
  • rtku9eb7mi.pages.dev/498
  • rtku9eb7mi.pages.dev/287
  • rtku9eb7mi.pages.dev/29
  • rtku9eb7mi.pages.dev/490
  • rtku9eb7mi.pages.dev/283
  • rtku9eb7mi.pages.dev/313
  • rtku9eb7mi.pages.dev/268
  • celui qui aime a dĂ©jĂ  franchi la mort paroles